par Crayd le 14 mars 2013
  • Date de Sortie
  • Genre
  • Plate-formes
  • Développeur
  • Editeur
  • 10 décembre 2012 (sur Apple Store)
  • Runner yamakasi en ombres chinoises
  • iPhone, iPad, Android, Facebook
  • Nekki
  • Nekki
 

Vector

courir pour se libérer

Le « game mixeur » a encore frappé, prenons un runner game dans un univers à la Mirror Edge, des personnages en silhouette, un style de déplacement à la Yamakasi et un pseudo scénario à la G.Orwell. Mais parfois, même si les ingrédients sont bons, la recette ne l’est pas toujours. Cela dit, Vector peu tout de même plaire à certains joueurs en fonction de leurs attentes.

Image de l'intro, lorsque le joueur saute par la fenêtre, une grande et belle scène vue et revue dans tellement de films.

L’intro du jeu m’a bien surpris, elle est plutôt bien foutue et plante le décor. On y retrouve pleins de références, Tron pour le style, Metal Gear Solid pour le Big Brother sur les écrans, en passant par Matrix pour ce saut par la fenêtre du millième étage. Les libertés n’existent plus, les hommes sont de simples outils contrôlés et parqués dans des bureaux aseptisés. Lorsque l’on sature par toute cette oppression et que l’on décide de fuir ce système, comme c’est le cas du protagoniste que l’on incarne, les forces répressives partent immédiatement à notre poursuite afin de neutraliser le perturbateur de cette contre-utopie (aussi appelé dystopie). Mais cela coûte cher de faire voler en éclat les frontières de cette prison, tel Forest Gump, il faudra courir sans relâche pour essayer d’échapper à nos poursuivants. Il est étrange de constater que sur Facebook, il n’y a pas de vidéo d’intro. Cette nouvelle liberté laissera l’occasion au personnage de s’exprimer en exécutant des figures acrobatiques toujours plus impressionnantes. Une chose me tarabusque tout de même, comment se fait-il que le gars qui nous colle au train ne soit pas gêné par sa tenue qui me semble bien lourde pourtant ? A plusieurs reprises je me suis retrouvé à proximité de lui et je finis immanquablement par me faire électrocuter.

Comme c’est beau hauuuut !

Pour passer les obstacles, il n'y a rien de plus naturel que de faire une petite figure acrobatique

Une fois en jeu, visuellement cela reste cohérent avec l’animation d’intro, le joueur va évoluer dans trois types d’environnements: la ville, le chantier et le parc qui constituent les trois tableaux dans lesquels on retrouve 11 niveaux. Pour accéder au niveau suivant, il faut évidemment finir le niveau précédant et pour aller au tableau qui suit, on doit obtenir au moins 20 étoiles (achèvement du niveau, voir plus loin) ou dépenser 6000 pièces (un peu plus d’un euro). Les tons oscillant entre le bleu et le blanc de la ville rappelle fortement Mirror’s Edge, il y a pas mal de détails et de diversité. Les décors intérieurs sont souvent identiques, la plupart du temps des bureaux ou des sortes de hangars. Après un certain moment, on commence tout de même à être lassé par les visuels, c’est très répétitif et c’est surtout qu’au bout de dix essais pour finir à 100% le stage, on sature un peu beaucoup. Il est vrai cependant que le regard se focalise essentiellement sur l’animation du personnage qui est d’ailleurs très bien réalisée, il y a un grand nombre de figures que le joueur peut exécuter dont une partie doit être achetée. Le jeu de la caméra avec les zooms permet de rythmer un peu l’action et de centrer le point de vue sur le personnage dans des lieux restreints et d’apprécier le panorama lors de grands sauts (de quoi donner une sensation de vertige). J’apprécie tout particulièrement les effets comme le vol des oiseaux, les papiers de bureau qui virevoltent à notre passage et l’éclatement des vitres. Mais malgré tout ça, j’ai l’impression que ça manque de dynamisme ou de vie, je ne sais pas trop pourquoi, mais il y a quelque chose qui me gène, il faut dire qu’avec mon mobile, j’ai toujours l’impression d’être en slow motion.

Bon sang mais saute !

L'adversaire est tout aussi sportif que le protagoniste malgré son armure bizarre !

