par Doude le 27 février 2012
 

VVVVVV

FFFFFUUUUUUUUUUUU !

C’est alors que je zieutais la bibliothèque Steam de Florian que mon regard fut happé par ce titre pour le moins étrange: VVVVVV, ou « the letter V six times » petit jeu indépendant dans la lignée des ovnis « rétro-like avec trois touches » reposant sur un concept unique. Dévoré par la curiosité, je cliquai. Fatale erreur.

Date de sortie: 8 septembre 2010
Genre: Arcade/Plate-forme/Puzzle dangereux pour les nerfs
Plate-forme: Steam

Développeur: Terry Cavanagh

 

L’histoire, anecdotique, nous apprend d’entrée de jeu que nous avons affaire à six explorateurs de l’espace (dont les noms commencent tous par un V, d’où le titre) perdus dans une dimension bizarre dont il va falloir s’échapper. On dirige donc Valerian, le beau gosse (encore qu’on ne puisse pas vraiment les distinguer les uns des autres puisqu’ils ont tous la même face de pixel) dans ce que j’aime appeler le monde de la Misère ou encore l’environnement du sida permanent. Parce qu’en terme de nid à pièges pervers, ça se pose un peu là. En effet, pour retrouver ses cinq compagnons, Valerian va devoir traverser ladite dimension de long en large à la façon d’un platformer classique dans lequel il faudrait sauter au dessus de précipices emplis de pointes ou esquiver divers ennemis volants. Seulement voilà, il n’y a pas de saut dans VVVVVV ! On va à gauche, à droite, et la troisième touche entraîne une inversion de la gravité, ce qui parfois s’avère très utile et disons-le, très classe, mais qui la plupart du temps rend difficile une situation dont on se serait facilement sortis avec un simple saut.

Voir des éléphants multicolores, c'est ce qu'on appelle un delirium tremens non ?

Un éléphant sur quatre écrans. Ne me demandez pas pourquoi, comment, je ne sais pas !

Les développeurs ont pris un malin plaisir à truffer les salles de pièges millimétrés au pixel près, de tapis roulants menant à une mort certaine, d’ennemis aux sauts asynchrones, de plafonds mobiles et autres coups de pute dont la découverte successive a fait résonner la résidence Gunther des FFFFUUUUUU de Florian et moi-même de longues heures durant. D’ailleurs, Florian entend depuis tous les sons en MIDI et je suis pour ma part affligé d’un sourire crispé permanent, séquelles d’innombrables tentatives pour venir à bout de VVVVVV. Les graphismes bichromes changeant de gamme chromatique toutes les 4 secondes et les trucs clignotants à l’écran n’aident pas à garder la tête froide. Il faut donc mourir, avancer un peu, re-mourir, faire une erreur bête, mourir encore un peu, apprendre par cœur la configuration de l’écran, anticiper plus vite que la lumière et enfin faire preuve de précision dans les mouvements pour en venir à bout ! De temps en temps, quelques petits éléments du genre trampoline ou décors en mouvement apportent un semblant de renouveau à un gameplay qui s’essoufflerait assez vite sinon. Un vrai jeu de hardcoreux (qui rappelle un peu A Flipping Good Time) bien dur et bien vicieux, quoi. Dommage qu’il n’autorise pas à jouer avec une manette, peut-être plus adaptée au gameplay à l’ancienne.

Reste la musique, cet amas compact de midis mis bout à bout en une joyeuse symphonie disco d’une délicieuse désuétude, qui à elle seule justifie le fait de continuer à s’acharner sur VVVVVV plus que de raison. Nope, ce n’est pas du sarcasme cette fois-ci, la bande-son vaut vraiment le coup :). Vous pourrez la trouver ici.

VVVVVV c’est donc l’exact opposé de ce que j’aime en tant que joueur: visuellement très moche, doté d’un gameplay tout sauf conciliant qui repose sur la répétition ad nauseam de mouvements pour réduire la marge d’erreur des trajectoires du petit bonhomme à zéro, et pas d’autre satisfaction à la réussite d’une épreuve que de l’avoir réussie. C’est un jeu conçu pour le challenge, à réserver aux joueurs couillus qui aiment les défis (ceux-là même qui se plaignent de la facilité des jeux d’aujourd’hui, les cuistres). Un ptit jeu à concept comme il en fleurit tant, mais avec une petite touche qui le rend unique. Si vous avez du skill et que vous aimez vous la péter, faite-vous plaisir !

 

On aime:

  • La musique, géniale
  • Le challenge insane
  • Gratifiant lorsqu’on réussit à passer cette salle trop dure sur laquelle on est mort 600 fois

 

On râle sur:

  • Cette salle trop dure sur laquelle on est mort 600 fois par pure perversité des développeurs
  • Les graphismes vraiment abusés. Il y a le rétro, et il y a le moche. L’un ne doit pas servir de prétexte à l’autre.
Le mot du gros con :
Malgré le fait que ce jeu soit incroyablement prise de tête et régulièrement désespérant, il est grandiose. Croyez-le ou non. Si Doude n’a pas aimé le jeu et ne lui a donné que deux bananes et demi, je ne suis pas d’accord.
Ce jeu est un très bon jeu, il mérite amplement ses 3 ou 4 bananes, il faut juste s’accrocher pour voir le bout de ce monde ouvert spatial, halluciné et brillant (par son ingéniosité et ses couleurs). En 2010 les Indiecade le sacre jeu le plus drôle et entraînant (mostfun/compelling game), il le mérite. Les possibilités offertes dans ce jeu pour la seule utilisation de trois boutons sont ahurissantes.
D’habitude, je casse les jeux, mais je ne pouvais pas ne pas défendre VVVVVV. Par contre, comme le précise l’édito de cette semaine, si vous n’aimez pas ce genre de jeux, passez votre chemin ou vous risquez de friser la crise de nerfs!

On aime


On râle sur


Co-papa du blog, gribouilleur de profession et amateur de fromage, le Doude est un gamer au grand cœur qui a élevé le tourisme vidéoludique au rang d'Art. Troquant ses T-shirts d'obscurs groupes de Metal pour une chemise à fleurs, il parle à tous les PNJs, fait des screenshots des paysages juste parce que c'est beau et peut passer des heures à choisir quel pantalon mettre à son personnage pour qu'il soit assorti à son armure du Chaos +7.