Blackguards de Daedalic Entertainment, un RPG tactique à base de méchants pas si méchants
par Günther le 18 février 2014
  • Date de Sortie
  • Genre
  • Plate-formes
  • Développeur
  • 23 Janvier 2014
  • Pen'n'paper RPG dans ton PC
  • PC/Mac
  • Daedalic Entertainment
 

Blackguards

A nous ? A vous ! A qui ? Ouh-ouh !

Doude vous en avait un peu parlé alors que le jeu n’était qu’en bêta, Blackguards de Daedalic Entertainment est maintenant sorti depuis presque 3 semaines et il a été patché (heureusement), et oui, c’est le temps qu’il m’a fallu pour le finir ! Pourquoi mentionner le patch ? J’en reparlerai.

La carte du monde de Blackguard est son style à l'ancienne

La carte du monde de Blackguard et son style à l’ancienne

Revenons à nos broncos libres !

Pour ceux qui n’auraient pas lu notre premier coup d’œil au jeu, Blackguards (prononcez Blagérdz si vous êtes des vrais british qui mâchent leurs mots), est un jeu de rôle tactique au tour-par-tour qui se déroule dans l’univers de The Dark Eye, un des grands noms des jeux de rôle sur table. Daedalic nous avait prévenus très tôt, contrairement aux autres titres de cette glorieuse licence, Blackguards veut amener une histoire et des personnages sombres. Pas de paladin loyal con, de défenseur de la justice suprême ici, vous incarnez des méchants, ou presque… Loin d’incarner un vrai génie du mal, vous incarnez des criminels, mais un criminel c’est large, on a d’infâmes violeurs en série et des mecs condamnés à tort… Et qui dit RPG, dit que cette partie sera un peu longue !

Vous vous en doutez, la bonne réponse est la deuxième. Ayant donc vu la fille du comte Urias se faire bouffer par un loup, et tué le loup, vous êtes arrêté parce que le cadavre canin avait disparu et qu’un mec seul, l’épée en sang, au-dessus du cadavre de la victime, c’est très suspect. C’est lors de l’évasion de prison que le jeu commence puisque vous rencontrez, et délivrez rapidement vos compagnons principaux, Naurim le nain pyromane qui vénère un dragon, et Zurbaran le mage qui trempe un peu trop son biscuit chez les nobles épouses ! Deux personnages haut en couleur et très bien écrits qui ne manqueront pas de vous ferrer après quelques minutes. L’histoire plongera dans de sombres conspirations de sectes religieuses et à plusieurs reprises il sera difficile de comprendre vraiment qui est cool et qui ne l’est pas.

Tel un Georges R.R. Martin en puissance, le jeu n’hésitera pas non plus à tuer, définitivement, certains personnages pour des raisons de RP et d’intensité dramatique. Arrachant au passage un râle justifié soit par un attachement émotionnel, soit par l’intérêt tactique du défunt.

Mais globalement, le jeu manque un peu trop de nuance dans son écriture, à la fin, il faut sauver le monde quand même, et surtout, quand bien même on réaliserait que le jeu est en train de nous entourlouper, on n’y peut rien ! Encore que cet aspect implacable de l’entourloupe soit régulièrement bien écrit. La construction est, elle aussi, assez étrange. Sur 5 actes, la liberté évolue de façon irrégulière. L’acte 1 est assez libre, mais pas trop, le 2e est extrêmement directif, le 3e ressemble presque à de l’open world, et les deux derniers redeviennent directifs. Ce qui place, clairement l’acte 3 comme le plus intéressant parce qu’il réussit, malgré la liberté, à conserver une intensité présente ! L’exploration se sépare en trois phases : la carte sur laquelle se trouvent des points d’intérêt à explorer qui amènent vers un lieu ou une histoire, des lieux découpés en tableaux fixes où ils faudra discuter avec les gens, et des combats.

Certains adversaires sont... inattendus

Certains adversaires sont… inattendus

Tactique comme dans… des cases et tout ?

Le système de combat, lui, rappelle avec une assurance absolue son origine ‘papier et crayon’ ! On y trouve un terrain découpé en hexagones, et les protagonistes. Dans un tour tout le monde agit (plus ou moins vite en fonction du score d’initiative, et voilà ! L’intérêt des combats vient de la finesse des calculs, il existe 4 types de dégâts différents (sans compter la magie) contre lesquels les ennemis résisteront plus ou moins bien. Et si on peut frapper bêtement, les guerriers peuvent aussi apprendre toute une panoplie de manœuvres pour frapper plutôt fort ou plutôt en finesse. Et tout ça, on le doit à la fiche de personnage qui, dès sa première ouverture, m’a arraché un petit couinement de plaisir !

