par Doude le 29 juillet 2014
  • Date de Sortie
  • Genre
  • Plate-formes
  • Développeur
  • Editeur
  • 22 mai 2014
  • Hack n' Slash à vapeur
  • PC
  • Neocore Games
  • Neocore Games
 

The Incredible Adventures of Van Helsing II

Soap, clichés et explosions

Borgovia ! Riant pays de l’Europe de l’Est qui n’existe pas en vrai, joyau culturel riche d’une histoire remontant aux temps immémoriaux où les dynasties de vampires régnaient sur ses vastes forêts peuplées d’hommes-grenouilles, de goules et autres trucs velus au nom imprononçable. Visitez ses riantes bourgades hantées, sa glorieuse capitale mécanisée et sa dimension parallèle bizarre, unique au Monde !

 

Entre l’hommage et l’ironie à peine voilée, les références à la « culture geek » sont légion.

De fait, il n’y a pas meilleur endroit au Monde pour chasser le monstre qu’un pays qui en est peuplé. On y retrouve Van Helsing fils, genre de cowboy des carpates, et sa fidèle compagne d’aventures Katarina l’insupportable fantôme aux accents caricaturaux en mission pour étriper tout ce qui a un nombre raisonnable de tentacules. Un an jour pour jour après la sortie du premier épisode, le (plus si) petit studio Hongrois nous propose de reprendre les mêmes et de continuer l’histoire à partir du moment où on avait rangé les flingues. Le gameplay, solide, est celui d’un Hack n’ Slash bizarre et fourre-tout dans lequel se mêlent coups d’épées, AoE dessinées à la souris, explosions à retardement, téléportation et autres colonnes de feu tombées du ciel. Rien de terriblement nouveau en apparence, mais le nouveau venu habitué aux Diablo et autres Path of Exile en sera pour ses frais tant les développeurs semblent se faire une joie d’éviter consciencieusement les clichés du genre. Pas la peine de chercher à lancer des boules de feu lorsqu’on joue un Thaumaturge (la classe de ‘mage’) par exemple, par contre vous pourrez dessiner un mur de feu en forme de bite avec la souris (ça va, on l’a tous fait…) ou téléguider un trou-noir miniature en faisant de grands gestes avec les mains. La magie et les compétences du jeu sont à l’image du monde qu’il habite: baroque, et pas toujours logiques dans leur fonctionnement. Katarina quant à elle pourra servir de soutien que ce soit pour tanker, faire bobo ou booster Van Helsing. Elle fait aussi les courses et les blagues foireuses, ce qui, couplé aux innombrables (et je pèse mes mots) easter-eggs stupides et aux dialogues d’une profondeur rivalisant avec ceux du dernier film Transformers, a vite fait de changer cet univers sombre et baroque en un riant parc d’attraction où l’on décanille des chimères multicolores dans la joie et l’allégresse.

Tu peux pas test mon swag de hunter, frère

Niveau personnages, on a droit à des arbres de compétences fournis (entre 30 et 40 skills de classe plus leurs effets de Rage, une vingtaine communes à toutes et autant d’auras passives différentes, plus les capacités de Katarina) et remplis de choses amusantes pour dominer des champs de bataille toujours plus bordéliques qui ont vite fait de se transformer en amas compacts de monstres entassés sur notre pauvre Van Helsing, avec des fois, un bout d’épée ou de flingue qui dépasse, et le décompte des PVs perdus qui virevoltent au dessus de chacun des personnages pris dans les multiples explosions qui recouvrent tout ça d’effets pyrotechniques de toutes les couleurs. Le système de combat, s’il n’a pas radicalement changé depuis Van Helsing 1 (c’était le bordel tout pareil) , est amélioré par l’apparition de trois classes spécialisées de personnage au lieu d’une seule, généraliste, dans le premier (les deux autres ayant été ajoutées plus tard en DLC, beurk, même s’il s’agit de trucs demandés par les joueurs): le Hunter, archétype badass-esque du cowboy dark des balkans se battant à l’épée, aux flingues et à coups de sorts dans sa cape d’homme mystérieux, regard caché dans l’ombre de son chapeau à larges bords; l’Arcane Mechanics, espèce d’ingénieur fou féru de ‘weird science’ spécialiste des grenades, petits robots, champs de force répulsifs et autres projections d’antimoustique magique; et le Thaumaturge, qui canalise les énergies mystiques auxquelles personne ne comprend rien pour lancer ses sorts.

