Dans les années 90s, on avait pu se régaler sur X-COM : Enemy Unknown et ses suites, des jeux de stratégie et de tactique à la pointe qui fusionnaient énormément d’éléments autour d’un univers riche et intéressant. Bref, un chef d’œuvre perpétué sur 2 jeux par les frères Gillop, puis sacrifié par des éditeurs trop gourmands. Aujourd’hui, c’est 2K Games et Firaxis qui ressuscitent la licence en annonçant, l’an dernier, un FPS stratégique que nous attendons toujours, et en sortant, il y a deux semaines, un jeu de stratégie à l’ancienne. Alors, ça vaut quoi ?
XCOM à la maison
Et dès qu’on lance le jeu, dès les premiers instants, on a l’impression de remettre ses pantoufles préférées (ou ses crocs vert anis dans le cas de Crayd). La saga abandonne son tiret pour n’être qu’ »XCOM » dans son titre comme dans son gameplay, et sincèrement, nous n’en demandions pas plus. On retrouve la situation du premier, décalée de quelques années nécessaires au fait de rester dans la science-fiction. Des OVNIs attaquent la Terre sans même prendre le temps de se présenter, des petits sectoïdes comme on les appellera, ou tout bêtement, des « petits gris » comme on dit à Roswell. Heureusement, l’humanité est prête, elle a développé une structure ultra-secrète sous la direction des Nations Unies : XCOM, dont la charge est d’être une organisation neutre, à la pointe de la technologie pour combattre les menaces qui pèsent sur l’humanité entière !
Et même en termes de jeu, on se sent chez soi, des batailles avec une vue isométrique de son bataillon de quelques courageux marines qui vont combattre en tour-par-tour contre les horreurs les plus infâmes que puisse compter la galaxie. Les soldats évoluent en fonction de leurs performances pour gagner en grade et en compétences. Leur évolution est très liée à leur performance en terme de prise de niveau, mais aussi pour la spécialité qu’il prendront dès leur première promotion et sert de classe de personnage. Si vous faites exploser des ennemis, votre personnage deviendra grenadier alors que les casse-cous comme mon Colonel Meurodébut (le Black de mon équipe de départ) deviendront des commandos. Le fameux Colonel Seluiki « Bull » Meurodébut n’est jamais mort, pour information. Et ce sentiment de déjà vu va jusque dans les mécaniques les plus poussées du jeu, comme le fait qu’un soldat mort est… mort, définitivement. Pas de sucre d’orge de résurrection ou de léchouille de phénix !
Il faut sauver le soldat José
Hé oui, il vous faudra souvent essayer de sauver vos soldats expérimentés qui, parfois, ne crèveront pas sur le coup, et ce grâce à deux éléments. Le premier, c’est sa chance, il peut s’en tirer avec une blessure grave ce qui lui donnera 3 tours de survie au cours desquels un autre membre de l’escouade peut venir le stabiliser, si personne ne vient à son secours… *couic*.
L’autre solution, c’est la technologie ! Parce qu’un gilet pare-balle, c’est bien, une armure titan basée sur les technologies extra-terrestres, c’est mieux ! Et avec d’aussi bonnes armures, même les tirs d’un des rares dreadnoughts extraterrestres, c’est presque du gâteau. Presque. Il ne faudrait tout de même pas sous-estimer l’alien qui dort ! Par contre, si on survit mieux avec une aussi jolie armure, il faudra quand même faire un petit séjour à l’infirmerie de la base du XCOM en cas de bobo intersidéral.
Tant qu’à se sentir à la maison, autant que ce soit cosy
Et quelle base ! La pointe de la technologie, un laboratoire pour pouvoir analyser, découper, trifouiller tout ce qui sera récupéré en mission afin de mieux connaître l’ennemi ou de lui piquer des avancées technologiques. Une manufacture claffie d’ingénieurs pour réaliser toutes les merveilleuses idées farfelues qui sortent du laboratoire. Un hangar pour gérer son réseau d’intercepteurs. Une salle de surveillance dédiée aux relations internationales avec les pays impliqués dans le XCOM afin de répondre à leurs attentes. Une caserne pour réunir et soigner ses soldats. Une salle de contrôle pour lancer des opérations partout dans le monde sur sa « Geosphère ». Et ça, ce n’est que le début, le laboratoire peut fournir quelques autre éléments d’intérêt à ajouter à une base !
Et un des premiers ajouts que vous ferez à votre base sera une magnifique cellule de confinement, histoire d’y ranger un prisonnier de guerre, le temps d’en apprendre plus sur lui, les intentions et les secrets de sa race par des techniques d’interrogatoires… efficaces !
