par Sébastien le 6 juin 2012
 

Sam & Max Hit the Road

Nobody moves this is a robbery !

Y’a pas à dire, les jeux d’aventure de l’époque c’était quand même autre chose que ce qu’on nous sert maintenant. Dans la lignée des meilleurs LucasArts ( Monkey Island, Day of the Tentacle ou encore Indiana Jones and the Fate of Atlantis ), Sam & Max est probablement l’un des jeux les plus trash et dénonciateurs sortis à cette période.

Date de sortie: 1993
Genre: Point & Click sous acide cynique
Plate-forme: PC, Mac

Développeur : LucasArts
Editeur : LucasArts & Activision

Et moi c'est Max, le lapin sociopathe!

Salut moi c'est Sam, le gros détective

Si l’on ne doit retenir qu’une seule et unique chose au sein de Sam & Max Hit the Road c’est sûrement son humoir noir décapant à souhait. La liberté de ton prise dans ce jeu d’aventure est rarement atteinte dans les jeux actuels et il est très agréable de sentir que les dialoguistes s’en sont donnés à coeur-joie pour être trash, dégueulasses et ignobles à souhait durant l’ensemble de l’aventure. Au delà de l’aspect humoristique, le jeu est aussi à travers ses personnages et leurs dialogues une vive critique de la société américaine dans son ensemble, n’hésitant pas a se moquer allègrement de plus ou moins tout ce qu’ils peuvent.

Reposant sur le duo improbable d’un chien détective et de son acolyte le mignon lapin sociopathe, le jeu nous amène à la rescousse de Bruno le bigfoot congelé et de Trixie la femme-girafe qui ont tout deux disparu. Il revient donc à notre duo de retrouver ces deux-là à travers toute l’Amérique du Nord. Si ce scénario peut paraître simpliste, il nous emmène néanmoins dans une aventure débile à souhait, pleine de rebondissements et très divertissante. Passer des heures sur ce jeu peut être d’une facilité déconcertante tant on est pris à la fois dans l’histoire, mais aussi dans les énigmes. Tantôt complexes, parfois simples, elles ont toujours le mérite de nous faire réfléchir out of the box et nous forcent à trouver une solution souvent évidente, mais tellement improbable qu’elle nous paraissait alors impossible.

Sa bonne bouffe, ses drugstores, ses pigeons défoncés…

Les joies de NYC

Comme tous les jeux LucasArts basés sur SCUMM, Sam & Max repose énormément sur les dialogues et les interactions avec les personnages et les environnements. Découvrir les personnalités loufoques peuplant cet univers est un vrai plaisir et le jeu connait peu de faiblesses de gameplay, le système SCUMM étant solide et éprouvé depuis ses débuts sur Maniac Mansion. On pourrait se plaindre parfois de se ressentir coincé dans un certain cheminement pré-défini, mais il me semble que cela fait partie intégrante du genre que de se casser la tête sur les dialogues et les objets à récupérer pour choper la bonne combinaison et pouvoir avancer. Non ?

Graphiquement, je ne peux que m’extasier. En accord parfait avec le ton débile du titre, l’ensemble est très coloré, très cartoonesque, et très grossier. C’est simple mais beau. Les animations sont réussies. Les expressions des personnages souvent à mourir de rire, et les décors, dans la veine de Day of the Tentacle, regorgent de détails appréciables.

Puisque j’en suis dans les détails appréciables, la musique ( au son de laquelle j’écris cet article depuis une bonne demi-heure ) est rythmée et d’une qualité remarquable. Bien qu’habitué par le reste de la production LucasArt, l’exploit est quand même à relever car tous les jeux de l’époque ne faisaient pas toujours la part belle à leur bande-son. C’est loin d’être le cas ici, et d’ailleurs dans la version CD du jeu, les personnages sont doublés ! Et ils sont BIEN doublés ! Exploit notable. Enfin quand je dis bien, c’est qu’ils sont parfois VOLONTAIREMENT mal doublés pour donner une bonne ambiance cheap mode années 80. Et c’est encore plus poilant. — see what I did there ? —




Sam & Max Hit the Road est donc un chef d’oeuvre des studios LucasArt, digne cousin de la lignée des jeux SCUMM. Son humour, ses graphismes et son histoire loufoque en font pour moi une expérience video-ludique totalement géniale, que je recommande chaudement à tous les fans de point&click.

On aime :
– les dialogues tirés par les cheveux et provoc’
– les décors et l’animation réussie
– la musique jazzy
– le système simple mais robuste

On râle sur :
– la complexité / débilité de certaines énigmes
– …

On aime


On râle sur


Sébastien, à la base, c'était le mec qui devait développer Goreroll. D'ailleurs, c'est le mec qui a développé la première version de Goreroll. Même qu'il a fait quelques articles. Puis il a sombré dans les méandres du scoutisme et de la politique. Depuis personne ne l'a vu... En tous cas, nous on ne l'a plus vu !

http://sebastienbartoli.com