par Doude le 12 juillet 2013
  • Date de Sortie
  • Genre
  • Plate-formes
  • Développeur
  • 26 juin 2013
  • 4X interstellaire
  • PC, Mac, bientôt Linux !
  • Amplitude Studios
 

Endless Space – Disharmony

L'add-on de la complexitude simplifiée

Ayé, le gros add-on du gros 4X spatial est sorti, avec une nouvelle race, de nouveaux skins, des tableaux compliqués, un remaniement de plein de trucs, et des batailles spatiales plus spectaculaires. Om nom nom.

Endless Space se comporte un peu comme un virus: il évolue sans cesse, de façon organique, pour devenir toujours plus gros et plus méchant (oui, méchant. C’est méchant, un virus. Grrr.) pour atteindre aujourd’hui une complexité et une profondeur assez folles. Sur la base d’échanges constants avec une communauté de fans plutôt hardcores qui trouvent rigolo de faire des tableaux excel pour comparer l’efficacité d’un module de bouclier sur un vaisseau dont le tonnage multiplie le facteur d’évasion par un nombre déterminé par l’âge de l’amiral et son degré de compétence dans le maniement de la barre et le facteur de réflexion d’un champ énergétique défensif de tiers 3 dans le cas d’une attaque à l’arme cinétique, le studio français Amplitude apporte donc des modifications permanentes à son bébé en fonction des retours et désidératas de la communauté. Depuis la sortie du jeu il y a bientôt un an, il se sera vu gratifier d’un nombre incalculable de tweaks et équilibrages ainsi que de quatre add-ons gratuits qui ajoutent, en vrac, des événements aléatoires scénarisés, des « merveilles » sur certaines planètes, une nouvelle faction jouable créée de toutes pièces par la communauté, et moult trucs rigolos, ce dont je ne cesse de m’esbaudir attendu que le jeu lui-même coûte moins de 30€. Disharmony est une grosse mise à jour d’Endless Space, payante cette fois-ci, qui nous propose une nouvelle faction jouable, de nouveaux vaisseaux, un arbre de technologie étoffé et surtout un gros remaniement de toutes ces valeurs et autres pourcentages qui sont au cœur de tout bon 4X qui se respecte. Endless Space est très respectable.

Larguez les torpilles à protons !

PEWPEWPEWPEWPEW

Attention leader Rouge, entamons descente sur frégate de tête, je répète entamons descente…

Le changement le plus obvious, celui que l’on montre dans les trailers à grands renforts d’explosions et de prises de vue acrobatiques, c’est le remaniement du système de combat. Ou plutôt, de tout ce qui tourne autour du combat spatial: chasseurs et bombardiers pourront venir grossir vos flottes et se ruer à l’assaut des plus gros vaisseaux ou s’affronter dans des duels de haute voltige sous vide, apparition de formations de combat pour les flottes et d’options de ciblage en combat ou de bombardement au sol. On peut désormais, ô bonheur, asservir, génocider ou déporter des populations entières, raser un système ou détruire des infrastructures à grands renforts de bombardement orbital. Tout cela tend à corriger l’un des principaux reproches qui avait été fait au jeu lors de sa sortie, à savoir le fait que le joueur restait passif pendant les combats spatiaux, se contentant de regarder sa flotte dérouiller l’ennemi ou au contraire se faire fister au laser sans pouvoir réellement intervenir sur le cours de la rencontre. En effet, un combat spatial d’Endless Space se décompose en trois phases, qui représentent une manœuvre d’interception d’une flotte attaquante contre une flotte en orbite autour d’une planète: les deux formations se rapprochent en se tirant dessus de loin, à distance moyenne puis carrément au corps à corps. A partir de là, le joueur ne peut qu’actionner des « cartes » pendant chacune des trois phases pour renforcer l’action de sa flotte, avec des effets allant du classique renforcement de boucliers déflecteurs à la charge EMP pour bousiller les ordinateurs adverses. Mais pour l’essentiel, un combat se perd ou se gagne bien avant que les vaisseaux ne commencent à se balancer du plasma dans la gueule, pendant tout le travail de conception des flottes et de renseignement sur les forces adverses: les enseignements de Sun Tsu sont toujours d’actualité dans le lointain futur !

Disharmony apporte deux changements majeurs sans corriger pour autant ce problème de passivité du joueur: du ciblage, qui ne permet hélas pas de dire à ses commandants « concentrez la puissance de feu sur leur vaisseau amiral ! » comme on en rêvait tant, et des formations qui permettent de placer stratégiquement ses gros vaisseaux en tête de cortège ou encore d’utiliser certains navire en tant que boucliers à bastos. Plus de stratégie fine, et un peu plus de joie pour les yeux puisqu’on peut aussi activer une caméra « chasseurs » pour suivre les acrobaties de nos escadrilles de petits vaisseaux. Cosmétique, amusant, classe.

