El Presidente, le leader le plus charismatique et apprécié de la Terre, celui-là même qui jamais, ô grand jamais n’a pratiqué ni loi martiale ni despotisme sera bientôt de retour pour nous offrir encore plus de plaisir dans la République bananière de Tropico, et pour le coup, il n’a pas que des jolies bananes dans son sac !
On leur a tout refait là-dedans !
Hé oui, sous ses airs barbus et semblables, Tropico 5 est une révolution qui aurait de quoi rendre jalouse Valérie Damido elle-même ! Si Tropico 4 amenait surtout une évolution graphique plus qu’appréciée (et nécessaire) à ce classique jeu de gestion, pour le 5eme opus, les truelles sont de sortie car une grande partie des mécaniques du jeu ont été refaites. Et honnêtement, tout ça donne envie de gargouiller de plaisir tant c’est prometteur !
Premier changement remarquable, la frise chronologique ! Plus question dans Tropico de ne jouer que la guerre froide et donc des parties qui se limitent à quelques dizaines d’années, désormais vous démarrez en tant que gouverneur d’une colonie à la fin du XIXe siècle et il va falloir guider votre lopin de terre perdu au milieu de l’océan à travers la prise d’indépendance, la modernisation, et les climats de guerre tout en restant, bien sûr, le maître à bord. Plus question, non plus, de n’incarner qu’un seul Presidente, il est possible que vous deveniez trop vieux pour diriger, mais il sera toujours possible de faire élire le plus apte de vos descendants ! Les parties seront découpées en divers âges, à l’image d’un Age of Empire, et ces ères feront changer l’apparence de l’île, l’apparence de l’interface aussi, mais surtout proposeront des mécaniques et des objectifs fondamentalement différents. Pour l’époque coloniale, par exemple, l’objectif est de prendre son indépendance en tant que République libéré du joug monarchique de quelque puissance coloniale.
Dans le même mouvement, le jeu prend une profondeur surprenante. Le commerce, lui aussi, aura le droit à sa cure de jouvence. Exit le paquebot trois fois par an qui se charge tout seul en fonction de la production de l’île en ne laissant quasiment aucun contrôle au joueur. Tropico 5 c’est un jeu de gestion et vous allez devoir subir les aléas de la politique et de l’économie sur l’exportation et gérer vos ressources comme un barbu ! Et le jeu entier va dans cette direction : arbres de recherche pour avoir une sensation d’évolution plus importante, possibilité de repousser les invasions si la diplomatie ne suffit plus (enfin une utilité à l’armée), et, finesse ultime, l’écriture d’une constitution sera au programme afin de déterminer les lignes directrices de votre fière république !
C’est la fin des Tropico !
Pour finir, parlons du fin du fin, d’une des énormes nouveautés de Tropico 5 : le multijoueur ! Car si ce n’était pas assez le bordel à votre goût de mener une civilisation tropiquienne, il sera désormais possible de jouer à plusieurs sur la même île que ce soit en coopérant pour un Tropico meilleur, ou en cherchant à savoir quelle dictature est la plus sympa ! (un dilemme qui s’est offert à de nombreux opprimés comme Edward Snowden, par exemple)
M’enfin, Tropico 5 donne salement envie, mais une question primordiale titille mon esprit qui pense aux gens qui n’ont jamais tâté de la barbe d’El Presidente. Est-ce que ce ne sera pas un peu trop ? Parce qu’il faut reconnaître un truc à Tropico : c’est le plus casual des jeux de gestion (enfin… plus casual vous avez Farmville…) ! Et ce n’était pas un tort ! Parce que Tropico était hilarant et très facile d’accès. On pouvait réussir à traverser une partie tranquillement sans être un as du jeu de gestion. Est-ce que toutes ces nouvelles mécaniques (fort alléchantes) ne vont pas se mettre en travers de l’accessibilité pour les nouveaux joueurs ? La réponse en 2014, dès qu’on aura le jeu dans les mains !