Dishonored - Un vengeur solitaire dans une ville noire, surtout quand il y a des nuages
par Guest le 28 novembre 2012
  • Date de Sortie
  • Genre
  • Plate-formes
  • Développeur
  • Editeur
  • 9 Octobre
  • FPSRPGFFSZOMGLOL
  • PC, XBOX360, PS3
  • Arkane Studio
  • Zenimax
 

Dishonored

La vengeance du vengeur masqué

Séb est arrivé l’autre jour nous disant : « Les mecs, j’ai un pote qui voudrait nous faire une contribution troll sur Dishonored ». Comme on sait que Séb a quand même beaucoup d’amis trolls, nous sommes partis du principe que ça marcherait sans doute, mais que nous ne pouvions pas nous contenter de tailler gratuitement dans un jeu. Du coup, le pauvre Jehanum, l’auteur de ce billet, a dû faire preuve de courage pour aussi, par moment, concéder quelques qualités indéniables au jeu. M’enfin… ça reste assez trollesque.

Y’a des jeux qu’on attend comme ca, on sait que quelque chose de magique est à l’œuvre. Certains appellent ça le coup de foudre, d’autres moins poètes la trique, moi j’appelle ça l’effet Avatar : rien de transcendant au final mais rien de moins non plus qu’un exemple du genre. Une exception pour les moins exigeants, un minimum pour ceux qui attendaient quelque chose qui allait rester dans les mémoires.

La ville de Dünwall au petit matin, c'est vrai qu'elle est belle

La ville de Dunwall au petit matin, c'est vrai qu'elle est belle

Pas de pitié pour les baleines

Je pourrais parler de l’histoire de dishonored mais ce serait vous priver du plaisir de découvrir vous-même ce scénario si compl…. ah merde pardon, c’est pas Deus Ex ? Bon bah ça va être plus simple alors : vous, Corvo, êtes accusé à tort de l’assassinat de l’impératrice et vous allez renverser le méchant dictateur qui a pris sa place.

Certains argueront que l’histoire est un poil plus longue mais le reste n’est en réalité que détails superflus.

D’autres diront que l’univers est lui plus riche, ce qui déjà n’est pas dur, mais surtout cela ne le rend pas original pour autant. Sa seule originalité, en dehors d’une vague ressemblance avec le 19e siècle, réside dans la source de l’électricité, à savoir l’huile de baleine, qui là bas est bleue-brillante, allez savoir pourquoi, ainsi que l’existence de la magie qui, en tant que ressort scénaristique, peut être facilement rangée au simple rôle d’outil pour l’histoire. Point d’explication sur le pourquoi du comment de sa présence ou même de l’existence de celui qui semble en être la source, l’Outsider.

J’attendais également à un moment ou à un autre un discours pseudo-écologique sur le fait que tuer des baleines pour faire de l’électricité ce n’est pas seulement une méthode peu productive mais c’est surtout une source qui se tarira fatalement un jour ou l’autre (voir même une souffrance cruelle pour ces pauvres tas de graisse inutiles). Mais non, rien. L’immense majorité des discussions se concentrent sur les cibles et pourquoi elles méritent de mourir, pour la complexité narrative on repassera.

Ouh les gueules de vilains !

Ouh les gueules de vilains !

Bienvenue dans Cité 17

Se balader dans Dishonored quand on a déjà joué à Half-Life 2 c’est un peu comme comparer 2 univers d’heroic-fantasy : y a pas vraiment de différences entre les deux et à vrai dire, tant qu’on aime le genre, on va pas se plaindre. On a encore droit à une ville à l’européanisation très marquée dans un style architectural toujours indéfinissable.

Parce qu’il faut savoir que ces messieurs d’Arkane Studios ont récupéré Viktor Antonov, le designer d’ Half life 2, en même temps qu’ils ont acheté la licence pour le moteur graphique de Valve. Ça devait être un pack, depuis Steam ils ont pris l’habitude de tout vendre en pack. Je parie même qu’ils ont eu une réduction sur certains modèles 3D, parce que le coup des palissades en métal du même bleu-gris que les murs/barricades qui bouffent la ville d’Half-life 2, moi ça me parait suspect.

Je ne parlerai pas des voitures pour la seule raison qu’elles sont quasiment absentes du jeu mais là encore, ça sent le manque d’inspiration. Mr Antonov, si vous me lisez, sachez qu’un bon designer se juge dans sa capacité à se renouveler, pas à recracher le même design encore et encore.

Un point particulièrement positif en ce qui concerne les visages : malgré qu’ils soient quelque peu caricaturés par rapport à half-life 2 faisant ainsi de la plupart des personnages des victimes du délit de sale gueule, ils en ressortent d’autant mieux dans un univers lui-même salement amoché.

Jeux de bourrin, jeux de vilain

Bon là on rentre dans le vif du sujet et je dois avouer qu’il va m’être difficile de cracher dessus.

Attendez ne partez pas, j’ai dit difficile, pas impossible.