Car oui, la fiche est GRANDE ! A une époque où tous les jeux vont vers la miniaturisation des interfaces, la simplification des fiches, et la réduction du nombre de compétences, Blackguards dit qu’il s’en badigeonne goulûment avec le pinceau de l’indifférence ! Cinq écrans différents composent cette fiche pour proposer des statistiques, du maniement d’arme, des compétences générales, des sorts, ou des capacités spéciales, et quel bonheur. Quel bonheur de passer 20 minutes à explorer cette fiche pour la première fois en faisant des plans sur la comète pour prévoir le build de son personnage ! Oui, car la respé, c’est pas pour les vrais gars, il faudra donc réfléchir un peu avant de gaspiller des XP à gauche, à droite, même si, globalement, vous en aurez assez pour certains rêves complètement fous !

Et j’insiste sur l’importance de lire sa fiche, certains affrontement iront cent mille fois plus vite si vous connaissez bien toutes les cordes à votre arc !

Le mot du Touriste:

Ça peut sembler anecdotique, mais j’ai trouvé qu’il manquait à Blackguards une représentation graphique des jets de dés: ben oui, quitte à jouer à fond la carte du gameplay façon jeu de rôle sur table, autant mettre les dés !

L'ambiance de ce niveau est superbe. Tout est plongé dans l'obscurité sauf un cercle de lumière au centre et un éclair de temps en temps.

L’ambiance de ce niveau est superbe. Tout est plongé dans l’obscurité sauf un cercle de lumière au centre et un éclair de temps en temps.

Bon et donc ?

Pour parler d’aspects plus techniques, le jeu n’est pas… très joli. Il n’est pas laid, mais on sent que les graphismes sont un peu datés même si l’esthétique est appréciable. Mais ne vous attendez pas à voir vos héros ressembler aux sauveurs du monde qu’ils ne sont pas ! Le voice-acting est appréciable, sans avoir le punch suffisant pour le rendre inoubliable, on sent l’expérience d’un studio habitué aux jeux d’aventure et l’expérience est agréable.

Là où le bât à blessé, c’est dans la réalisation. Daedalic a sorti son jeu une semaine en avance sur son planning avec une grande fierté. C’était, malheureusement, une semaine trop tôt ! Le jeu rencontrait encore quelques soucis de stabilité, même après la sortie. Notamment un monstre qui, à chaque rencontre, faisait crasher le jeu pour moi (et d’autres personnes). Heureusement tout a bien fini puisqu’un patch a vu le jour seulement quelques semaines plus tard, mais la chose reste un peu dérangeante.

L’autre problème est l’intérêt final de certaines quêtes secondaires. Prenons l’exemple de la lance Kor qui ne spoilera personne. Vous tomberez forcément sur une pièce d’acier noir, on vous expliquera qu’elle provient d’une lance antique d’un grand chef de guerre et qu’il faut réunir les 9 lames pour la reformer. Chic alors ! Ce sera une super lance ça !

NOPE

Les stats de l’objet sont risibles et équivalentes à un objet acheté chez le forgeron d’un petit bled (sûrement un armurier légendaire). Cela fait beaucoup d’efforts pour pas grand-chose, surtout qu’aucun compteur n’indique combien de morceaux vous avez et où sont les suivants…

En bref, Blackguards aura quelques fois la tendance à se montrer vexant voire, carrément relou ! Mais, il n’empêche que pour la complexité de certains combats et le plaisir de ce système de combat ancestral, c’est une perle agréable ! Avec ses 57 heures de jeu et ses quelques défis RP, je le recommande aux fans de RPG tactiques sans inquiétude. Par contre, s’il vous faut de l’action… bon… bah allez voir ailleurs…

On aime


  • Le système de combat
  • La fat fiche de personnage
  • L'
  • idée
  • La durée de vie
  • LE NAIN !!!!!

On râle sur


  • Perdre certains personnages
  • Les bugs qui étaient présents à la sortie (réglés depuis)
  • Certaines quêtes secondaires à rallonge dont la fin est décevante

Günther c'est le gibbon à l'origine de tout, ou, comme l'appellent les anglophones : "The All-gibbon" ! Il aime les jeux, tous les jeux, même les mauvais. C'est pratique les mauvais jeux, ça fait des choses à lancer sur les gens ! Singe-en-chef de Goreroll, si vous avez une question, une remarque, ou juste envie d'un masque nauséabond, adressez-vous à lui.