J’avais mentionné ce jeu une fois en parlant de bugs dans les commentaires de notre review de Game of Thrones avec Ezhaac. Le jeu n’avait pas marché pour moi à cause des bugs et de quelques soucis de chargement. Sur sa recommandation et d’autres, j’ai pris mon courage à deux mains et réinstallé le jeu d’Obsidian pour un run intégral, histoire d’en sortir avec un vrai avis objectif !
Thorton, Mike Thorton
Donc, pour ceux qui n’auraient pas entendu parler de ce cas d’école, Alpha Protocol est un RPG d’espionnage édité par SEGA et développé par Obsidian Entertainment, un studio que j’aime beaucoup parce qu’il compte des anciens de Bioware et de Black Isles et qu’ils ont tout de même fait Star Wars KOTOR2 et Fallout : New Vegas (d’ailleurs je leur ai donné 35$ pour leur Project Eternity).
Dans Alpha Protocol, vous incarnez un agent du gouvernement américain qui intègre le très secret « Alpha Protocol », un organisme gouvernemental tellement secret que les hauts gradés de la CIA pensent qu’il s’agit de cours de grec. Là, après un petit entrainement assez alternatif, vous êtes envoyé sur le terrain pour arrêter un trafiquant d’armes au Moyen Orient et récupérer des missiles volés. Espionnage dans les règles de l’art, vous avez accès au placard improbable rempli d’armes, à l’achat d’informations, aux gadgets de la mort et à votre « handler », ce chaperon qui vous guide sur chaque mission, histoire d’éviter les soucis majeurs.
Sauf que tout ne se passe pas bien, et après avoir arraisonné le vilain diable musulman qui trafique des armes américaines, les missiles sont envoyés sur votre pomme, à vous. Réussissant à vous échapper de justesse, vous allez parcourir le monde pour tenter de comprendre ce qu’il s’est passé et puis, surtout, de vous venger. On n’envoie pas une volée de missile sur l’agent Thorton comme ça, nanméoh !
Respecter le protocole… ou pas
Alpha Protocol est un RPG dans les règles de l’art avec tout ce qu’il faut pour tirer sa carte du panier. Des diagrammes de compétences, de la personnalisation de personnage et d’équipement et, surtout, une histoire. Le gameplay, lui, est celui d’un jeu de tir en troisième personne avec un petit détail sur la visée qui devient plus précise à force de concentration sur un point précis. Ça vous fait penser à Mass Effect ? Etrange, tiens !
Lorsque vous débutez le jeu, il est possible de le faire avec un des trois archétypes présents ou en tant que recrue. Les archétypes sont déjà expérimentés et possèdent quelques compétences, en tant que recrue… bah… vous êtes un bleu-bite comme on dit dans le jargon et n’avez pas de talent particulier. J’ai, bien sûr, fait ça ! Puis si je recommence le jeu, maintenant, je peux le faire en vétéran et donc avec plein de compétences dès le début ! L’inventaire comprend 4 types d’armes : pistolet, SMG, fusil à pompe et fusil d’assaut. Il est possible d’amener deux armes par mission et de les customiser avec 4 mods : canon, chargeur, viseur, accessoire. Pour ma part, j’ai embrassé l’espionnage et choisi la finesse avec un pistolet silencieux et un fusil d’assaut pendant presque tout le jeu. Le crochetage et le piratage sont même au rendez-vous sous la forme de mini-jeux bien pensés.
L’histoire, elle, si elle relève de l’espionnage assez classique, se déroule plutôt agréablement, et surtout, offre beaucoup de liberté au joueur en lui proposant de nombreux choix. Si l’ordre des missions ne changera pas forcément grand-chose, encore que vous aurez de nouveaux choix dans certaines conversations, les actions effectuées ont de vraies répercussions. Les dialogues se gèrent en choisissant une humeur pour répondre, choix que j’apprécie, quitte à le faire façon Mass Effect et ne pas dire les phrases qui sont écrites dans la réponse, autant faire simple, tiens, là je vais être « Taquin » ! Le gros souci sur cette mécanique, c’est le principe choisi par le jeu de temps limité pour répondre. En fait, on choisit son humeur et lorsque le temps alloué est écoulé la réponse se fait automatiquement. Deux défauts : si je détourne les yeux un moment, j’ai perdu le fil et fais des réponses aléatoires qui ne me convenaient pas forcément, et si j’ai choisi mon humeur… oui, je me tape l’intégralité du temps, et ça, c’est régulièrement chiant. Et c’est malheureusement seulement le début des petits soucis…
La palme du bug ?
