par Crayd le 8 mai 2012
 

Expérience 112

mais qui est l'objet de l'expérience ?

« Un système de surveillance…Une femme seule…Elle a besoin de vous »: ce n’est pas un jeu pour adulte (pervers) mais un jeu d’aventure d’exception réalisé par les créateurs d’In Memoriam.

Date de release : 11 octobre 2007
Plate-forme : PC
Genre Aventure  – enquête en mode big brother

Développeur : Lexis Numérique
Editeur : Micro application
Site officiel : experience112

Au lancement du jeu, on pourrait croire que l’on vient d’installer un utilitaire avec un look qui fait penser à une organisation gouvernementale secrète.  Puis on fait plus attention et on se rend compte que c’est bien un jeu. La musique de fond fait clairement penser à une séance de relaxation de yoga ou quelque chose comme ça. L’intro du lancement de la nouvelle partie rappelle Myst, la musique, les plans caméra et la patte graphique sont très caractéristiques de ce genre.
Un dauphin se détache de son groupe, saute hors de l’eau à la Ecco, la caméra se fixe sur une mouette qui slalome entre les falaises calcaires du bord de mer jusqu’à nous conduire près d’un tanker échoué depuis des années. La végétation a envahi le bateau en ruine, mais il y a encore de la lumière, des écrans allumés et des caméras en marche. Une jeune femme chichement vêtue se réveille d’un sommeil d’une durée indéterminée. Un message lui étant destiné est posé sur sa table. Elle semble faible, perdue et ne se souvient pas de grand chose, elle fixe la caméra derrière laquelle le joueur se trouve et elle s’adresse à vous.

Comme bon nombre de jeux, il commence par un éveil

C’est ainsi que le jeu débute, on nous présente une situation, mais sans en savoir davantage sur les questions classiques, où, quand, qui, comment et pourquoi ? Le jeu sort complètement des sentiers battus en nous plaçant non pas comme le protagoniste principal de l’histoire mais comme un adjuvant à celui-ci. En effet, on ne contrôle pas directement Léa Nichols, on ne fait que la guider de manière très rudimentaire grâce au système de sécurité encore en fonctionnement. En effet, on ne peut pas communiquer avec la jeune femme et donc pour l’aider dans sa quête de vérité, nous ne pouvons qu’activer ou désactiver les lampes, les appareils électroniques reliés au système (des écrans, des drones…) et suivre ses déplacements grâce aux caméras de surveillances. Un plan interactif est disponible pour suivre Léa, gérer les objets et les portes.

Première prise de contact où Léa nous donne des indications sur la marche à suivre.

Au fil de la progression dans les sublimes décors rouillés et sombres, Léa va nous apprendre à utiliser les caméras, elle trouvera également des modules complémentaires pour activer le zoom, la vision nocturne, thermique, la netteté et elle nous apprendra à utiliser l’intranet pour accéder aux informations sur le personnel, les rapports, les conversations et tous les dossiers permettant de nous faire avancer aussi bien dans l’intrigue que dans le bateau où se déroulent d’étranges expériences. On comprend peu à peu ce qui s’est passé dans ces lieux dévastés, par le biais de ces documents, mais également grâce aux visions de Léa qui montrent que toute l’histoire tourne autour d’un patient au sixième sens très développé dont elle est tombée amoureuse (apparemment). Le patient numéro 112, le seul ayant correctement réagi à l’inhalation d’une substance nouvelle.

Il peut être un peu long de faire bouger Léa qui manque un peu de nervosité.

