par Doude le 4 février 2013
  • Date de Sortie
  • Genre
  • Plate-formes
  • Développeur
  • Editeur
  • Septembre 2010 sur PC
  • Négociations à la grosse épée
  • PC, PS3, Xbox 360
  • Vigil Games
  • THQ
 

Darksiders

C'était pas ma putain de Guerre !

L’éditeur THQ est mort, enterré et ses licences revendues aux quatre vents. Mais pas Darksiders, dont il est raisonnable de penser qu’on ne verra pas de nouvel épisode de sitôt (à moins que quelque rescapé du studio Vigil Games ne tente un financement Kickstarter, qui sait ?) donc hop, petite rétrospective en commençant par le premier épisode de cette courte série. Comme ça, pour le plaisir.

C’était la fin des années 90, une époque qu’elle était forcément mieux que maintenant puisqu’on était des enfants et qu’on regardait les Tortues Ninja à la télé le samedi matin en mangeant des chocapics. En cette période troublée, un Américain avec un nom imprononçable (Joe Madureira) commença à dessiner un comic assez fou, Battle Chasers, plein de chevaliers avec des épées démesurées, de golems mécaniques démesurés, de voleuses-ninja aux bonnets de soutien-gorge démesurés aussi pour faire bonne mesure, bref une BD indépendante très cool marquée par un trait bien caractéristique. Plus tard, Joe Mad a travaillé sur des séries moins sympas (X-men, Spider Man, tous ces trucs pourris) et quelques jeux vidéos et puis il y a eu Darksiders, qui a hérité de son style.

Haha, c'est drôle.

Des finish-moves à fendre le coeur.

Et pas uniquement de son style graphique, on ressent l’influence de l’auteur de comics jusque dans l’écriture : c’est prétentieux, inutilement compliqué, et les dialogues sont insupportables de badassitude forcée. L’histoire : le Ragnarök a commencé un peu en avance, et les armées du Ciel et de l’Enfer n’ont rien trouvé de mieux que de s’affronter sur Terre, les salauds. Les Cavaliers de l’Apocalypse, qui sont programmés pour maintenir l’équilibre lorsque ce genre de choses arrive, on ne sait pas trop comment d’ailleurs puisqu’il ne s’agit jamais que de quatre péquenots un peu musclés face à des armées de taille approximativement infinie, ont apparemment du mal à se réveiller à cause de je ne sais quel sceau magique qui n’a pas été brisé et il n’y en a qu’un seul sur les quatre qui arrive sur Terre : Guerre. Avec toute la subtilité qu’on est en droit d’attendre d’un gaillard de 2m50 qui s’appelle Guerre et qui porte une épée brillante de la taille d’un baleineau dans son dos, le brave Cavalier se met à taper sur tout le monde sans distinction, anges, démons, titans de passage et c’est sympa.

A quoi bon sortir se foutre la Guerre ? Dans le canap’ on est bien…

Ce boss est gros, mais ce n'est pas le plus gros. Oh que non.

Petite séquence de tir à la gatling, pour changer de l’épée.

C’est drôle, aussi: le moindre dialogue est prétexte à force poses excentriques et roulements de muscles, Guerre est incapable de dire bonjour à ses potes sans montrer les dents et prendre une posture de super Sayan, et la caméra se déplace au ralenti selon des angles improbables durant les scènes d’action (toutes les scènes, donc). Il ne manque plus qu’un petit découpage en cases et quelques bulles et paf, on tient un comic 100% US dans toute sa splendeur. Malgré le manque évident de naturel que cela implique, il faut avouer que Guerre a la classe et qu’on prend grand plaisir à bourriner des hordes d’adversaires avant de les finir de manière spectaculaire. On n’a cependant pas affaire à un jeu de la classe de Prototype, dans lequel notre personnage est un demi-dieu invincible : bien que fort balèze, Guerre a besoin d’être dirigé intelligemment et la lourdeur de ses mouvements nous oblige à soigner le timing des coups sous peine de se faire sécher bêtement pendant un enchaînement de moulinets un peu trop enthousiaste. Darksiders est un jeu d’action / aventure somme toute assez classique dans ses mécanismes, et qui alterne les phases de baston (le point fort du jeu, de loin !), de plate-forme et des espèces d’énigmes où il faut péter des éléments de décor, déclencher des mécanismes divers et balancer des trains dans le paysage à coups de poing (si, si : il est très fort. Guerre ne peut pas péter de murs de brique pour raccourcir ses trajets, mais déplacer des trains à mains nues, pas de problème). S’il y a bien un reproche que je pourrais faire à ce Darksiders, c’est bien la longueur de certaines phases de plate-forme, des niveaux entiers déserts de toute forme de vie où l’on est réduit, tout Cavalier de l’Apocalypse que l’on est, à pousser des caisses, sauter comme un crétin et s’agripper aux murs en ressentant cruellement l’absence de crânes à fracasser… c’est un peu l’ennui qui ne rend les batailles que plus appréciables après un moment de vide.

Miaouss, oui la gué-Guerre ! (punchline populaire)

Reste donc le plaisir, en apparence inépuisable, de manier la gigantesque épée de Guerre ou la faux piquée à Mort, de balancer des mandales au gantelet d’acier, de lancer des chakrams sur des trucs ou de tirer avec un flingue ridicule sur des packs d’ennemis coriaces et des boss hauts de quelques MILLIERS de kilomètres. Simple, un peu technique, très gratifiant. Les actions contextuelles, en plus d’être classes, offrent des variations amusantes pour démembrer du démon, comme sauter d’une chauve-souris à une autre en les éventrant à la chaîne ou diriger la charge d’un béhémoth enragé sur ses petits copains tout en lui lardant la face de coups d’épée. Le tout dans des décors ma foi fort sympathiques puisqu’il s’agit de notre bonne vieille Terre ravagée par les combats du Ciel et de l’Enfer. Cités en ruine, sanctuaires bizarres émergeant du sol, zombies maudits et rivières de lave, le cadre est propice à une certaine forme de tourisme. On reviendra !

On aime:

  • Le style graphique tout en angles, en couleurs pétantes et en démesure !
  • L’action, l’action, toujours l’action et une bonne tartine de démembrement
  • La mise en scène qui fait tout pour nous en mettre plein la vue

On râle sur:

  • Ces niveaux déserts et leurs puzzles interminables qui cassent le rythme

On aime


On râle sur


Co-papa du blog, gribouilleur de profession et amateur de fromage, le Doude est un gamer au grand cœur qui a élevé le tourisme vidéoludique au rang d'Art. Troquant ses T-shirts d'obscurs groupes de Metal pour une chemise à fleurs, il parle à tous les PNJs, fait des screenshots des paysages juste parce que c'est beau et peut passer des heures à choisir quel pantalon mettre à son personnage pour qu'il soit assorti à son armure du Chaos +7.