Review de The Escapist par Goreroll
par Günther le 6 mars 2015
  • Date de Sortie
  • Genre
  • Plate-formes
  • Développeur
  • 13 Février 2015
  • Long puzzle d'échappatoire avec farm
  • PC, XBOX ONE
  • Mouldy Toof Studios, Team17
 

The Escapist

Michael Scofield sans le tatouage

The Escapist m’intriguait, c’est le moins qu’on puisse dire. Le milieu carcéral a inspiré quelques créateurs ces dernières années et c’est définitivement un sujet intéressant et souvent critique. Bref, je voulais tâter de The Escapist et, moi aussi, m’échapper de prison.

Parce qu'il est pas raciste, c'est un lapin il s'en fout !

Et là c’est Michael Scofield le lapin, il veut s’échapper de prison et il parle avec un mexicain

Les folles aventures de Michael Scofield

Il était une fois Michael Scofield, un être vaguement mignon et particulièrement inexpressif, disons un lapin. Pour une sombre raison sans grand intérêt, il s’était retrouvé en prison. Néanmoins, il avait prévu un plan. Il avait fait imprimer le plan de la prison pour s’y retrouver et pouvoir s’enfuir facilement. Mais Michael Scofield, dans son inexpressivité absolue avait négligé un détail : le dépôt des effets personnels. Malgré le fait qu’il avait caché le plan dans son urètre tel un Houdini moderne, la fouille avait eu raison de cette cachette diabolique. Les gardes étaient malins et s’enfuir ne serait pas aussi simple qu’il avait paru au début. La raison principale était simple : Michael Scofield était une crevette et son intelligence avoisinait celle d’un bigorneau, pratique pour un plat de fruits de mer, mais sans grand intérêt au jour le jour. Il décida donc de s’entraîner dur, pour être plus fort que ses codétenus, mais aussi plus malin pour apprendre l’art du Maitre Giver et fabriquer une pince coupante a partir d’un coupe-ongle par exemple, ou mieux, mouler une clé dans un pain de savon enduit de chewing-gum !

Vooiiiiiilà la clé dans le savon, et pouf, ça fait un moule !

Prison leçon n°1 : Jamais sortir sans savon, ça peut servir et c’est pas suspect !

Avec tout l’art appris auprès de Maitre Giver (qui s’appelait Angus, mais pour une étrange raison, personne ne l’appelait jamais Angus) et les objets qu’il avait acheté ou pillé sur les corps de ses camarades, il mit en place un plan complexe pour, enfin, s’évader ! La base était de creuser un tunnel de fou, puis de s’enfuir en passant par les conduites d’aération. La première fois, les gardes découvrirent qu’il faisait du bordel dans les conduites et lui pétèrent la gueule pour prendre son tournevis. Du coup Michael Scofield fabriqua une fausse aération en carton pour camoufler ses escapades nocturnes. Puis les gardes découvrirent son tunnel. Alors ils le bouchèrent. Mais Michael Scofield fabriqua un couvercle de tunnel avec une planche et une motte récupérée sur le terrain de foot de la prison. Mais un garde ayant abusé des donuts passa à travers. Les gardes rebouchèrent le tunnel avec du béton et Michael abandonna l’idée du tunnel. Il décida donc de péter la gueule à un garde pour mouler sa clé afin d’en faire une copie pour aller péter la gueule du directeur de la prison, mouler sa clé à lui qui ouvrait la porte vers l’extérieur, puis en faire une copie. Au début il se fit casser la gueule, mais à force d’entrainement, il finit par réussir et avoir la clé des champs. Un soir il prit donc la poudre d’escampette, passa par les tuyaux jusqu’à la sortie de la prison où il fut repéré par un spot lumineux et descendu par un sniper. Mais n’était-ce pas une certaine forme de liberté ? La mort ne valait-elle pas mieux qu’une éternité de tourments, d’haltères, et de plans déjoués ?

 Tueeeeeez-moi !

Vous le savez bien, je prends souvent de nombreuses libertés dans ces petites histoires, particulièrement quand le jeu n’en a pas vraiment. Et, contrairement à ce qu’on pourrait croire, le principal est le fait que mourir vaut surement mieux. The Escapist est un jeu d’énigmes, un jeu de puzzle, un jeu dans lequel la qualité du repérage et de l’analyse de l’environnement jouent énormément. Et j’aime ça. J’adore chercher un endroit où planquer mon matos, me prendre la tête pour atteindre des objectifs clés. Mais The Escapist c’est aussi et surtout un jeu de farm, et ça, ça me casse souvent les pieds. Il va falloir faire de la muscu pendant deux plombes pour être assez fort pour piquer quoi que ce soit à qui que ce soit, et farmer pour améliorer ses stats où découvrir des objets à fabriquer.

