Une simulation de randonnée sur les côtes Bretonnes, ça vous dit ? Avec le temps de merde et tout, et tout.
Dear Esther, c’est l’histoire d’un homme, un peu désabusé, très mélancolique, qui se retrouve sur une île. Il la parcourt de long en large, traîne ses guêtres à droite, à gauche sans raison apparente, et se met à parler au vent de temps en temps. Raconte son histoire, celle d’Esther et de quelques amis depuis perdus. C’est triste, c’est mélancolique. Côté joueur, on avance en se laissant guider par une lumière rouge au loin, et c’est à peu près tout.
Ce moment où tu te dis qu’il n’y a plus rien à dire…
Ben oui, c’est à peu près tout. Il n’y a pas d’interaction, pas d’énigme, pas de saut ni de plate-forme, encore moins d’ennemis à dézinguer. On se déplace,et on zoome pour regarder un truc un peu joli. Dear Esther, ce n’est pas vraiment un jeu, plus un roman illustré. Du moins, une courte nouvelle ou un recueil de pensées. Elle va nous promener sur, sous et au dessus de cette île, et le pire, c’est qu’elle va bien le faire ! Les décors, puisqu’il s’agit essentiellement de ça, sont très beaux et superbement rendus. On croirait presque sentir les embruns venir nous humidifier la face, tiens. J’exagère, mais tout est très soigné et même en y regardant bien, je ne saurais trouver de lieu sur l’île qui soit moins beau ou détaillé qu’un autre. OK, la végétation fait parfois un peu cheap mais il faut vraiment pinailler pour le voir. Une petite ambiance sonore faite de mélodies d’une poignante mélancolie et de bruits de fond vient compléter le tableau, et la voix du narrateur a tout de celle d’un vieux barbu rêveur et bourru – parfaite donc. Et puis, il y a une poignée de lieux qui valent le détour juste pour le petit effet « wouaaaah kro bôôô » quand on y pénètre.
Reste l’histoire. Enfin, l’historiette. C’est à partir des bribes de monologues lâchés par le protagoniste que l’on rassemblera les pièces du puzzle – ou pas, le tout étant assez métaphorique et nébuleux. On aimera ou pas.
Un beau petit voyage, trop court, à vivre calé comme un gros tas dans son canap, un verre d’absinthe à la main, la souris dans l’autre, en prenant un air triste et inspiré. Voilà.
On aime
- Le beau
- Le mélancolique
- Le très grand
- Le chapitre 3 est complètement fou
On râle sur
- Dur de suivre l'
- histoire sans prendre des notes
- La durée de vie rachitique !