par Sébastien le 19 juin 2012
 

Game of Thrones

Plongée au coeur d’un univers …

En tant que grand fan de l’univers de Georges R. R. Martin, je ne pouvais pas laisser passer l’occasion de tester Game of Thrones. Avec un tel vivier de ressources et de possibilités à leur disposition, il faut avouer qu’il y a de très bonnes idées, mais aussi beaucoup de déceptions.

Date de sortie: 7 juin 2012
Genre: Jeu de Rôle à cliffhangers violents et dialogues infinis
Plate-forme: PC, PS3, XBOX360

Développeur : Cyanide
Editeur : Focus Home Interactive

Dans Game of Thrones, pas question d’incarner un des personnages emblématiques de la saga. Non, Cyanide nous propose de prendre part au monde de Westeros dans la peau de Mors Westford et Alester Sarwyck, respectivement un homme de la Night’s Watch et un Prêtre Rouge héritier de la famille Sarwyck.
Pourquoi ce choix ? Car grâce à cela, les développeurs ont pu créer une intrigue intimement liée au tome 1 de la saga ( j’entends par là le tome 1 anglais, à savoir la période couverte par la saison 1 de la série de HBO ), qui permet de développer des thématiques complexes et des personnalités intéressantes sans avoir à modifier le cours des romans.

Et loin d’être inintéressant, nous découvrons par là de nombreuses facettes cachées des romans, approfondissant les motivations de certains personnages et leur donnant plus de corps, tout en vivant deux aventures personnelles très travaillées. Jeor Mormont, Cersei Lannister et Varys entre autres sont tous de la partie et notre aventure nous amènera à les rencontrer et à leur parler à maintes occasions.

Jeor nous donne une quête

Jeor nous donne une quête

Bluffé par la qualité du scénario et des dialogues, excellemment doublé en VO ( j’ai pas testé en VF ) par certains des acteurs de la série, l’histoire n’a rien à envier au romans et à la série. Durant l’aventure, nous nous retrouvons à faire de nombreux choix moraux, qui si ils n’ont pas de répercussions immédiates ne manqueront pas de se faire sentir quelques chapitres plus loin. Le choix de réponses dans les dialogues est aussi admirable et donne un peu plus de saveur au jeu.
La musique et certains décors / personnages sont directement repris du show de HBO ce qui lui donne une certaine continuité là où d’autres environnements n’ont rien à voir : le Mur et King’s Landing ne partagent donc guère de ressemblances avec leurs homologues de la série.

Après une première demi-heure de jeu laborieuse où, dans les faits, on ne fait rien si ce n’est suivre une longue ( très longue ) cut-scene d’introduction qui nous ferait presque regretter celles des jeux Kojima, le jeu se lance donc en rejoignant Mors pour commencer.

Nous découvrons donc avec plaisir l’environnement du Mur. Première déception, sans être fondamentalement laid, le jeu qui tourne pourtant sous Unreal Engine 3 est d’une qualité graphique assez moyenne, loin des standards actuels. Alors on pourra me rétorquer que le jeu traîne plusieurs années de développement au sein d’un petit studio – ce que je ne nie pas – mais force est de constater que pour une aussi grosse licence que celle-ci beaucoup attendront d’avoir des visuels de qualité. On remarquera par ailleurs l’astucieuse manière d’éviter les ressources visuelles trop imposantes en ayant presque toujours les lignes de vue coupées de manière à ne jamais avoir de panorama sur quoi que ce soit. Les animations sont également un peu laborieuses et rendent parfois les cut-scenes involontairement hilarantes.

Le système de compétences en combat

Le système de compétences en combat

Quoi de plus drôle en effet de voir Jeor Mormont changer de pose environ 15 fois en 20 secondes, poses souvent relativement ridicules pour un homme en armure, puis ensuite lors d’un changement de camera impromptu rechanger à nouveau de position mais cette fois-ci sans animation aucune.

Côté gameplay et aventure en elle-même, il y a ici deux écoles qui s’affrontent. D’une part, l’exploration des lieux rendue un poil complexe car la mini-map n’affiche rien d’autre que les points d’intérêt ( pas de mur, de bâtiments ou quoi que ce soit ), mais assez riche car de nombreux PNJ peuvent êtres arrêtés deux minutes afin de tailler le bout de gras, d’un autre côté les combats souvent prétextes, assez mal amenés à certains moments et qui n’ont d’autre but que de faire avancer notre barre d’expérience.

Les combats en eux-mêmes sont souvent inintéressant même si de bonnes idées se retrouvent dans le jeu. Inspiré grandement du style KOTOR avec sa pause active, on sent ici une volonté de faire un jeu où le combat aurait une importance stratégique. De nombreux coups spéciaux apportent un bonus/malus de quelques secondes afin d’améliorer l’issue du combat mais malheureusement leur effet est à mon gout trop peu prononcé pour que cela se ressente vraiment. D’ailleurs, le fait de récupérer l’ensemble de ses PV à la fin de chaque combat ne joue pas vraiment en faveur d’un combat stratégique/réaliste. M’est avis qu’il aurait mieux valu partir sur un système plus proche de Dragon Age II par exemple avec ses quelques capacités actives afin de rendre le combat plus dynamique et attractif. Dommage.

Alester à Riverspring

Alester à Riverspring

Ainsi, ce RPG à la sauce Westeros me laisse un avis assez mitigé. Si je suis un grand fan du scénario complexe, des longs dialogues, des intrigues politiques vicieuses et bien trouvées et des choix possibles tout au long du jeu, je suis déçu par le reste de l’aventure avec son gameplay approximatif et ses combats ratés.

Si vous étiez fan comme moi des Final Fantasy ou des Metal Gear Solid pour leur histoire bien trouvée et leurs personnages fouillés, et si en plus de ça vous êtes fan de Game of Thrones, le jeu est un must-buy, très clairement. Le néophyte du roman aura déjà plus de mal à rentrer dans l’aventure car même si un «codex» est présent pour rassembler les connaissances indispensables, le jeu fait de nombreuses références à des personnages et des évènements de l’Univers qui est assez complexe pour perdre qui ne s’y connait pas. Pour les autres, il ne vous reste que vos yeux pour pleurer.

On aime :
– l’univers, le scénario et les dialogues
– l’intrigue liée aux romans et retrouver les personnages emblématiques
– les choix moraux et de dialogue
– l’idée stratégique dans les combats

On râle sur :
– la mauvaise exécution globale du jeu
– les graphismes un peu faibles et parfois cache-misère ( les lignes de vue !! )
– les combats pas assez dynamiques, pas assez poussés dans leurs répercussions

On aime


On râle sur


Sébastien, à la base, c'était le mec qui devait développer Goreroll. D'ailleurs, c'est le mec qui a développé la première version de Goreroll. Même qu'il a fait quelques articles. Puis il a sombré dans les méandres du scoutisme et de la politique. Depuis personne ne l'a vu... En tous cas, nous on ne l'a plus vu !

http://sebastienbartoli.com