Toi aussi, apprends à décrypter TIAOVHII: au milieu, le personnage de Florian utilise une aura de feu et attaque au contact avec une lame dans chaque main. Un peu en retrait, le Van Helsing de Doude lance des sorts de foudre et de debuff. Le reste de l’espace est rempli par cette mystérieuse matière que l’on nomme le Bordel.

Plein de combinaisons sympas à explorer donc, d’autant qu’il n’y a pas ici de build ultime ni de souci d’optimisation: on peut donc se permettre toutes sortes de fantaisies pour exploiter au mieux les innombrables mécaniques, qu’il s’agisse de maximiser deux ou trois compétences à l’ancienne, de compter sur la ‘rage’, une jauge qui se remplit en fonction des dégâts infligés pour déclencher des effets supplémentaires sur les skills, de spawner des clones de soi-même et de Katarina pour faire tout le boulot, ou encore de faire comme Florian et de mettre TOUS ses points en Chance pour faire des coups critiques de l’extrême et rigoler quand les ennemis n’arrivent pas à vous frapper parce que votre esquive et trop élevée. L’apparent fouillis et manque de cohérence des arbres de compétences tient au fait qu’elles fonctionnent indépendamment les unes des autres et qu’il faudra aller chercher soi-même les bonnes synergies en fouillant plutôt qu’en se contentant de ‘maxxer une branche’.

A cet égard, on vous recommande d’ailleurs de commencer le jeu en mode Vétéran, c’est à dire avec un personnage de niveau 30 donc plein de points à distribuer dans tous les sens et l’accès à toutes les options de crafting, bloquées si l’on commence au niveau 1. Le jeu n’en sera que plus riche – et plus difficile, puisque les ennemis de Van Helsing seront boostés en conséquences !

Et enfin, surtout, ô joie indicible: un mode multijoueurs qui tient la route ! Lors du test de Van Helsing il y a un an, Florian et moi fûmes fort déçus de jouer des personnages identiques dans une campagne multi à la stabilité défaillante… Gros soulagement donc, que de pouvoir cette fois-ci mettre le zbeul à plusieurs avec des personnages bien distincts. Avec un système de drop-in / drop-out qui marche et quelques modes bonus (du PvP et un mode Sans Fin), ça va déjà bien mieux. On regrettera par contre que rien n’ait été fait pour différencier les ‘pets’ en multijoueurs, puisqu’on a tous Katarina en compagnon… pour peu que l’on joue à quatre, on se retrouvera à courir la campagne avec la famille Van Helsing en vacances et leurs inséparables quadruplées fantômatiques. Bof.

Et sinon, y’a un scénario ou bien ?

Easter Egg en forme de private joke, on tombe sur le cadavre d’un chasseur de monstres qui n’est autre que la première version de Van Helsing envisagée par les développeurs… et rejetée par la communauté, parce qu’elle ressemblait à une fillette (ou à un héros de Final Fantasy, ce qui revient au même).

Vision étrange de personnages vêtus de bric et de broc, entre masques à vapeur, bretelles, capes flashy et armures d’inspiration allant de la cotte de maille valaque à la chemise de flanelle; affrontant les hordes de Vrykolaks et autre Vodyanoi issus du richissime folklore de l’Est… On comprendra vite que ce Van Helsing ne fait pas vraiment dans l’historiquement correct ni n’est très sérieux. Le scénario, dont on voit venir les ramifications à des kilomètres de distance (comment, le mec mystérieux avec le masque trahit tout le monde ? Ah ben ça alors !) est lui aussi un gros bazar décomplexé dans lequel se mêlent héroïsme militaire, références cinématographiques putassières, plagiat de Warhammer 40000 (si, si) et clichés dignes des films de vampires de la Hammer des années 70. Il s’agit d’une guerre opposant deux factions, l’armée du général Harker venue reprendre possession de la ville de Borgova, et la Résistance dirigée par Van Helsing, qui n’est pas d’accord. Voilà pour le scénar !

