Review de Gauntlet par Goreroll, la résurrection de la baffe et de la frustration
par Günther le 7 octobre 2014
  • Date de Sortie
  • Genre
  • Plate-formes
  • Développeur
  • Editeur
  • 23 Septembre 2014
  • Hack'n'slash nostalgique du fond des âges
  • PC/Mac
  • Arrowhead Game Studios
  • Warner Interactive
 

Gauntlet™

Cassage de bouille en famille

On a déjà parlé de Gauntlet sur le blog, et pour cause, c’est une de mes séries de nanars… je veux dire, de jeux préférées. Avec sérieux, j’adore la saga Gauntlet pour sa capacité immuable depuis un certain nombre d’opus à nous fournir des hack’n’slash multijoueurs sur console toujours WTF et complètement pétés pour une raison ou une autre. Forcément, quand Warner Interactive a annoncé le retour d’une série aussi discutable, le tout développé par Arrowhead (à qui on doit Magicka) je n’ai pu que me réjouir tout en me demandant : « Pourquoi ? »

Très très vite, même pour un mec seul.

Les 4 personnages (presque héroiques). Bon ça a l’air menaçant mais en fait une vague d’ennemis comme ça tombe vite.

Une main de fer…

Ce nouveau Gauntlet repose sur des mécaniques simples. Mais il représente un pas en arrière par rapport à d’autres sur certains points et un pas en avant fort appréciable sur d’autres. La première constatation qui se fera : il y a une histoire quasi-inexistante (mais ça n’a jamais été la grande force de la série) qui tiendrait sur un post-it et le jeu apparaît très vite court : 3 Actes de 4 Portes avec 3 niveaux par portes. On voit les portes dès la première salle, difficile donc de ne pas s’en douter…

Visuellement, l’amélioration est particulièrement notable. L’esthétique du jeu fonctionne bien et tout est propre, voix et sons compris, sans être extraordinaire non plus. Un des points légèrement décevant à mon sens est le fait  qu’il y ait 4 personnages jouables et basta quand il y en avait une pléthore dans Gauntlet: Dark Legacy sur Nintendo 64 et quand le jeu permettait de personnaliser sa couleur (ce qui offrait efficacement un mage-narrateur daltonien).

Et des boules de feu, c'est bien les boules de feu

Être magicien permet de lancer des sorts rigolos !

…Dans un gant de fer

Bref, Gauntlet reste un hack’n’slash pur, sans trop réfléchir, juste en allant marteler du monstre, et c’est une chose qu’il fait plutôt bien. Parce que, pour une fois, chaque personnage est vraiment différent. Et ça, c’est cool ! 4 personnages donc : barbare, valkyrie, magicien et… elfe ? On aurait pu l’appeler « archer », mais bon, il a une cape verte et un arc, et c’est le seul qui peut faire des roulades pour s’enfuir, ce sera donc un elfe. Aucun sens à ça, mais pourquoi pas…

L’elfe donc est un archer, assez classique, mobile et à distance, le barbare, un guerrier violent qui part dans la mélée pour marteler à gauche, tataner à droite, et « tourbiloler » un peu partout. La valkyrie est le personnage défensif du groupe puisqu’elle peut parer les attaques et renvoyer les projectiles. Pour finir, le mage est celui qui souligne la touche du studio Arrowhead. Trois éléments à combiner pour faire un petit paquet de sorts très variés, ça ne vous rappelle rien ? Oui, le mage sent Magicka à plein nez, mais les sorts et mécaniques sont différents, variés même, et c’est très agréable. C’est même le personnage le plus agréable à jouer en ce qui me concerne puisque c’est le seul a avoir plus de 4 compétences différentes…

Ouais, le prix indique aisément que certains sont plus fort que d'autres

La « vaste » sélection de personnalisations. L’équipement est purement esthétique et peu varié…

Le tout dans ton faciès

Oui, vous avez bien lu, 4 compétences. Hormis les sorts du mage, c’est ce qu’ont les autres, et c’est triste. La progression du personnage se fait sur deux aspect : les reliques, 2 objets achetables qui donnent deux capacités à activations limitées, et les maitrises, des bonus passifs acquis en accomplissant certains haut faits. Par exemple, si vous mourrez souvent empalé sur des pieux, vous résisterez mieux à ceux-ci. Cet aspect-là, bien que simpliste, est agréable, mais bon sang, une fiche de personnage avec des stats et de l’équipement qui a un impact n’aurait pas été de refus.