 Je me permets une digression rapide sur le farming. Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le terme, cela désigne simplement le fait d’effectuer une tache très répétitive pour obtenir quelque chose. Farmer des monstres pour avoir de l’expérience, ou le minage pour pouvoir faire une armure tip top cool ou tout simplement monter une compétence. Le farming est reconnu assez universellement comme étant chiant, même si dans certains jeux il occupe une place prépondérante. Je trouve que le farming est acceptable (et encore) quand ce qui en résulte va servir pendant longtemps. Exemple : Farmer un artisanat dans un MMORPG pour pouvoir fabriquer des objets de niveau « Hugo Délire » que vous allez pouvoir garder un bon moment, et pouvoir même fabriquer ces objets pour vos autres personnages ou vos amis. Je trouve par contre le farming insupportable quand cela amène à un résultat qui aura principalement de l’impact à court terme. Fabriquer quelque chose que vous pouvez perdre rapidement par exemple.

Vous comprendrez donc qu’un jeu dans lequel vos caractéristiques redescendent si vous arrêtez de les entraîner et dans lequel vous pouvez perdre une grosse partie de vos objets et avancements sur une bête fouille ou baston m’agace un peu. Oui, il y a des manières de contrer tout ça, mais globalement, si t’as pas le plan pour fabriquer une fausse bouche d’aération en carton recouvert de papier aluminium, t’as plus qu’à attendre mille jours de l’avoir… J’y peux rien, ça me fait grogner.

Les gardes, la prison, bonne ambiance

Qui a volé les putain de cuillères ? Je pète la gueule à celui qui ne se dénonce pas !

Bon, mais est-ce que l’attente est cool ?

Grosse question ! Quand on va chez le médecin, la salle d’attente c’est important. Pour peu que le vôtre soit à peu près comme le mien (efficace mais sans rendez-vous), la salle d’attente c’est la pièce dans laquelle vous passez le plus de temps. Il faut qu’elle soit à la bonne température, plutôt cool, avec des magazines périmés et cons, mais pas trop. Ou alors vous faites comme tous les moins de 55 ans, vous avez de quoi lire sur vous… Bref, c’est important que ce ne soit pas une souffrance. Et la vie de la prison rythme pas mal cette attente, parce qu’il y a des activités, on peut même faire un travail pour passer par des tâches moins surveillées ou récupérer certains matériaux, ce qui est cool pendant une heure environ. Mais après c’est vite chiant en fait… surtout que le tutoriel est suffisamment lapidaire pour qu’on soit complètement paumé pendant bien 20-25 minutes (ne couvrant même pas l’importance des stats et les manières de les augmenter) Côté visuel on est dans un style 8 bits avec des pixels voyants, parce que c’est la mode. Et c’est un des trucs qui me chiffonne. On commence à être habitué à cette espèce de nostalgie du rétro gaming et du pixel. Et qu’on la partage ou pas on voit chaque jour des tonnes de jeu dans ce style se déverser sur les internets. Cool. Sauf qu’on a surtout vu des jeux faire quelque chose de cette esthétique. Pas l’absorber bêtement mais se l’approprier réellement pour avoir un style unique. On citera facilement Superbrothers : Sword & Sorcery ou Dungeon of the Endless (entre autres). C’est tout con, mais je trouve vraiment que ressortir un style 8 bits ne suffit plus à justifier des graphismes moyens. En fait, ce sont des possibilités graphiques moyennes qui se remettent à le justifier, mais on a les moyens de faire original, et là, c’est raté. Prison Architect traite du milieu carcéral, a le même genre de vue (même si ce n’est pas le même style de jeu), et est plutôt moche, mais au moins il est visuellement couillu.

Vous l’aurez compris, si j’adorais l’idée de petites énigmes/parcours piégés pour s’évader de prison, la réalisation du jeu me pose problème. Si vous aimez farmer et être perdus, The Escapist vous plaira peut-être, mais pour une sombre raison, la sauce ne prend pas en ce qui me concerne… Finalement, The Escapist réussit à faire passer un message important : la taule c’est pas drôle, et les plans pour s’échapper ça peut marcher mais c’est quand même bien la merde.

On aime

  • L’idée de base
  • Les touches d’humour carcéral sale

On râle sur

  • Le gameplay
  • Les graphismes
  • La répétitivité
  • Le truc un peu trop à la frontière de mille trucs

PS : Et pourtant, j’aime ça farmer et être perdu… Sacrebleu j’ai passé plus de 400 heures sur Dungeon of Dredmor ! Qui est moche aussi d’ailleurs, mais qui l’assume et ne cherche pas à « faire rétro »

On aime


  • L’idée de base
  • Les touches d’humour carcéral sale

On râle sur


  • Le gameplay
  • Les graphismes
  • La répétitivité
  • Le truc un peu trop à la frontière de mille trucs

Günther c'est le gibbon à l'origine de tout, ou, comme l'appellent les anglophones : "The All-gibbon" ! Il aime les jeux, tous les jeux, même les mauvais. C'est pratique les mauvais jeux, ça fait des choses à lancer sur les gens ! Singe-en-chef de Goreroll, si vous avez une question, une remarque, ou juste envie d'un masque nauséabond, adressez-vous à lui.