L’EDEHN est l’organisme gouvernemental pour qui elle travaille, il est en charge d’étudier les êtres non-humains et il s’avère qu’ils ont découvert quelque chose d’important depuis les années 60-70. Une substance aux applications pharmaceutiques intéressantes provenant d’une espèce animale inconnue. Je ne peux pas en dire plus sans gâcher le plaisir de découvrir l’histoire qui est très bien écrite,  amplement bien servie par un voice acting de qualité et une ambiance sonore exemplaire. Les personnages ont une vraie personnalité, leurs correspondances par mails sont ponctuées de faits annexes qui donnent de la profondeur au jeu. On ne ressent pas trop l’impression d’être guidé sur des tracés narratifs centrés autour de la trame principale. De manière générale, je ne supporte pas les pavés de texte et les longs discours car si c’est pour lire du texte, autant prendre un livre. Ici c’est bien conçu, il y a une très bonne gestion du contenu qui n’est ni trop long ni trop court, l’information ne m’a jamais semblé superflue ou sans intérêt, c’est vraiment agréable de suivre le déroulement de l’histoire sans être parasité par des choses inutiles.

Les différentes personnes du programme de l'EDEHN dont on peut regarder le compte avec les bons codes d'accès.

Les détails sont bien soignés, comme les angles de caméras qui participent à la sensation de voyeurisme et qui mettent mal à l’aise. On peut en activer jusque 3 simultanément ce qui a tendance à faire ramer le jeu (faute d’une bonne optimisation 3D), c’est un peu angoissant de voir le personnage se mouvoir dans les couloirs depuis plusieurs points de vue différents, ça me rappelle le début de Silent Hill (premier du nom), le passage dans la ruelle, quand les angles de la caméra passaient de la plongée à la contre plongée puis à la vue de coté. Heureusement qu’il n’y a pas d’ennemis ou de choses qui font « peur », sans quoi, on serait mis sous pression. Les déformations de la perceptive, les interférences, le grain ou le flou des caméras donnent une impression de réalisme qui  immerge le joueur efficacement dans l’ambiance sombre et énigmatique.

L’univers visuel graphique est très esthétique, les lumières et les ombres sont superbement implémentées surtout pour ceux qui aiment les contrastes. Les textures recherchées mériteraient un petit coup de jeune, mais cela reste très propre comme travail. Les personnages sont du même acabit, le seul hic concerne l’animation des visages qui n’est pas au niveau du reste du jeu.

Les différents points de vue sont source d'angoisse.

Pour manipuler tout ça, on dispose d’une interface qui fait vraiment penser à un logiciel de bureautique comme je l’ai déjà dit. Même si, selon mon humble avis, un effort aurait pu être porté sur l’ajustement des dimensions et du positionnement des différentes fenêtres, de plus j’aurai poussé encore plus loin l’effet logiciel, mais bon l’expérience est déjà suffisamment novatrice pour ne pas non plus être trop exigeant.

Qu’il est bon de jouer à quelque chose de nouveau et de si bien fait, moi qui ne suis pas un adepte des jeux de ce type, je suis très agréablement surpris de voir à quel point je me suis laissé emporté par ce titre qui commence à se faire vieux. Lexis numérique montre bien qu’il y a des voies encore non exploitées et qu’elles ne demandent qu’à voir le jour pour que les joueurs puissent vivre des expériences vidéoludiques inédites. Si vous accrochez à l’univers et au scénario, vous aurez du mal à vous en défaire (à moins qu’un autre jeu ne vienne stopper l’expérience).

 

Petite liaison intime entre Léa et le patient 112

On aime :

  • Le fait de donner l’impression que ce n’est pas un jeu
  • Les graphismes plutôt beaux
  • Le scénario bien ficelé
  • Le gameplay original

On râle sur :

  • Le bug de colider (en contrôlant le drone, je suis passé au travers d’un cadavre)
  • L’animation des visages qui ne sont pas assez expressifs
  • Les ralentissements du jeu
  • Les temps de chargement longs

 

On aime


On râle sur


Crayd. Soulevez un coin de ce pseudonyme aux allures kikoolol et vous découvrirez une crème de singe gentil tout plein. Bien qu'il n'écrive plus beaucoup (du tout en fait...) sur Goreroll, Crayd c'est de l'amour tout plein. Un grand bisounours au coeur guimauve, un mec qu'on a connu quand il faisait du flash et qu'on a vu évoluer vers le game design puis vers l'éducation. Si un jour vous avez besoin d'un discours de héros de shônen, appelez Crayd, il les fait au naturel !