Alors je vous ai mis l’option toit ouvrant, autoradio-lecteur cassettes et moteur warp supraluminique-ta-mère, vous payez en deux fois?

Enfin bon, si l’apparition d’un paquet de recherches meurtrières dans l’arbre des technologies tend à rendre la galaxie plus agressive, le cœur du jeu est ailleurs: Endless Space reste un 4X, genre qui intéresse plus par la multitude de paramètres à gérer et optimiser que par la beauté de ses effets pyrotechniques. Disharmony s’accompagne d’un changement global des paramètres d’exploitation des planètes qu’il ne servirait à rien que je liste ici tant ils sont nombreux et complexes, et pis des gens plus intelligents l’ont déjà fait bien mieux que je ne le pourrais jamais sur les forums du studio donc bon. Ce que j’en ai retenu au final, ce sont des parties un peu plus rapides, des combats un peu plus jolis, de nouvelles technologies, bâtiments et artworks, de très beaux vaisseaux pour la faction des Automatons, et l’Harmonie, une faction jouable de gens faits de cristal. Étrange faction en vérité, puisqu’elle n’utilise pas du tout la Brume, l’une des quatre ressources d’Endless Space pourtant très importante pour à peu près tout, et essaye de faire disparaître ladite ressource de la galaxie. Paye. Ton. Bordel ! Chaque faction a son propre lot de mécaniques qui définissent la façon dont on la joue et renouvelle l’expérience de jeu à chaque fois que l’on en change ; et l’Harmonie ben c’est l’illustration parfaite de ce concept. Très intéressant à jouer, donc, mais pas pour les n00bs !

Oui mais voilà

La planète du lol: 600°C en surface, et une banquise en meilleur état qu’en Antarctique. Seems legit.

Mon problème avec Disharmony, ce n’est pas qu’il rend le jeu « moins bien qu’avant », il lui apporte au contraire beaucoup de choses très intéressantes et constitue un achat tout à fait justifiable de par sa richesse. Non, mon souci vient du fait qu’il manque de transparence. Beaucoup de nouvelles mécaniques, peu d’explications. Comment se fait-il que le poids d’un module varie du simple au double selon que je le colle sur une petite ou une grosse carlingue de vaisseau sans différence apparente ? Où est-il écrit qu’un vaisseau ne peut utiliser qu’un type d’arme à la fois ? C’est quoi cette histoire d’esquive, d’où sortent les modificateurs de précision, pourquoi certaines valeurs semblent totalement aléatoires ? La nature même du jeu Endless Space induisait une courbe d’apprentissage élevée, mais le soft contenait suffisamment d’informations pour que l’on arrive, en réfléchissant un peu, à en comprendre toutes les mécaniques. Je trouve ici frustrant de devoir fouiller les forums du jeu pour trouver, à défaut de réponses définitives à mes interrogations, des suppositions de fans sur le fonctionnement de tel ou tel algorithme compliqué, d’autant qu’une erreur de calcul dans une partie de 4X, ça se paye cher. L’intelligence artificielle du camp d’en face, elle ne se trompe pas elle, non môssieur. L’add-on Disharmony est complet, complexe, mais manque encore de finition et reste truffée de petits bugs chiants. Releasé avant d’avoir été tout à fait terminé, en somme. En tout cas, les gens d’Amplitude travaillent dur et patchent tout ça très régulièrement tout en restant à l’écoute d’une communauté décidément férue de mathématiques, et je ne doute pas une seule seconde que cet add-on atteindra très bientôt un niveau de finition des plus lisse. Pour ma part, j’attendrai un peu avant de m’y replonger.

C’est les soldes d’été sur la plate-forme de téléchargement que l’on sait, et Endless Space bénéficie d’une jolie réduction, je ne saurai que trop vous conseiller de vous jeter dessus  avec la voracité d’un locuste mutant si vous avez des envies de conquête spatiale. Quant à Disharmony, jetons-nous dessus avec délice aussi, mais également un poil de recul et de circonspection.

On aime


  • Un rééquilibrage global des planètes
  • La faction de l'
  • Harmonie, bien cool
  • Pew-pew-pew les ptits chasseurs

On râle sur


  • Des bugs et un manque de transparence dans l'
  • interface de création des vaisseaux

Co-papa du blog, gribouilleur de profession et amateur de fromage, le Doude est un gamer au grand cœur qui a élevé le tourisme vidéoludique au rang d'Art. Troquant ses T-shirts d'obscurs groupes de Metal pour une chemise à fleurs, il parle à tous les PNJs, fait des screenshots des paysages juste parce que c'est beau et peut passer des heures à choisir quel pantalon mettre à son personnage pour qu'il soit assorti à son armure du Chaos +7.