Envahisseur particulier cherche créature particulière
Et des races extraterrestres à interroger, il y en a une fournée ! Si les petits gris, les sectoïdes, représentent le premier contact, d’autres créatures venues d’ailleurs se cachent derrière, chacune avec son équipement et ses attributs spécifiques. Les sectoïdes sont de petits gringalets avec de puissants pouvoirs psychiques alors que, par exemple, les colosses sont des brutes avec des muscles gonflés aux amidons de gorilles. Alors forcément, les deux ne s’affrontent pas exactement de la même façon !
Et tous ces aliens arborent un relooking graphique de très bonne qualité. En gardant un petit côté kitsch que tout le jeu partage dans son design et même dans ses sons, tout ça pour une ambiance « comme avant ». On retrouve donc des ennemis classiques de la saga XCOM reliftés qui participent à ce sentiment de satisfaction tout naturel de rejouer à un jeu de cet acabit !
Aliens for two…
La nouveauté de XCOM : Enemy Unknown, c’est le mode multijoueur, une grande nouvelle dans le fonctionnement d’un jeu XCOM qui s’accompagne de la concrétisation du rêve ancestral de tout joueur : prendre le contrôle des envahisseurs. Le principe du multijoueur, je vous l’avais déjà résumé à mon retour de la Gamescom, est d’une simplicité enfantine. Chaque joueur va, secrètement, comme pour un wargame, constituer une escouade avec une limitation. Chaque unité et équipement coûte un certain nombre de points. 400 pour un sectoïde contre environ 7 000 pour un marines humain compétent et équipé comme il le serait en fin de campagne.
Ensuite la partie va se dérouler au tour-par-tour classique, chacun bouge après l’autre, pas question que les deux joueurs se déplacent en même temps. J’ai pu le tester face à un de nos lecteurs, Vincent, entre autres, avec qui nous avions discuté un peu du jeu sur Google+. Et si j’ai gagné le premier match contre lui, il nous reste une sérieuse revanche à prendre.
Dans l’espace, mais à l’Ouest
Cette partie en multijoueur m’a fait prendre un peu plus connaissance de ce qui pêche dans XCOM. Et cet élément c’est l’interface. Elle est, régulièrement, détestable, buggue aussi assez souvent. Ce qui fait qu’on ne voit plus la zone de déplacement d’un soldat, ou qu’à cause de l’étage supérieur un plafond vient masquer l’escouade à la sélection d’un nouveau soldat. On se retrouve à ne pas pouvoir tirer sans trop savoir pourquoi. Le pire, à mon sens, étant de lancer un objet explosif sur le champ de bataille puisque la souris manque de précision à mon goût et que les touches directionnelles, qui constituent une navigation alternative en tant normal, vont ici poser problème. En effet, les flèches de gauche et de droite servent aussi à naviguer dans le menu d’action, alors que celles du haut conservent leur usage de navigation. Aussi, chercher à déplacer la caméra avec les flèches latérales ne résultera qu’à une annulation de ce qui a été fait jusque-là. Je pense assez sincèrement que ces petits soucis viennent du portage console, mais pour un jeu de stratégie, surtout pour un jeu qui trouve ses racines sur PC, j’aurais préféré que l’interface de cette version PC soit un peu plus léchée.
L’autre défaut, je suis tombé dessus à cause de mon attrait pour la VO. J’ai lancé, sans faire attention, le jeu en VF à l’origine, et je tiens à vous le dire, malgré ma capacité à trouver une justification PERMANENTE à la qualité supérieure des versions originales, même pour les jeux vidéo et les dessins animés, je trouve la VF d’XCOM de très bonne qualité. Par curiosité, j’ai quand même voulu jouer en VO, et là, le problème a surgi. Les sauvegardes sont liées à la langue ! Aussi, il m’était impossible de poursuivre ma partie avec le jeu en anglais, j’ai donc dû repasser en français pour pouvoir jouer tranquillement. Pourquoi ? Pourquoi cette fonctionnalité qui me paraît juste… jamais vue !
M’enfin, ce sont là les seuls défauts de ce nouvel opus/reboot d’XCOM. On pourrait aussi lui reprocher de ne pas vraiment chercher à innover, mais pour ma part, je vais être franc, je pense que tous les fans d’XCOM ne cherchaient pas un jeu révolutionnaire, ils voulaient un jeu XCOM. Quand on a une Rolls Royce, lui ajouter un aileron, c’est généralement de mauvais goût, autant garder sa Rolls belle et efficace ! Ajoutez à ça que la campagne se fait en une vingtaine d’heures en mode normal, et on se trouve face à un jeu très sympa, parce que, soyons sincères, c’est en mode difficile qu’il prendra tout son intérêt ! Oh ! Et les cartes sont aléatoires sur les missions, si vous rechargez la partie avant le départ en mission, vous atterrirez dans un nouveau paysage !
On aime
- XCOM
- Le gameplay tactique
- Le design kitsch mais de qualité
- Les doublages
- La rejouabilité
- XCOM
On râle sur
- L’interface
- Le changement de langue