On s’amuse bien, y’a des loup-garous, des savants fous et des robots en carton-pâte, et on ne cherchera pas trop la finesse dans des missions aux airs d’opérations commando: ‘va libérer un prisonnier’, ‘désactive un champ de force’, ‘reprends un point stratégique’, bref, tue des méchants. Là où Van Helsing brille surtout, c’est dans la richesse de son univers: les maps grouillent littéralement de quêtes secondaires cachées. Trouver un objet dans un tas d’ossements, piquer – ou pas – une vieille épée potentiellement maudite sur un autel louche, parler à un PNJ que l’on croit insignifiant, le tuer ou le laisser vivre… autant de petites choses qui viennent enrichir le jeu et qui influent, de façon minime, sur son déroulement en fonction des choix que l’on a faits. Et comme la plupart de ces mini-quêtes sont bien planquées (entendez par là qu’elles ne vous seront pas indiquées par un méga point d’interrogation fluo en lévitation), on en rate souvent la moitié !

Mention spéciale aux niveaux ‘attaque de la base secrète’ aux allures de tower-defense, dans lesquels il faut défendre le repaire de la Résistance face à des milliers de monstres attaquants, et à ses pièges débiles.

Cas typique de second volet plus réussi que  son prédécesseur sans pour autant réinventer la roue, TIAOVHII (le titre le plus long du Monde) c’est du Hack n’Slash jouissif, technique, riche en contenu mais pas très beau graphiquement, bordélique, abordable (15 boules sur Steam, pas cher !) et assumant vaillamment son côté fourre-tout et satyrique. 

Le mot du gros con

Comme d’habitude on a bien rigolé avec TIAOVHII, mais quand ce gros con joue avec les singes de Goreroll je me marre ! MAIS ! Parce qu’il y en a un, outre les points abordés par l’article, cet opus a le syndrome Mass Effect de la trilogie. Pour ce qui ne verraient pas instantanément de quoi je parle, cela veut dire que le 1er jeu est un stand-alone tout à fait correct avec une petite ouverture, puis un deuxième jeu dont l’objectif principal du scénario est de préparer le troisième. Du coup cet opus se termine un peu sur un… « C’est tout ? Genre, on finit là ? »

Bon à part ça c’est cool hein, moi j’aime bien les cow-boys des Balkans.

Note: les développeurs nous ont fourni une clé Steam pour cette review, parce qu’ils sont sympas et qu’on aime bien leurs jeux.

On aime


  • Du contenu en-veux-tu-en-voilà-dans-ta-gueule
  • Un bestiaire sorti tout droit d'
  • un nanar
  • Des maps énormes, pleines de... trucs en tout genre, décapitables ou non
  • Une bande-son sympa
  • Steampunk mon amour

On râle sur


  • A la ramasse côté graphismes
  • On passe à côté de trop d'
  • armes, options et système de crafting en commençant au niveau 1
  • Le non-scénario, amusant mais qui tombe vite à plat
  • Très (trop ?) semblable au premier opus

Co-papa du blog, gribouilleur de profession et amateur de fromage, le Doude est un gamer au grand cœur qui a élevé le tourisme vidéoludique au rang d'Art. Troquant ses T-shirts d'obscurs groupes de Metal pour une chemise à fleurs, il parle à tous les PNJs, fait des screenshots des paysages juste parce que c'est beau et peut passer des heures à choisir quel pantalon mettre à son personnage pour qu'il soit assorti à son armure du Chaos +7.