Je l’attendais depuis longtemps, je l’avais kickstarté dès le début de la campagne, Revolution Software profite du retour au succès des point’n’clicks d’antan et nous offre une nouvelle aventure des Chevaliers de Baphomet et donc, du californien au blouson vert dégueulasse : George Stobbart !
Veuillez noter que je suis un fan absolu de la saga, et que l’original, Les Chevaliers de Baphomet, est le premier jeu PC que j’ai terminé de ma vie de gamer, en 1998, alors âgé de 10 ans, j’avais profité du Director’s Cut pour en reparler ici. Pour moi, George Stobbart est un vieil ami d’enfance, et j’essaierai tout au long de cet article de donner deux points de vue, l’un très personnel, et l’autre plus objectif, cela me parait nécessaire. Vous n’aurez pas non plus de note à la fin, le jeu n’est pour l’instant pas complet, et, vous le comprendrez vite, impossible de le juger correctement dans l’état des choses.
Mais que se passe-t-il
Dressons rapidement le décor, Paris, une galerie d’art, le Lézard Bleu, lors du vernissage d’une exposition. George et Nicole Collard (les deux protagonistes de la série) se retrouvent après quelques temps sans nouvelles. George assure l’exposition, et Nicole fait son boulot de journaliste, elle journalise ! Lorsqu’un livreur de pizza tout de noir vêtu rentre avec son casque intégral sur la tête, sort un flingue de sa pizza, braque tout le monde et s’empare d’un tableau avant de tuer, dans une petite confrontation, le directeur de la galerie. Démarre alors une enquête aux petits oignons dans le plus pur style Broken Sword.
Cela implique plusieurs choses. Une narration à l’imparfait (ne vous en déplaise) des agents de police incompétents, et un complot mystique secret qui va se dévoiler. Le tableau volé est, selon un prêtre dominicain présent lors du vol, maudit ! Il s’agit de La Malediccio (sans ce prêtre je n’aurais jamais suspecté une histoire de malédiction) et chaque étape révèle que l’affaire est complexe, et surtout, structurée efficacement ! On retrouve rapidement le sergent Moue, le policier le plus impressionnant de la création, et c’est un bonheur. Bref, tout est là pour faire un bon épisode de Broken Sword !
Oui, mais…
Il y a souvent un revers aux médailles, le premier concerne les énigmes. Globalement, la qualité d’un jeu d’aventure est un équilibre fragile entre trois facteurs majeurs : les personnages, l’intrigue, et les énigmes. Ici, l’intrigue est, je le répète, bien ficelée et de plus en plus haletante. Les énigmes, elles, sûrement à cause de l’air du temps, sont simplistes. La seule qui m’ait bloquée, était un anagramme pour lequel le seul indice était « nom d’échoppe qui fait exotique », assez frêle comme piste. Mais c’est tout ! Pour le reste, rien de complexe, curieux, énervant, RIEN ! Je veux dire par là que cet opus ne proposera, pour l’instant, pas de « chèvre » (tous les fans savent de quoi je parle). Charles Cecil, si vous lisez ces lignes, tenez-en compte pour la deuxième partie !
La preuve en est que j’ai pu traverser cette première partie en 4 petites heures, et en prenant mon temps ! Pour comparaison, The Wolf Among Us m’a duré 3 heures, mais il y aura 5 ou 6 épisodes, pas deux !
L’autre problème concernera les gens qui ne sont pas familiers avec la saga, les personnages. Quiconque a joué au premier jeu n’a jamais pu vraiment se séparer de George Stobbart, cet attachant californien qui s’était retrouvé, sans le vouloir, mêlé à des affaires louches. Les extrémités auxquelles il arrivait se justifiaient par son incompréhension face aux démarches policières, puis, petit-à-petit c’était la curiosité, l’étrange, qui prenaient le dessus. Mais avec 5 jeux dans les pattes, ce personnage s’est construit, et si les fans le connaissent bien, les novices risquent, eux, d’être déçu par le manque de personnalité et de construction de personnage dans ce premier épisode.
Peint à la main, mais pas que
Pour finir, parlons des visuels. Les environnements, les décors, sont superbes. De magnifique tableaux, peints à la main, et c’est grandiose. Vraiment. Par contre, les personnages sont des modèles 3D incrustés dans ces décors, et, désolé de le dire, ça jure. On pouvait pardonner en 98, que les personnages n’aient pas d’ombre portée, que la colorimétrie soit un peu décalée entre ceux-ci et les décors. Mais en 2013, cela devient complexe. Je trouve souvent que la simple 3D suffit à jurer avec des décors en 2D, mais quand, en plus, la colorimétrie est différente, et les ombres portées des personnages ne sont pas présentes, c’est encore plus dur à accepter. Je sais que ce style n’est pas nouveau dans la saga, mais, pour moi, quelque chose ne va pas, revenez à de la belle 2D intégralement, c’est mieux !
Bref, si mes attentes étaient grandes et ne sont, pour l’instant, pas vraiment satisfaites, je meurs toujours d’envie de voir la suite et recommande aux fans de la saga d’aller faire un tour dans cet univers. En revanche, si vous n’avez jamais joué à un épisode de Broken Sword, ne réfléchissez pas, commencez par le début et vous passerez un moment extraordinaire ! En tous cas, on se retrouve en Janvier !