par Doude le 14 juin 2012
 

Stacking

Il s'insinue dans vos corps pour prendre le contrôle de vos esprits...

Y’a des jeux comme ça, qui donnent la pêche. Moi par exemple, j’aime bien perpétrer des actes d’une grande violence sur l’écran de mon PC, ça rafraîchit, ça donne la patate. Ou alors faire des petites promenades lyriques dans d’improbables contrées, et c’est plus par là que l’on va avec Stacking.

Date de sortie: 2011
Genre: Puzzle / réflexion emboîtée
Plate-forme: PC, PS3, Xbox360. Testé dans sa version PC.

Développeur: Double Fine Productions

OM NOM NOM NOM

Hé, des bananes !

« Stacking ». Ça veut dire « s’emboîter » ou quelque-chose dans ce goût là et ce seul titre résume tout le jeu. Avant que les deux bozos du fond (vous savez très bien de qui je veux parler) ne viennent nous exposer leurs arrières-pensées libertines quant à ce titre au demeurant innocent (ou pas tant que ça) illustrant simplement l’emboîtement consécutif de plusieurs poupées russes les unes dans les autres dans un ordre de taille croissant, petite précision: il n’est pas question de mettre le zizi de qui que ce soit dans un quelconque orifice. Voilà.

L’aventure principale nous transporte dans une Europe de l’Est des années 30, ou quelque part par là. Je subodore, on peut difficilement tirer des conclusions définitives d’un jeu peuplé de matriochkas. Charlie Blackmore est une toute petite poupée Russe, la plus petite de toutes en fait, benjamin d’une famille peu fortunée assujettie à un baron local. Ce dernier tire sa main d’œuvre du travail des enfants qui font tourner les fourneaux des trains comme ceux des cuisines; gageons qu’en cette période de prise de conscience sociale où se multiplient grèves et revendications, c’est mieux que rien. Charlie part donc libérer ses frères et sœurs du joug du tyran avec pour seule arme sa capacité à se glisser dans une poupée plus grande que lui pour lui voler son libre-arbitre et la contrôler, elle-même emboîtable dans une poupée de taille supérieure et ainsi de suite.

Hé les mecs, c'est Moïse !

Les décors regorgent de détails sympas.

Une fois assimilé ce système de parasitage certes assez troublant au début, on comprend vite qu’avec un gameplay aussi simple et ouvert, les possibilités sont infinies. Le gros de l’exercice consiste ici à amener la bonne poupée au bon endroit pour utiliser sa capacité à bon escient. Allant du bête pet malodorant au non moins inutile vomi de cookies, la plupart sont tout de même utiles dans une situation ou une autre: voler, chanter, houspiller, réparer, distraire une autre poupée et j’en passe. Le scénario est prétexte à une succession de petites énigmes somme toute assez faciles, le tout se bouclant très vite. Le véritable défi consiste à trouver toutes les solutions possibles desdites énigmes, et s’il est aisé d’arriver à ses fins en faisant preuve d’un poil de bon sens, certaines solutions sont bien tordues et demandent de penser hors de la boîte – ou ici, de la poupée. Bon courage si vous voulez trouver toutes les solutions aux énigmes, les poupées uniques, les familles de matriochkas et les poupées secrètes planquées, vous voilà partis pour un bon moment !

Les décors sont assez savoureux, curieux mélange de petits objets (cartes à jouer, livres et autres épingles) à l’échelle de nos petites poupées et structures plus grandes, sans trop de logique apparemment mais bon, tout ça est de toute façon assez barré.

La narration est gentiment étoffée par des cutscenes façon « cinéma muet » au son des Mazurkas de Chopin, d’un peu de Tchaikovsky et même d’un menuet de Mozart ainsi que de quelques compositions originales. Autant vous dire que ça dépayse sa mère. Qu’importe, je suis fan, témoin le petit sourire qui flotte sur mon visage d’habitude aussi expressif que celui de Robert Pattinson (notez tout de même que je suis bien plus beau) lorsque dansent les poupées sur ce son de légende.

En muet, bien sûr.

Émotion et mélodrame pour cette saisissante cutscene...

J’en fais trop ? Certes, des tonnes même. Tout ça ne fait pas de Stacking un jeu bien culturel, il est accessible comme tout, la verve, l’emphase et les références c’est juste pour rigoler. N’empêche, il a la classe le petit. Notons que la version Steam inclut le DLC du Roi Vagabond Disparu, petite prolongation bien sympa à l’aventure, ce qui fait toujours plaisir !

Le pitch improbable et le côté enfantin, voir désuet de la chose peuvent rebuter au premier examen. Ne vous y fiez pas: Stacking est une expérience originale et complète, simple mais pas bêtifiante, bref un truc bizarre qui laisse un peu sceptique au début mais qui se révèle vite très attachant. Très recommandable donc, à moins que votre sensibilité ne vous laisse hermétique à la fois à la poésie simplette et à l’humour pétomane light.

On aime:

  • Le dépaysement
  • Les poupées pleines de personnalité
  • Les décors, riches et originaux
  • Les multiples défis et achievements
  • Marginalement, la bande-son qui est awesome de base, mais le choix des compositions est tout de même très approprié !

 

On râle sur:

  • Un peu trop court malgré les diverses injections de durée de vie supplémentaire qui ne remplacent pas du contenu, du vrai !

On aime


On râle sur


Co-papa du blog, gribouilleur de profession et amateur de fromage, le Doude est un gamer au grand cœur qui a élevé le tourisme vidéoludique au rang d'Art. Troquant ses T-shirts d'obscurs groupes de Metal pour une chemise à fleurs, il parle à tous les PNJs, fait des screenshots des paysages juste parce que c'est beau et peut passer des heures à choisir quel pantalon mettre à son personnage pour qu'il soit assorti à son armure du Chaos +7.