Voilà un petit jeu bien singulier que je suis d’un œil assez attentif depuis environ deux ans, Dust : An Elysian Tail est un petit jeu sacrément indépendant puisqu’il part d’un mec tout seul : Dean « Noogy » Dodrill qui représente le studio Humble Hearts.
Mais qui es-tu ? Tu ressembles à un renard vert, pourtant tu marches comme un homme et tu portes un chapeau bizarre qui cache tes yeux et te donne le look de cet antihéros mystérieux si caricatural du rival de shônen qui devient l’ami du héros mais reste solitaire (vous suivez ?). Dust, c’est ton nom ? T’en sais rien, c’est une épée qui te l’a dit ? On n’est pas dans la merde tiens…
Un renard vert qui part sauver le monde ?
Voilà, c’est le sentiment de base de l’histoire de ce jeu, tout est bien beau, mais on joue un amnésique mystérieux et ténébreux qui ressemble à une espèce de renard vert, manie une épée qui parle et se fait accompagner par une « nimbat », comprendre une espèce de chatte-chauve-souris-volante rousse ! Entre le fait que ça ressemble à la ménagerie la plus improbable de l’univers et le fait que le leader du groupe soit une épée, le début du jeu a quelque chose d’étrange pour ce sidescrolling Action-RPG en 2D dans un monde rempli d’animaux humanoïdes. Pourtant, on s’en fout.
On s’en fout parce que ce qui va dominer une très grosse partie du jeu, finalement, ce sont ses somptueux graphismes. Vous savez que sur le blog on aime bien les jeux rétro de temps en temps et que je craque pour les jeux en 2D bien animés (quoique vous ne m’ayez pas encore entendu parler de Guilty Gear, Valkyrie Profile ou, plus récemment, Blaz Blue). Et si les screenshots peuvent vous paraître un peu plats peut-être, c’est justement parce qu’il leur manque cette force de mouvement et cette richesse d’effets dont dispose le jeu en vrai. Du coup, je vous mets une vidéo, pour que vous puissiez vous rendre un peu compte de tout ça !
L’histoire arrive néanmoins petit-à-petit à intriguer, à soulever des inconnues, faire se poser des questions, rien de très poussé, mais elle y parvient. Le concept qui loge derrière repose sur la dualité, et c’est juste pour ça qu’il y a une petite chose que je déplore. S’il n’a jamais été question d’un jeu bac à sable, je déplore qu’avec tant de travail sur la dualité et l’opposition justice/injustice, il ne soit pas possible de faire un choix, même un peu maladroit, et de décider à qui on veut péter la gueule à la fin, mais c’est peut-être mon côté impérialiste… En fait, je suis un peu déçu que la faction ennemie qui semble fouillée, ne se révèle pas un tout petit peu plus. Comprendre leurs raisons et pas seulement leur objectif. Il n’aurait pas manqué grand-chose pour créer un peu d’empathie là-dedans et donner un peu plus de cas de conscience. Mais c’est peut-être quelque chose qui ressortira dans d’autres épisodes de la saga.
Un jeu qui tranche dans le vif comme le mort
Mais, encore une fois, Dust : AET se positionne surtout comme un beau voyage à travers un monde enchanteur et ravissant. Le tout avec un gameplay assez simple, mais efficace. La nimbat peut lancer des sort qu’il est possible de rendre plus puissants avec certains mouvements d’épée. Deux boutons pour frapper, pour rester au sol ou envoyer les ennemis en l’air. Le jeu est extrêmement dynamique et balance des effets spéciaux à tours de bras. Les ennemis pourront faire tomber quelques objets en tombant, dont beaucoup de composants pour faire fabriquer les pièces d’équipement les plus puissantes, histoire de terrasser zombis, gobelins, golems, et morts-vivants !
Et c’est là qu’intervient le petit coup de pouce/bonne idée de Dust : le catalogue du marchand. Un marchand suit le héros dans ses périples pour lui proposer régulièrement de très bons objets à prix coutant. Le principe de ce commerce est que, le marchand propose un catalogue d’objets limité. Quand le joueur lui vend de nouveaux matériaux, il les ajoute à son catalogue et pourra, dès lors, se les procurer. Ce qui, vous vous en doutez, est bien pratique pour les objets les plus chiants à récupérer. Il suffit d’en obtenir un et d’attendre que le marchand arrive à récupérer du stock, c’est long, mais toujours moins que de farmer pendant des milliers d’heures ! (même s’il faudra le faire un peu, que les farmeurs se rassurent).
Un ratio temps de développement / personnel impressionnant, ça se paye
En parlant de temps, c’est là que le bât blesse. Pour un jeu développé seul pendant seulement trois ans, il y a forcément une astuce, ici, c’est la durée de vie. J’ai terminé le mode normal en environ 10 heures. Et il faut avouer que j’ai bien farmé, le mode normal s’avère, en plus, assez facile, de temps en temps un monstre qui me bloque un petit peu, mais rien qui propose un vrai challenge, ce qui se justifie peut-être avec le PEGI7 du jeu. Mais le jeu dispose d’une difficulté « Extrême » alors il doit y avoir moyen de l’avoir son challenge, si on le veut, moi je cherchais surtout le voyage au final.
Dust se rattache à une licence indépendante créée par la même personne, Noogy. Il lance en 2003 un projet de film d’animation, toujours en cours, et en 2009, il se lance dans la création d’un jeu pour étendre son univers. Il a donc développé ce jeu somptueux tout seul entre 2009 et 2012, 3 ans environ pour un rendu qui laisse pantois. Alors, je dis « tout seul », ce n’est pas exactement vrai puisqu’il a reçu du renfort pour les sons et musiques d’ambiance qui sont, eux aussi, somptueux. Le studio Hyperduck Soundworks et Alex brandon, plus une ribambelle de voice actors ont prêté leur talent au jeu.
Quelques déceptions tout de même sur certains détails. Le fait que le skin du personnage ne change jamais par exemple, malgré les changements d’équipement. Un classique des petits jeux, mais il n’empêche. Le fait de ne pas apprendre beaucoup de nouvelles techniques de combat, ce qui fait que la plupart des ennemis peuvent se terrasser de la même façon, pour moi, c’est celle qui implique le plus d’effets spéciaux ! Et, encore une fois, le peu de marge laissée au joueur dans l’histoire. Autre déception, à l’origine une sortie PC était prévue, mais il semble qu’il n’y en aura pas, j’ai donc squatté la XBOX360 de Séb ! Et je vous avoue que j’ai eu énormément de mal à me procurer le jeu à cause du merdier que m’a fait le XBOX Live pour reconnaître mes moyens de paiement, et rien que cet épisode m’a presque fait abandonner l’idée de jamais y jouer…
On retrouve, définitivement un Action-RPG en sidescrolling très old-school, mais remis au goût du jour avec bon goût et en gardant quand même les bonnes parties du « old-school ». Le tout pour 15€, c’est plutôt agréable ! Tenez, je vous fait gagner du temps, vous pouvez l’acheter là.
On aime :
- Les visuels
- Faire des combos à 10 000 avec beaucoup d’éclairs et de tourbillons
- L’animation
- La bande son
- Le côté « jeu d’auteur »
- Cet invraisemblable nostalgie pour Fievel au Far West et la chanson Somewhere Out There
On râle sur :
- Le skin du personnage qui ne change jamais
- Le fait de ne pas pouvoir choisir son camp (ça aurait augmenté la jouabilité en plus)
- Le XBOX Live…