La noblesse de Dishonored, entre décadence, style et crasse

La noblesse de Dishonored, entre décadence, style et crasse

Débarrassons nous des trucs qui gènent, les qualités : oui, les chemins sont nombreux et vous pouvez les emprunter de nombreuses façons, ce qui donne une certaine rejouabilité au titre. La magie apporte son lot d’options avec le double saut, la possession de garde ou de gerbille, ou encore une sorte de téléportation qui simplifie les déplacements.

Oui, les quêtes secondaires sont bien amenées et, tout comme les différentes manières d’assassiner vos cibles principales, encourage à l’exploration. Je m’arrêterai pour une mention spéciale pour « le cœur », artefact vous indiquant l’emplacement, dans votre champ de vision, des runes, celles-ci vous octroyant un point de compétence. Ces chasses à l’item sont encore une fois l’occasion d’explorer votre environnement avec cette fois une dimension puzzle-game se résumant à la question «mais comment je fais pour arriver là bas ?».

Vous avez, schématiquement, deux manière de traverser les niveaux : en mode yamakasi/ninja ou en mode brutasse également appelé Mr ligne droite. Et là on se demande si les mecs ont joué au dernier Deus ex, parce que tout comme celui-ci, y aller à la fléchette explosive, c’est fun et facile mais c’est comme jouer à assassin’s creed comme vous joueriez à GTA : ça ressemble au même jeu mais c’est pas le même but, ça n’a pas de sens d’y jouer de cette manière.

Les développeurs ont d’ailleurs mis en place deux trois trucs pour vous dissuader de le faire : à force de jouer les Rambo du 19e siècle, vous allez ameuter plus de gardes et plus de nuées de rats bouffeurs de chair humaine pour chaque nouvelle mission. Il y a également le fait que vous passerez à côté des dialogues et des chemins annexes, sans parler du fait que vous raterez probablement les quêtes secondaires et défoncerez le jeu en moins de 10 heures.

Mais alors, me direz vous pleins de candeur dans les yeux, tout va pour le mieux dans le meilleur des jeux d’infiltrations ? Eh bah non, parce que comme d’hab’ le producteur s’est rappelé que bouffer à tous les râteliers était quand même vachement plus lucratif et donc même les mecs particulièrement improbables qui auraient acheté le jeu sans le connaître ou qui voudraient tuer, mais pas trop, pourront s’amuser. Youpi pour eux !

Du coup, vous vous retrouvez avec beaucoup trop d’options létales dans un jeu qui ne récompensent que la furtivité. Entre le gros flingue et les différents pièges, vous pourrez aussi envoyer une nuée de rats dévorer les gardes.  L’épée n’est, quand à elle, pas en option mais bien obligatoire. Dans un jeu qui prône la furtivité absolue, il est assez étrange de ne pas pouvoir la lâcher pour s’équiper d’un deuxième sort, voire même rien, juste histoire de respecter le roleplay. Une faute d’inattention sans doute.

Si vous êtes du genre à chercher à obtenir toutes les runes tout en étant furtif, vous vous retrouverez avec pas mal de points de compétences inutiles puisqu’il ne vous restera que des pouvoirs létaux à développer avant la moitié de l’aventure. Parce que oui, le jeu vous pousse quand même un peu à tuer même si ca n’apporte rien, ca rend juste la progression dans le niveau moins complexe, au cas ou vous n’auriez pas cherché les canalisations menant aux toits ou cette ventilation au sol que les souris peuvent emprunter.

Que reste-t-il à dire ? Peut être en conclusion devrais-je préciser pour la horde de fanboys que j’entends hurler qu’il s’agit là d’un très bon jeu d’infiltration avec une histoire dans laquelle il est aisé de s’impliquer, que si vous avez joué furtif vous ressortirez de la vingtaine d’heures avec l’intense satisfaction de n’avoir tué aucun être vivant dans cette aventure que l’on aurait voulue plus longue et enfin que j’attends avec impatience leurs prochains jeux.

Oh et choisissez la difficulté maximale pour un minimum de challenge : les gardes aveugles et manchots, c’est marrant que les 5 premières minutes.

On aime

  • Les trognes des mecs
  • La plateforme fun
  • Être une ombre parmi les ombres
  • L’aisance avec laquelle on lui trouve des défauts pour ce test

On râle sur

  • Un moteur graphique vieillissant
  • Un scénario simpliste
  • Un background trop rapidement survolé
  • Des possibilités de gameplay inutiles
  • L’aisance avec laquelle on lui trouve des défauts pour ce test

Le mot du gros con

Purin… même moi j’aurais pas autant trollé… mais faut avouer que Dishonored c’est un peu « V pour Vendetta » sans moustaches !

Le mot du touriste

Ils ont raison à Dunwall, il faut bien faire quelque chose de ces gros tas de gras flottants que sont les baleines ! Blague à part, la ‘patte’ graphique est incontestablement un point fort du jeu, avec ses personnages aux gueules de gueux asymétriques et ses textures façon peinture à l’arrache. Très ouvert sur la façon de jouer, j’apprécie personnellement de ne pas être obligé de jouer les ninjas magnanimes en permanence et de pouvoir partir en sucette dans une folie meurtrière dégueulasse lorsque j’en ai envie parce ça détend bien de tuer, après toute cette subtilité.

 

On aime


On râle sur


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