Dans la cosmogonie du jeu vidéo, il est certaines licences qui ont vécu la gloire puis se sont vues enterrées sous les affres du temps. Des choses qui ne pouvaient exister pleinement que dans les années 90s. Gauntlet en fait un peu partie.
Date de sortie: 2002
Genre: Hack’n’slash them all chaotique à tendance nanar daltonien
Plate-forme: PS2, Gamecube, XBOX
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Développeur: Midway
Editeur : Midway
La meilleure raison est pourtant simple, parmi vous, qui connaît cette série de jeu ? Parce que j’ai sondé un peu et dans le milieu du jeu vidéo c’est un grand brulé bien oublié de tous. Alors que, merde, c’est un des fondateurs du hack’n’slash et même de certaines mécaniques pseudo-action-RPG. Le tout premier sort en 1986 sur Atari, c’est ancestral ! Mais voilà, la série a engendré nombre d’infâmes nanars, et à son apogée, l’épisode sur les consoles de nouvelle génération du début des années 2000 : Dark Legacy.
Le principe reste donc grossièrement le même que dans d’autres épisodes, un groupe de 1 à 4 joueurs va participer à une aventure où le kitsch et la resucée sont de mise. Et il faut le dire, le fait que ce jeu soit multijoueur lui donne une saveur toute spéciale. Parce que, tout seul, personne de saint d’esprit n’oserait s’y intéresser plus d’une trentaine de minutes. Chaque joueur choisit donc un personnage prédéfini entre plusieurs classes et couleurs qui changent le skin bien au-delà de la simple couleur, pour exemple tous les personnages arborant des couleurs jaunes sont eux-mêmes noirs. Mettons ça sur le compte du besoin de contraste et non d’un quelconque clivage raciste.
Une petite cinématique de toute beauté nous présentant l’histoire de l’invasion du monde par les forces démoniaques du grand méchant Skorne que des héros courageux et vertueux doivent stopper en retrouvant des pierres runiques dans un donjon. Le tout raconté à travers un interphone par une espèce de magicien-père Noël fantomatique jaune poussin. Il pourrait avoir la classe, mais là, ça fait trop ! Pour information tout de même, cette histoire est EXACTEMENT la même que celle de l’opus précédent, Gauntlet Legend, sur Playstation. Il y a trois différences majeures tout de même : la narration orale, le fait qu’il faille trouver des pierres runiques et non des statues, et les premiers ennemis sont des squelettes et non des orcs. Faudrait être vraiment bête pour resservir exactement le même scénar au monstre près, les joueurs pourraient s’en rendre compte, grâce à ces habiles modifications, le studio pouvait s’assurer sa discrétion… Non ? En fait, l’astuce c’est que le chapitre 1 du précédent, c’est le chapitre 2 de celui-ci, mais chut !
Et voilà, un groupe prêt à partir, j’y ai joué avec Doude et notre relectrice de l’ombre, aussi notre groupe était-il constitué d’un guerrier jaune, d’un nain rouge et d’une archère rouge. Vous verrez, c’est important. Chaque personnage mise sur 4 statistiques principales : la force de ses dégâts (magiques ou physiques), sa vitesse d’attaque, ses points de vie. Il y a aussi l’armure mais… on sait pas trop à quoi ça sert. Première constatation, il n’y a pas le moindre tutoriel d’aucune sorte, alors on teste les boutons, on découvre par hasard l’attaque spéciale combinée et on rit, déjà. Une charge débile et incontrôlée par deux joueurs en même temps quand le nain saute sur un coéquipier, un cercle de flèches pour l’archère et, surtout, la meilleure attaque spéciale de hack’n’slash avec le guerrier : « Pinball Legend » traduit en français par « La légende de billard ». Le personnage envoie l’autre rouler et rebondir à travers la map. Là, je vous sens dubitatif dans votre fauteuil à lire cet article. Vous vous dites que ceci est un surnom débile que j’ai pu lui donner. Non, non… j’aurais pas pu l’inventer. J’avais joué à la version française au lycée, et je pensais qu’on n’avait juste pas bien compris le mage à travers son interphone et qu’on entendait quelque chose de faux. En rejouant en anglais j’ai compris l’horrible vérité. J’avais bel et bien compris…
Une autre particularité dans ce jeu c’est l’intérêt d’être un archer plutôt qu’un guerrier. Tirer plus vite mais moins fort. Non, il n’y en a pas plus. Puisque tout personnage qui se respecte lancera son arme à l’infini avec la même portée infinie qu’il s’agisse d’une hache à deux mains, d’une rapière ou tout simplement de flèches. On peut s’estimer heureux que l’archère ne lance pas son arc en fait…
Et puis vient le moment où surgit un gain de niveau. Si votre personnage est rouge, c’est tranquille. Par contre, les autres couleurs, encore une fois, le magicien a du mal, il ne faut pas lui en vouloir : on entend donc assez régulièrement « red warrior gains a level ». Pour les plus anglophobes, « le guerrier rouge gagne un niveau ». Dans notre groupe composé de nain et archère rouge et d’un guerrier jaune, c’est troublant. On a mis ça sur le fait d’un souci de prononciation, mais des fois, il le dit bien. Et puis surtout j’ai des réminiscences des mêmes évènements avec un guerrier bleu, du coup je pense surtout que ce mage devrait passer chez un opticien…
Qu’on soit bien d’accord, ce jeu est vite chiant, il a vieilli mais pour un jeu sorti en 2002, il n’est pas si moche même s’il ne va pas chercher le meilleur de cette génération de consoles. Les combats tournent dans 90% des cas au chaos le plus total et mes compagnons me haïssent désormais pour mon acuité à piquer la moindre once d’or qui traîne à l’écran et en fait, plus simplement, le moindre loot qui traîne ! Parce que comme sur d’autres hack’n’slash, ces choses-là ne sont pas réparties dans le groupe. Mais si un soir vous avez envie de jouer avec vos amis sans vous prendre la tête, profitez de la magie et du kitsch des années 90s et de la pulpe fantastique qui se retrouve dans ce jeu.
Pro tips : Vérifiez l’usage des boutons de la manette en jeu, ça permet de gagner du temps sur l’expérimentation et d’apprendre à utiliser ses power-ups avant le premier boss !
On aime :
- Le kitsch
- Le multijoueur
- Le mage à travers l’interphone
- Les munitions infinies
- La possibilité de ne pas laisser de trésors à ses coéquipiers
- Les fous rires
On râle sur :
- Tout et rien à la fois, on se moque surtout en fait…
- Très très très répétitif