Nous faisons un petit retour dans l’univers du transport en commun. Parce que j’aime bien ça et que chez Paradox aussi manifestement. Mais peut-être est-on parti sur quelque chose de trop moderne ?
Quand je vous avait parlé d’OpenTTD il y a quelques mois, j’avais replongé dans l’univers des jeux de gestion comme un petit fou, et j’ai passé des heures et des heures dans le genre. Désormais, me voila de retour avec Cities In Motion. Pendant moderne et forcément moins ouvert d’OpenTTD, CiM se focalise sur le transport en commun urbain plus que sur la macro-gestion régionale qu’offrait son concurrent. Ici, pas d’avion, de train de marchandises ou autres. Tout est lié aux passagers.
La campagne de CiM n’est pas franchement un modèle. Assez longue, peu palpitante ( ah bah ouais, la RATP c’est pas super funky comme truc faut avouer ), avec des objectifs qui se ressemblent souvent, elle a du mal à tenir un joueur accroché, même un qui aime le genre. Déjà parce qu’on commence dans les années 30 avec des vieux bus un peu moisis mais aussi parce qu’on apprécierait un poil plus de liberté.
Le vrai intérêt du jeu réside dans son mode «sandbox» où l’on a juste à choisir une carte pour se laisser aller à ses choix d’urbanisme les plus fous. Si le jeu est assez difficile à prendre en main par le novice, c’est surtout parce qu’il propose beaucoup de choses. En plus de la simple pose et gestion de ses stations et lignes de bus, métro, tram, helico ou bateau, CiM nous propose de gérer aussi les prix des tickets, les salaires des employés, le nombre de contrôles, etc. Facile de se noyer sous toutes ces possibilités.
Fort heureusement, la plupart des réglages sont gérés automatiquement par le jeu si on le laisse faire, mais il est toujours plus efficace et rentable de s’en charger soi-même. La même chose avec la gestion de la difficulté. De base, le jeu est relativement dur, même en l’ayant pris en main. C’est souvent facile de perdre de l’argent malgré une dizaine de lignes fonctionnelles, et il faut «s’y connaître» pour arriver à devenir rentable.
Le jeu est franchement beau lorsqu’il tourne dans ses réglages les plus hauts, tout du moins pour un jeu du genre. Réalisés en full-3D, les modèles de bâtiments et de véhicules sont détaillés et les textures pas trop mal, surtout à la distance où on les regarde habituellement.
Pour le coup, le jeu en lui-même en tant que gestion de transports urbains est réussi. C’est une bonne simulation. Mais j’ai aussi quelques gros problèmes. Colossal Order propose régulièrement des DLC avec de nouvelles cartes ou de nouveaux véhicules ou concepts. Et j’ai parfois l’impression qu’ils se foutent de leurs clients, par exemple, ils ont rajouté ce qui aurait dû être un patch ou un correctif en permettant de faire des stations de métro sur 2 niveaux et donc faire croiser simplement deux lignes de métro. Le prix ? 2€. Alors ouais comme ça, on se dit que c’est pas cher. Mais non, non je râle parce que ça, ça relève du correctif, pas du DLC ! Ensuite, ils proposent aussi de temps en temps de nouvelles cartes, travaillées et avec quelques nouveaux véhicules, pour 5€. Un peu déçu du prix lorsque cette nouvelle carte ne propose pas de vraie innovation en plus dans le jeu. La carte de Tokyo à 7€ à au moins l’avantage de rajouter le monorail. Le reste c’est un peu de l’enfumage.
CiM a une qualité de taille : une grosse communauté active. On trouve sur plusieurs sites web des cartes et des véhicules, ce qui permet de toujours renouveler l’expérience de jeu. C’est quand même mieux que les DLC à 5€ non ?
Cities In Motion est fondamentalement un bon jeu de gestion, mais il souffre de la connerie monumentale des DLC un peu foireux. On peut facilement y passer des heures et après tout c’est tout ce que je réclame à un jeu, tant que j’ai pas à repayer pour avancer correctement et que je ne me perds pas dans les menus.
On aime :
- les visuels relativement avancés
- la relative difficulté qui en fait un jeu assez équilibré
- la communauté et la présence de beaucoup de vraies villes dans les cartes
On râle sur :
- le bordel des menus qui couvrent parfois tout l’écran
- le trop de choses à gérer si on veut tout faire soi-même
- les DLC souvent chers ou qui devraient être des patchs