Si Alpha Protocol ne mérite pas la palme qui revient, de droit, à Skate 3 qui profite tellement des bugs que ça en devient drôle, notre RPG s’en tire plutôt bien dans cette catégorie avec un gros nombre de problèmes, qu’ils soient volontaires ou pas. Les dialogues dont je parlais constituent le premier. L’abus de Motion Blur sur les déplacements crée un effet assez désagréable au fil du jeu, le simple fait de tourner autour de son personnage donne un effet dégueulasse ! Mais bon, c’est la mode…
Mais après il y a tout un fourmillement de glitchs graphiques, de personnages morts ancrés dans un mur, d’articulation improbables et d’autres défauts mineurs qui ponctuent le jeu offrant des choses parfois amusantes et parfois plus lamentables, mais surtout le jeu possède des soucis qui sont carrément bloquants. La liste des bugs circule sur internet, j’ai, pour ma part, eu droit à l’hélicoptère manquant ! Dans la dernière mission, un hélicoptère attaque, le bug fait que, dans le cas où le joueur mourrait, en rechargeant le checkpoint précédent, l’hélicoptère n’apparait pas et la porte pour passer à l’étape suivante reste fermée ! Pour le passer, il faut avoir pensé à faire une sauvegarde manuelle juste après avoir tué le boss précédent sans faire confiance à la sauvegarde automatique qui arrive après 2 mètres de chemin. Sinon ? Bah faut recommencer ce niveau qui se parcourt en 45 minutes ma bonne dame ! Chiant donc, et selon le wiki du jeu, ce n’est pas le seul !
Enfin, pour moi, le truc le plus CHIANT de ce jeu aura été la boutique pour acheter son équipement. On y accède par le biais d’un ordinateur et elle est plutôt bien rangée entre les types d’armes, les armures, les gadgets et les informations. Sauf que l’interface est très mal optimisée et qu’acheter le moindre objet est long, très long, interminable même, et qu’il n’y a pas moyen de fixer de quantité. Si je n’ai pas envie d’acheter mille fois le même flingue, pouvoir choisir d’acheter mille balles d’un coup plutôt que de me taper les 30 secondes de temps de chargement à l’achat de chaque boite de 30, ce serait tellement mieux ! Donc voilà, acheter des munitions dans Alpha Protocol est une torture, une vraie torture !
Au final, le jeu est un RPG plutôt sympa avec de bonnes idées et de quoi vous faire vous sentir comme un James Bond en puissance, j’y ai passé une bonne vingtaine d’heures et les divers embranchements lui donnent une rejouabilité certaine qui n’est contrée que par des soucis d’équilibrage et les défauts mentionnés ci-dessus. Il est donc vraiment regrettable qu’il faille s’infliger tous ces soucis parfois réellement bloquants pour pouvoir profiter d’un jeu qui a tellement à offrir et aurait pu se hisser aux côté de Mass Effect dans la liste des grands Action-RPG. Dommage sera le mot à retenir, le jeu aurait pu être tellement bon, mais il ne l’est pas… J’adresse le mot de la fin à ceux qui ont fini le jeu et fouillé les fins alternatives : « Salope »
On aime
- Se sentir comme James Bond en RPG
- Le plot bien construit et libre
- Tenter de passer discrètement et tout finir par une fusillade
- Se rendre invisible pour se faire trois ennemis sans un bruit
On râle sur
- Le nombre de coupes de cheveux disponibles (4 c’est peu)
- Les bugs bloquants
- Les soucis d’équilibrage
- La boutique d’arme et ses chargements démoniaques