Le premier niveau nous enseigne les quatre interactions du jeu, un slide vers le haut pour sauter, un slide vers le bas pour glisser au sol et un slide vers la droite pour courir plus vite lorsqu’il y a des boost, enfin pour tout ce qui est de sélectionner, cliquer dans les menus, un simple touch suffit. Le jeu repose donc sur la seule capacité du joueur de faire la bonne action au moment opportun. Finalement, ce n’est qu’un gros QTE. Parfois, il faut faire de petits choix de parcours, mais les chemins à emprunter restent très basiques. On se pose quelques questions pour savoir comment collecter tous les cubes et comment réaliser toutes les acrobaties. Une fois que l’on a trouvé les bon repères pour savoir quand déclencher les actions, il n’y a plus d’intérêt à rejouer le niveau si ce n’est pour récolter des pièces pour acheter les acrobaties et les objets supposés améliorer la vitesse du perso (franchement, je n’ai pas vu la différence). Pas la peine d’essaye de finir au plus vite le niveau car de toute façon notre rapidité n’apporte ni récompenses, ni points, il n’y a donc pas d’intérêt à acheter les accessoires pour courir plus vite. Ce qui compte c’est de récupérer tous les cubes bonus et de réaliser toutes les acrobaties afin d’achever le niveau avec toutes les étoiles. Je ne vois pas bien l’intérêt de faire un  jeu dans lequel on nous présente un mec qui doit fuir mais en prenant le temps de faire de trucs stylés et en récupérant des cubes ? Il y a un petit problème à mon sens au niveau de la cohérence, si le but avait été de trouver le meilleurs chemin, d’aller le plus vite possible dans une zone sûre et ralentir les adversaires, alors le jeu aurait été pertinent, mais ici, le seul but est de se faire de l’argent en poussant le joueur à acheter la monnaie virtuelles car sans ça, c’est trèèèèèès long de tout débloquer. On ressent la même chose sur le Facebook, il y a des modes de jeu supplémentaire que je n’ai pas explorés mais le principe reste le même pour avancer sans suer sang et eau, il faut sortir un peu sa carte bancaire.

Faut-il courir le télécharger ?

Il y a un grand nombre de figures stylées à déverrouiller, ce qui représente plusieurs longues heures de jeu ou une seconde en payant.

Personnellement, je n’en suis pas certain, mais comme toujours, je vous conseille d’essayer pour vous faire votre propre idée. Concrètement, on n’en sait pas davantage sur l’univers et l’histoire, le jeu commence avec quelque chose de critique qui pourrait être intéressant et plein de façons de l’exprimer, mais finalement, cet aspect est très vite oublié pour laisser place à un jeu avec un faible intérêt sauf pour ceux et celles qui veulent reposer (encore) leurs neurones dédiés à la réflexion pour n’être qu’une machine de réflexe qui ne connecte ses synapses que lors des quelque moment d’interaction de ce joli QTE (quick time event, un principe de jeu basé sur les réflexes). Bien que la réalisation soit assez fine, ce n’est pas non plus transcendant et plutôt mal optimisé pour permettre de jouer correctement. Peut-être que je vais faire mon paranoïaque, mais je me demande bien comment il se fait que le jeu plante de plus en plus au fur et à mesure que l’on avance dans la version gratuite ? Ceux qui ont payé pourraient peut-être dissiper mes doutes ? En me relisant je me rends bien compte que je suis plus remonté que d’habitude, c’est probablement que plus je fais des tests, plus je suis frustré de constater que les jeux sur les supports mobiles sont de plus en plus des consommables aussi jetable que des mouchoirs. Heureusement qu’il existe tout de même quelques softs corrects sur ces plateformes. Maintenant, j’aimerai bien les trouver.

 

On aime:

  • Les mélanges de style entre ombres chinoises et Mirror’s Edge
  • Le principe du runner et du Parkour pour fuir ce cruel monde d’oppression
  • Le fait qu’il y ai une partie gratuite

On râle sur:

  • Le manque de diversité dans les façons d’interagir (slide haut, bas, droite et touch)
  • Le système de points pour les niveaux qui ne dépende pas de notre rapidité
  • La promesse d’un scénario qui se limite seulement à une jolie intro

On aime


On râle sur


Crayd. Soulevez un coin de ce pseudonyme aux allures kikoolol et vous découvrirez une crème de singe gentil tout plein. Bien qu'il n'écrive plus beaucoup (du tout en fait...) sur Goreroll, Crayd c'est de l'amour tout plein. Un grand bisounours au coeur guimauve, un mec qu'on a connu quand il faisait du flash et qu'on a vu évoluer vers le game design puis vers l'éducation. Si un jour vous avez besoin d'un discours de héros de shônen, appelez Crayd, il les fait au naturel !