Après Mark of the Ninja la semaine dernière, me voici de retour aux mains d’un ancien jeu de Klei Entertainment : Shank. On y retrouve des éléments communs : gore absolu et style comics, mais on y gagne côté histoire absurde.
Gros succès de la scène indépendante l’année dernière, Shank est LE jeu qui trainait sur mon Steam depuis des mois et que je n’avais toujours pas allumé. Manque de temps, manque de motivation, manque de «hey mais il a l’air trop bien». Pourtant je l’ai payé, j’veux dire, à la vraie, dans un Indie Bundle.
Bon, du coup, après m’être fait limite insulter, j’ai pris ma manette, branché à l’ordi et là, première galère.
Avec ta manette, en chier tu vas…
Non ! Ne criez pas encore, je ne vais pas passer mon temps à cracher sur Shank. Mais là mon premier contact avec le jeu ( qui me conseille de me munir d’une manette ) s’avéra un peu décevant. Je ne sais pas si c’est juste moi ( et très honnêtement j’espère que non ), mais impossible de configurer correctement les gachettes de mon controller pour pouvoir faire ce que je veux avec. Du coup j’ai perdu l’utilisation facile et rapide des fonctions assez pratiques de Shank, à savoir la chope et l’espèce de saut ultime pour frapper des gens ( plus sur ça plus tard ), car le jeu refusait de reconnaître simplement les gachettes et les différents axes et boutons de la manette. Si j’ai reussi à mapper la plupart des boutons correctement, les gachettes se sont refusées à moi et j’en ai chié.
Autant j’aime bien avoir un peu de difficulté dans mes jeux, autant là j’ai un peu eu l’impression de m’imposer un petit défi supplémentaire.
Me voila donc paré pour vous raconter mes aventures dans l’univers de Shank.
Repeins les murs avec ma cervelle
Le jeu commence, me voilà dans un saloon. J’ai l’air d’un mec qu’il faut pas trop embêter, je pète la gueule à des gens avec un flashback au milieu. Yeah ! Ce jeu a l’air cool. Tout comme dans Mark of the Ninja, nous sommes face à des graphismes fins et clairs, le tout est bien dessiné et superbement bien animé. Je ne peux que me réjouir encore de voir un jeu, indépendant il faut le rappeler, envoyer autant du bois niveau graphique. Les effets de parallaxe dans les décors sont particulièrement réussis. Les cinématiques par contre sont bien moins fluides et propres que leurs contreparties dans la dernière production Klei, c’est un peu la déception, parce que là ça fait vraiment mauvais jeu flash.
Je suis content de retrouver le manque de demi-mesure et l’absence totale de semblant de décence hémoglobinique. Les ennemis dans Shank ont environ mille litres de sang qu’ils répandent allègrement au moindre coup. Coups que nous portons par ailleurs avec une certaine grâce.
Vous avez dit gore ?
Dans le genre trucs sales avec hémoglobine, on notera certains passages absolument ignobles, en cinématiques ou in-game avec quelques éviscérations, de l’arrachage de tétons, de la décapitation, de l’asphyxie… Shank ne fait pas dans la finesse. Avec ses armes toujours plus ou moins bourrines, on s’amuse à frapper à la tronçonneuse, à puncher à la chaine lourde ou à faire manger une chevrotine à ses ennemis.
Le gameplay est ultra-jouissif. Rapide, facile, on prend en main le héros très facilement et on enchaine les combos sans grande difficulté. L’astuce consiste principalement à faire bon usage de l’esquive, du contre et des mouvements rapides. Ne pas spammer la même touche aide également pas mal.
On en revient souvent aux mêmes armes car si elles sont toutes très jouissives, on repère très rapidement les plus efficaces. J’aime beaucoup le combo double-machette / shotgun qui permet de taper loin, et fort sans trop de soucis. Le reste du jeu est un side-scroller classique, des ennemis popent d’un peu n’importe où, par grappes de 5-6 voire plus. On trouve des bières et de la tequila pour reprendre de la vie, des grenades par terre pour refaire son stock et des bonbonnes de gaz / déchets radioactifs pour faire des explosifs improvisés.
Pas de scoring dans Shank, simplement du plaisir pur et dur à taper tout ce qui bouge. De toute façon Shank n’aime personne, et même si il vous aimait jusqu’à maintenant, rien ne vous protège d’un flash-back qui réveillera sa fureur contre vous…
Mieux que les feux de l’amour
Eh oui ! Car si Shank est très fort dans l’art et la manière de découper de mille manières différentes un être humain, niveau scénario on touche le fond du lol. Car oui, je me refuse à croire que ce scénario ne soit pas fait exprès.
Le jeu commence par un flashback où manifestement notre copine s’est faite violenter par un vilain catcheur de lucha libre alors on est tout grognon. Mais en fait, tous les méchants du jeu arrivent via un flash-back plus ou moins débile et improbable. Et un personnage dont on n’avait pas entendu parler jusqu’alors devient soudain LE GRAND MECHANT. C’est très soap-opera américain des années 80. «Alors que John-Kévin avait enfin terrassé Eudes le vilain luchador, voilà que Rachid-Pascal sort de l’ombre pour kidnapper de nouveau Sue Alexandra. Mais que va donc faire John-Kévin ?». D’autant plus que les hommes de main des méchants se répartissent environ 15 prénoms pour tout le monde. On voit donc passer plusieurs fois les même gars… un peu comme si ils revenaient encore et toujours. «Ah ah ! En fait j’étais pas mort !»
Chacun de ces boss sortis de nulle part possède sa technique particulière pour en venir à bout, et comme dans les jeux à l’ancienne on rage et on recommence dix fois un boss pour le tuer enfin correctement. C’est peut-être un des seuls vrais reproches de gameplay que je peux faire à Shank.
Dafuq did I just play ?
Shank est un vrai défouloir, possédant de vraies qualités visuelles et un gameplay agréable et simple à prendre en main. Le scénario comico-débile marche au mieux, certains ennemis sont absolument ignobles mais terriblement drôles à voir, on dirait presque un délire issu d’un Black Dynamite. Et ça c’est bon ! C’est ça qu’on veut nous, can you dig it ?
On aime :
- le débile ultime de l’apparition «des grands méchants»
- le gore à souhait
- l’animation et les décors
On râle sur :
- les cinématique dignes d’un jeu en flash sans budget
- la confusion des gros combats
- le fait de devoir connaître absolument la technique d’un boss pour le battre