Portage PC d’un petit jeu mobile, le concept d’un jeu qui reprend des bases symboliques du jeu de rôle sur table dans un jeu vidéo avait de quoi intriguer. Finalement, ça vaut quoi ?
Passe-moi le sel
Ici, pas question de vaillants héros dignes et bien équipés, mais de joueurs plus ou moins remarquables dont la table de jeu se transporte à travers les différentes ambiances et les paysages pour poutrer du monstre à grands renforts de machiavéliques jets de dés et de bouteilles de coca. 5 chaises à la table, disponibles pour 5 joueurs, chacun sa propriété et sa classe, il évoluera ensuite tranquillement pour devenir fort, très fort. Le jeu proposera aussi d’améliorer la pièce dans laquelle jouent ces joueurs et la table afin de gagner des bonus variés avec des actions aussi simples que l’ajout d’un paquet de chips. Un clin d’œil à nos traditionnelles tables de JDR dominical qui est plutôt sympathique !
Ensuite, les joueurs se battront au tour par tour contre des hordes de monstres plus ou moins grandes afin d’arrêter un vilain mage tout démoniquement stéréotypique. Bref, du Donjon&Dragon de base, vu et revu, qui n’essaye pas de se prendre pour un truc original et assume sa qualité de PMT.
Le PMT est une forme un peu particulière du jeu de rôle est, si elle sort de la bouche d’un roliste, il faudra y voir une insulte claire. Il s’agit de l’acronyme qui désigne « Porte, Monstre, Trésor » et qualifie donc un ‘jeu de rôle de jeu d’arcade’. Le principe se retrouve régulièrement dans les jeux vidéos (les dungeon crawlers par exemple, qui ne s’embarrassent pas de scénario et de jeu sur l’identité et le caractère des personnages, mais se contentent de proposer de l’exploration (ouverture de porte), du combat, et du ramassage de richesses. Si la chose est acceptable pour un jeu vidéo, dans le cas d’un jeu de rôle sur table (ou pire en grandeur nature) son utilisation constitue un sacrilège à la discipline puisqu’elle élague toute la partie concernant le fait de jouer un rôle.
I NEED XP !
Et le retour de bâton est rapide, la plus grosse faiblesse du jeu, c’est sa répétitivité. Le scénar’ pourrait être drôle si son déroulement n’était pas entravé de façon permanente par un besoin de farming pour améliorer son personnage ou son équipement afin de pouvoir avancer un peu plus tranquillement. N’étant déjà pas un aficionado du farm perpétuel, je trouve que dans le cas d’un jeu en tour-par-tour non dynamique c’est très rapidement chiant. Et pourtant j’ai persisté, hein ! Je n’ai pas fait mon petit organe en testouillant juste un peu la bête, j’y ai mis 16 heures de jeu et le verdict est plutôt simple : si je devais y jouer dans le métro pour passer le temps, parfait, sur mon pc pour jouer sérieusement, non merci !
On pourrait avoir des napperons ?
Visuellement, le jeu est old school, gros pixels retros et animations simplistes et désuettes. La bande son suit le même modèle et tape rapidement sur le système, comme il se doit, la beauté du jeu est de nature à toucher le gamer nostalgique, celui qui, de toutes façons, sera le seule à pouvoir capter toutes les références, relever tous les clins d’oeils idiots de chaque paysage, chaque personnage, ou ce tardis enfoui qui dépasse d’une dune !
Rien de bien fou donc pour ce petit jeu, si je ne saurais que trop recommander la version mobile pour se payer une petite tranche de fun à un moment pas forcément drôle comme dans les transports ou à cet interminable dîner familial organisé par tata Ginette, vous pouvez, à mon sens passer votre chemin sur la version PC qui tournera vite court. Puis, si vous vous sentez l’âme d’un aventurier, un vrai, tentez donc le jeu de rôle autour d’une table !
On aime
- Le concept
- Les références
- Le potentiel sympathique sur support mobile
On râle sur
- La répétitivité
- Le farm pour le farm