par Günther le 3 mai 2012
 

Legend of Grimrock

4 glandus dans un donjon

Legend of Grimrock c’est le nouveau jeu du studio Almost Human, un studio indépendant finlandais assez récent qui a l’intention de faire des jeux modernes avec des concepts de jeux old school. Et chez Goreroll, ça nous fait doublement plaisir !

Date de release : 11 Avril 2012
Plate-forme : PC
Genre : Dungeon crawler old school/ Prise de tête

Développeur : Almost Human
Editeur : Almost Human

Legend of Grimrock est donc un « dungeon crawler » bien old school. Pour ceux qui n’ont jamais joué à un jeu antérieur à 1995, il va falloir expliquer ce qu’est un dungeon crawler. Il s’agit des jeux dans la lignée de Dungeon Master dont le premier opus date de 1988 (nom de Zeus, ma naissance).  On avance dans un donjon case par case en contrôlant un groupe d’aventuriers dans une vue pseudo première personne. Vous ne verrez jamais vos personnages, ni même leurs armes, mais uniquement ce qu’il y a devant eux.

Les légionnaires squelettes de Legend of Grimrock

Les légionnaires squelettes de Legend of Grimrock

Cette gestion un peu particulière a été utilisée pendant très longtemps dans la série des Might &  Magic (attention, pas Heroes of Might and Magic, il s’agit de deux jeux fondamentalement différents) sauf que Might & Magic permettait à ses joueurs de sortir du donjon et offrait un monde étendu, cette série de jeu a été mon premier contact, enfant, avec ce genre de gameplay, et retrouver ce genre de sensation avec un jeu moderne, c’est du bonheur en boîte !

Au-delà d’une vue étrange et d’un déplacement très cadencé, qu’est-ce qu’implique ce genre de jeu ? Eh bien tout d’abord le fait qu’on utilise énormément cette grille et ce système de cases. On combat de préférence contre un ennemi isolé pour se montrer mobile et être sur la case d’à côté quand il attaque et ainsi le faire tourner en rond. Si on joue une classe de voleur qui a besoin de placer un backstab, il faut réussir à se retrouver dans le dos du monstre, par exemple.

Legend of Grimrock fait très bien tout ça, il propose une création de personnages avec 4 races et trois classes : Minotaure, Humain, Homme-lézard et Insectoïde, pour être guerrier, mage ou voleur. Bien sûr chaque race est plutôt dédiée à un rôle qu’un autre là où les humains constituent une moyenne. Ainsi un minotaure avec son malus de -4 en volonté fera un bien piètre magicien alors que sa force ignoble en fera un guerrier monstrueux. Classicisme d’un Donjons&Dragons mais après tout, ça marche !

L'ambiance sinistre de Legend of Grimrock

L'ambiance sinistre de Legend of Grimrock

Une fois le groupe constitué, une micro cinématique d’introduction à base d’un enchaînement d’artworks place le décor. Parlons vraiment de décor plus que de scénario puisqu’il est presque impossible de démêler vraiment le scénario de ce jeu. Il y en a un, il y a des twists, et il est agréable, mais il n’est pas non plus digne d’un vrai scénar, il s’agit plus d’un prétexte à explorer le donjon, et pour ma part, ça me convient, parce que dans les faits j’étais attiré par le style de jeu et il aurait pu s’agir de : « Il y a des trésors dans ce donjon, explore-le », j’aurais adhéré quand même ! Alors quel plaisir de découvrir une petite histoire sympathique même si je n’en connais pas tous les tenants et aboutissants (peut-être une suite pour mieux comprendre ?).

C’est donc ainsi qu’on se retrouve, à poil, dans un donjon  craignos et obscur. Il va donc falloir avancer prudemment, les magiciens ne connaissent aucun sort et les combattants sont à main nue et dans un premier temps il faut apprendre à frapper sur les premiers monstres avec des torches et des cailloux, et ça, c’est assez sévère. Heureusement, il ne s’agit que d’escargots géants. Le plus dur, finalement, ce n’est pas d’apprendre à se battre ou de trouver de l’équipement, mais c’est de s’acclimater à la philosophie du donjon correctement, de comprendre comment tout ça fonctionne, que cette petite pierre sur le mur est un interrupteur et qu’à chaque fois que je la verrai, cliquer dessus m’apportera quelque chose. Parce que des passages secrets, il y en a un paquet ! Plus de 50 (je n’ai pas le chiffre exact, mais j’en ai trouvé au moins 50 je pense que je suis pas loin !), et c’est cette présence de plein de petits secrets qui va rendre l’exploration bien plus longue. Parce qu’on finit par s’habituer à inspecter chaque mur, chaque petit espace à la recherche d’un interrupteur. Parce qu’il faut se rendre compte d’une autre chose, il y a assez peu d’équipement dans le donjon en dehors de ces passages secrets ou des portes en fer de chaque niveau qui s’ouvrent toujours avec des mécanismes ou des énigmes un peu particuliers. Le pire étant celui où la clef se trouve sur un monstre que vous avez tué mais où vous n’avez pas vu tomber la clef… je me suis refait intégralement un niveau pour une broutille de cet ordre…

