par Sébastien le 6 avril 2012
 

OpenTTD

Encore une victoire pour l'open-source!

Je me souviens encore d’une époque ( pas si lointaine quoi qu’en disent les nouvelles générations de petits morveux ) où mes jeux de PC étaient sur disquette. Sur plusieurs disquettes même. Parmi ces jeux, y’en avait un que j’affectionnais tout particulièrement, même si j’étais un peu trop jeune pour le maitriser complètement : Transport Tycoon Deluxe. Et un jour, un homme fou chez lui s’est dit : «tiens, si je refaisais le jeu, entièrement open source ?», et il l’a fait !

Date de sortie: 6 mars 2004
Genre: Simulation de gestion de tchou-tchou
Plate-forme: Linux, Windows, Mac OS, BSD, Solaris

Développeur: Ludvig Strigeus
Editeur : –

Open TTD donc, pour Open Transport Tycoon Deluxe, est un jeu open-source ( «no shit sherlock ?») sorti en 2004 et en permanente évolution. La v1 sortie en 2010, permet de se passer entièrement des données du jeu original pour y jouer. En bien des points, OpenTTD est similaire à son cousin, évidemment puisqu’il est censé le reproduire. Mais depuis les années de développement la petite équipe derrière ce jeu s’efforce d’améliorer et de rajouter des possibilités. Voyons donc voir à quoi s’attendre.

Tout plein de menus !

Ce serait presque beau en fait…

Très honnêtement, OpenTTD n’est pas un jeu facile d’accès. Il est plein de foutus menus, et y’a pas vraiment d’explications réelles de comment jouer, de tutorial ou tout autre procédé d’appréhension correcte du jeu avant de se plonger dedans. Oui ça peut être très déroutant, mais il y a un wiki énorme pour compenser ça — qui a dit que c’était pour compenser autre chose ? — .
Bref, une fois dans le jeu, l’objectif est simple : devenir la compagnie de transport numéro 1. Il y a donc des compagnies concurrentes qui essaieront de vous barrer la route et vous prendre à revers sur tous les points du jeu : transports de passagers et de cargo, par rail, route, mer et air. A vous de bien gérer votre compagnie avec les emprunts, le choix des méthodes et des routes et enfin le choix des cibles afin d’être rentable, et de pouvoir vous étendre sur la carte autant que possible. Le jeu propose une multitude de possibilités, beaucoup plus avancées en général que sur la version originale, et le moteur du jeu n’hésitera pas à vous mettre des batons dans les roues en faisant tomber en panne vos camions ou en créant un incident de signalisation qui va faire de vos trains de vulgaires ballots de pailles qui se percuteront de plein fouet.
Bien, autant il faut avouer que dans les difficultés les plus basses, l’IA des adversaires soit vraiment simple à concurrencer, dans les niveaux supérieurs, en plus d’une intelligence économique accrue, il faudra se battre contre la montre, car les IA sont clairement cheatés. Bonus d’argent ou de vitesse, il est clair que le match n’est pas égal dans les derniers niveaux.

Ca fourmille de détails.

Ça fourmille de détails.

Si le jeu, ergonomiquement parlant, est quand même un gros échec ( j’ai l’impression que c’est ma période moi, entre ça et Syndicate ), avec tous ses panneaux, ses menus déroulants, ses petits boutons et ses fenêtres flottantes dans tous les sens, je dois avouer que le reste est tout de même bluffant. Il y a énormément de possibilités que ce soit en termes de ressources différentes disponibles ou de manière de gérer votre compagnie ( mélange transports routiers et ferroviaires, transport de passagers uniquement, transport fluvial uniquement ( et toutes ces options sont viables )). Ce jeu de gestion n’a pas à rougir de ses possibilités face aux concurrents comme Simutrans ou Cities in Motion. Son seul point faible reste éventuellement les graphismes d’origine, ainsi que sa musique qui a tendance à rendre fou après quelques heures de jeu.

Si je parle de graphismes d’origine, c’est parce que OpenTTD dispose d’une communauté de modders très active, et donc le jeu peut être l’hôte de centaines, voire de milliers de petits plugins dont le contenu va d’une amélioration du système de jeu ( ajout des destinations pour les passagers par exemple, un point très rageant du jeu quand on veut faire des lignes de trains), à l’ajout de nouveaux véhicules, ressources, mais aussi à l’ajout / remplacement de graphismes. Deux joueurs d’OpenTTD peuvent donc avoir des expériences très différentes en fonction de leurs plugins !

J'ai presque envie d'y lancer une comète dessus, en mode SimCity là !

J'ai presque envie d'y lancer une comète dessus, en mode SimCity là !

Enfin, OpenTTD dispose d’un mode multi-joueur bien pensé et surtout bienvenu dans ce genre de jeu. Bien pensé car malgré les limitations de taille de la carte par exemple, on peut quand même se retrouver à 255 joueurs répartis en un maximum de 16 équipes ( compagnies ) pour se battre pour la domination. Ce mode de jeu qui n’existait pas dans l’original permet non seulement des heures de jeu supplémentaire à ne plus savoir qu’en faire, mais aussi d’apprendre des autres joueurs des techniques ou des manières de construire pour améliorer ses propres parties en solo. Un réservoir de challenges mais aussi de connaissances donc !

OpenTTD, un jeu à conseiller à tous les addicts de City Builder ou de jeux de simulation et gestion, avec un petit amour de l’époque 16-bits évidemment !

 

On aime :
– les maps gigantesques
– la diversité des options
– les mods
– le multi

On râle sur :
– la première installation un peu complexe
– l’ergonomie à chier
– les IA cheatés dans les modes les plus difficiles.

On aime


On râle sur


Sébastien, à la base, c'était le mec qui devait développer Goreroll. D'ailleurs, c'est le mec qui a développé la première version de Goreroll. Même qu'il a fait quelques articles. Puis il a sombré dans les méandres du scoutisme et de la politique. Depuis personne ne l'a vu... En tous cas, nous on ne l'a plus vu !

http://sebastienbartoli.com