Tout ça m’a fait réfléchir au hack’n’slash moderne et c’est pas si facile d’en faire un bon. Si Gauntlet avait été un hack’n’slash console, il lui manquerait toujours une histoire, mais il serait plutôt sympa. Mais en tant que titre exclusivement PC ? Cela devient plus compliqué de convaincre quand en face on a des Diablo II ou III (faites votre choix), Torchlight 2, Van Helsing, Path Of Exile… et j’en passe.

La moitié des concurrents que je viens de citer sont moins cher, et l’un deux est gratuit ! Et ils sont tous bien plus complets et fouillés que ce soit sur la personnalisation du personnage, les compétences, l’histoire, ou l’univers. Mais alors qu’est-ce qui vient au secours de Gauntlet ?

Ils auraient pu mettre un Tetris dans un coin, ou un mini-pvp pour rigoloer

Le salon, l’écran dans lequel vous passerez BEAUCOUP de temps en attendant quelqu’un pour le multi

Comme les 4 doigts du gantelet

Le multijoueur peut-être ? Après tout, le multijoueur a longtemps été la force de Gauntlet puisqu’à une époque où les RPG/Dungeon Crawler/Hack’n’slash sur console étaient rare, il était là. Mais sur PC, et qui plus est maintenant, l’intégration du multi est nécessaire et doit être impeccable et tristitude est de constater que Gauntlet ne répond pas vraiment présent, et l’absence, cette fois, de compétences combinées entre personnages n’est que le début…

Attention, jouer avec un groupe de copains à se tirer la bourre pour savoir qui ramassera l’or est amusant, aller looter pendant que vos collègues galèrent à tomber les monstres et vous gueulent dessus, c’est rigolo. Mais ça ne sauve pas le jeu. 4 personnages, un par joueur, pas possible donc de faire une équipe de mages, ou une équipe de barbare. Un choix de design justifié par le déséquilibre notable, les deux classes de corps-à-corps peinent parfois un peu à survivre alors que les autres peuvent faire du kiting…

Et surtout, SURTOUT, pour peu que vous vouliez jouer coopération avec des inconnus grâce au matchmaking, obliger l’hôte à attendre dans le salon que la partie se remplisse alors qu’on est à l’heure du drop-in/drop-out me parait une folie sans nom… (Si vous n’avez pas de chance vous pouvez attendre loooooongtemps avant de jouer).

Concluons si vous le voulez bien. Gauntlet n’est pas fondamentalement à MAUVAIS jeu, il pourra vous amuser une heure ou deux, peut-être plus, à condition que vous y jouiez avec des amis. Il présente l’avantage non négligeable que sa maniabilité, au clavier comme à la manette, est bonne et offre un jeu en multi-local distrayant. C’est par contre un Gauntlet fort décevant… Je ne m’attendais pas à grand-chose, je vais être honnête, je m’attendais à mettre ce jeu dans la catégorie des bananars (nouveau lecteur, jettes-y un œil), mais le jeu se prend trop au sérieux et ses traits d’humour ne sont pas à la hauteur, ni d’un bon bananars, ni de ce qu’Arrowhead proposait dans d’autres titres…

Pour couronner le tout, si le jeu ne bug pas une fois qu’on joue, il présente certains problèmes de taille : notamment l’impossibilité au moment de cet article, de configurer ses touches. Or le jeu se base sur le WASD du clavier QWERTY. Si vous jouez avec un AZERTY (si vous êtes français donc), le raccourci Shift+Alt n’étant pas accepté, il faudra passer le clavier par défaut des applis à l’anglais pour espérer contrôler votre personnage… Point noir donc.

Note: les développeurs nous ont gentiment fourni une clé Steam pour cette review, parce qu’ils sont sympas et qu’on est mignons comme singes.

On aime


  • Le retour de Gauntlet
  • Les mécaniques de jeu de certaines classes
  • La réactivité du jeu
  • Les visuels
  • Y jouer sur le canapé

On râle sur


  • L’histoire Le matchmaking
  • Le manque d’attaques combinées
  • La durée de vie
  • L’humour assez piètre
  • Le fait que ce n’est toujours pas le Gauntlet qu’on attendait
  • L’absence totale d’originalité sur le nom des personnages

Günther c'est le gibbon à l'origine de tout, ou, comme l'appellent les anglophones : "The All-gibbon" ! Il aime les jeux, tous les jeux, même les mauvais. C'est pratique les mauvais jeux, ça fait des choses à lancer sur les gens ! Singe-en-chef de Goreroll, si vous avez une question, une remarque, ou juste envie d'un masque nauséabond, adressez-vous à lui.