Mais on a besoin de cet équipement, et vous allez le voir, on a besoin de parchemins de sorts. On se bat en cliquant du bouton droit de la souris sur l’objet à utiliser ; les mages, eux, auront la complexité supplémentaire de devoir se coltiner un enchaînement de runes diverses. Les parchemins apprennent ces combinaisons, et ils sont plutôt mal répartis. Il s’agit là d’un des reproches que j’aurais à faire aux développeurs, nos mages ne connaissent pas de sorts et s’il est possible de trouver des combinaisons, c’est parfois difficile. Et le contenu des trésors est programmé en dur, aussi, on trouve pendant les premiers niveaux les sorts de base de magie du feu et de la terre mais il m’a fallu attendre longtemps avant de trouver leurs équivalents en magie de givre et de l’air, c’est con, c’était la spécialité de mes mages et j’ai été blasé par cet état de fait pendant très longtemps. On finit par les trouver, mais ce serait agréable de ne pas avoir à batailler autant.

Un de mes pires cauchemars, balance des boules de feu comme il respire !

Un de mes pires cauchemars, balance des boules de feu comme il respire !

Par contre, pour les plus old school de nos lecteurs, je vous informe que le jeu possède une feature unique qui vous ramènera instantanément dans les années 90 : la carte. S’il est possible que celle-ci se trace automatiquement, le jeu propose à la création d’une nouvelle partie de ne pas avoir la carte et ainsi de devoir sortir du papier et des crayons et de partir pour une loooooongue aventure. Pour ma part, partagé à l’origine, mon pressentiment fut qu’après quelques étages je n’aurais plus envie de passer des heures à tracer le plan, aussi ai-je eu la présence d’esprit de laisser la carte en jeu et de la tracer tant que mes nerfs le supportaient pour arrêter ensuite.

Je n’ai pas encore parlé d’un des points important sur lequel le jeu fait plaisir : l’ambiance. Qu’elle soit visuelle ou sonore, elle est admirable. Les sons sont obligatoires pour jouer, ils permettent d’entendre les ennemis, on finit même par les reconnaître au bruit et par avancer avec une prudence incroyable parce qu’on sait que ce bruit de pas lourds n’est autre qu’un ogre en approche et qu’on préférerait lui lancer un sort plutôt que de sentir le poids de sa charge depuis le fond du couloir ! Les graphismes quant à eux sont somptueux et, même si je râle souvent sur les jeux qui exploitent les ombres pour cacher des défauts, ici, il n’aurait pas été possible de supprimer la moindre ombre sur le mur à mon sens.

Après le niveau 5, l'ambiance change un peu

Après le niveau 5, l'ambiance change un peu

Legend of Grimrock s’offre une durée de vie de 20-25 heures en ayant la carte et en cherchant tous les secrets. Je ne doute pas qu’en s’abstenant de mener un chasse aux objets cachés on puisse réduire de 5 ou 6 heures celle-ci mais sincèrement, quel intérêt ? En fait, j’aurais apprécié qu’il soit plus long ! Le jeu arrive à être assez dur, assez sévère si on ne comprend pas bien les principes de mobilité dans les combats et qu’on n’utilise pas l’environnement à son avantage. Surtout que les ennemis, eux, n’hésiteront pas à aller se tailler un gigot dans un groupe de joueurs acculé dans un coin !

Un jeu à ne pas rater, mais faites bien attention à ce style de déplacement assez particulier qui pourrait bien en surprendre plus d’un. Et nous, on attend de voir ce que le studio fera maintenant ! Petit conseil, si vous l’achetez, allez sur www.grimrock.net, vous aurez le jeu sans DRM, un clé Steam, et Almost Human touchera plus de sous !

On aime :

  • Les graphismes
  • L’ambiance
  • Le style de jeu
  • Les fonctionnalités Old School
  • La difficulté

On râle sur :

  • La répartition des parchemins de sorts
  • Ce petit bouton dans le mur que je n’avais pas vu
  • La durée de vie, j’y aurais bien passé plus de temps !

 

On aime


On râle sur


Günther c'est le gibbon à l'origine de tout, ou, comme l'appellent les anglophones : "The All-gibbon" ! Il aime les jeux, tous les jeux, même les mauvais. C'est pratique les mauvais jeux, ça fait des choses à lancer sur les gens ! Singe-en-chef de Goreroll, si vous avez une question, une remarque, ou juste envie d'un masque nauséabond, adressez-vous à lui.