par Doude le 26 avril 2012
 

Ys: the Ark of Napishtim

Déjà vieux à la sortie, vieux en vrai maintenant.

« Ça y est, ils ont encore pété un câble sur ce blog, ils se mettent à nous parler de jeux PS2, et puis quoi encore ? Le portage d’un remake tiré d’un manga d’un épisode d’une obscure licence japonaise ? » Eh oui, c’est de ma faute, j’ai tendance à jouer à tout ce qui me tombe sous le pad, mais ne partez pas, je vais encore raconter des méchancetés, ça va être d’une drôlerie féroce, vous allez voir.

Date de release : 28 septembre 2006
Plate-forme : Playstation 2
Genre : J action-RPG oldschool

Développeur : Konami
Editeur : Konami

Doublage.

Toi, t'es jolie mais tu as une voix ABSOLUMENT INSUPPORTABLE !

Qu’ai-je donc entre les mains, béotien que je suis ? Rien de moins que le sixième épisode de la série des Ys, et le premier à avoir atteint les rivages Français. Y’a bien eu un MMORPG dans cet univers, mais il n’a pas fait long feu… bref. Adol Christin, héros des épisodes antérieurs, embarque sous un prétexte insipide (trouver des trésors cools dans un vortex perdu au milieu de l’océan) avec tous ses potes sur un bateau qui se fait couler par des navires ennemis dès le début de la cinématique d’intro. Ca tombe bien, n’ayant pas joué aux épisodes précédents, je ne connaissais aucun desdits personnages. De plus, le doublage anglais (oui, car je suis bilingue dans les jeux) en est assez insupportable donc, coulez chers amis, coulez. Adol, qui n’a pas eu la présence d’esprit de retirer son armure avant de tomber à l’eau, coule encore plus que les autres et finit par traverser le vortex cité plus haut, dont nos héros étaient décidément bien près. Il se réveillera échoué sur une plage, recueilli par de braves gens aux oreilles pointues qui aiment les arbres, sur l’île de Quatera. D’autres naufragés du monde extérieur au Vortex, s’étant échoués sur les diverses plages locales tout comme Adol, ont élu domicile sur l’île voisine et coupent les arbres pour construire une ville, les sacripans. Il va falloir dans un premier temps les rejoindre, puis découvrir des mystères insoupçonnés, déjouer un complot maléfique et réconcilier les humains et les oreilles pointues dans la foulée en prêchant la tolérance et l’amitié comme il se doit, tout en entretenant l’habituelle romance impossible avec la douce et mélancolique fille qui joue de la musique en regardant la mer.

Dans la forme, Ys VI est un action-RPG en full 3D avec des mécanismes très simples: on court partout en distribuant des slashs à l’épée. La gestion de l’équipement est elle aussi tout à fait minimaliste, puisqu’elle se limite à des armures de plus en plus balèzes avec quelques effets spéciaux et au switch de trois épées magiques que l’on obtient en avançant dans le jeu. Un sabre, une épée bâtarde et une rapière seront en effet vos seules options pour découper les méchants dans ce jeu, chacune ayant un move spécial et un sort, ainsi qu’une différence dans le maniement, mais rien qui ne change radicalement le gameplay. Ces épées sont améliorables en utilisant des cristaux droppés par les adversaires, les faisant progresser de l’état de jolis couteaux à celui de machines à enchaîner les sorts dévastateurs. Dans le feu de l’action, ça donne un bashing de boutons assez intense entrecoupé d’esquives et d’un peu (un tout petit peu) d’analyse pour comprendre les moves des ennemis. On n’échappe hélas pas à l’obligatoire levelling de personnage, qui définit les zones accessibles du jeu. Une différence de trois ou quatre niveaux entre Adol et les mobs creuse un tel fossé qu’on n’échappe pas au one-shot même en déployant des trésors d’habileté, donc patience… niveau par niveau, on avance, parfois à reculons lorsqu’il faut revenir en arrière le temps de prendre un ou deux niveaux pour affronter un slime trop puissant…

Ça doit faire quoi, cinq, dix kilomètres max d'ici à l'île qu'on voit au loin...

On dirait que c'est grand vu comme ça, mais en fait non.

L’histoire nous promène pas mal, et se suit avec plaisir malgré son côté convenu et un peu perché, ça fait partie de son charme. On retiendra quelques personnages attachants une fois passé l’obstacle du doublage anglais surjoué, et d’autres totalement insupportables et cliché-esques au possible; et notamment les petits artworks qui apparaissent pendant les dialogues, à l’ancienne, qui ont eux aussi ce charme un peu désuet. Désuétude aussi du côté des environnements graphiques, qui semblent tout faire pour se rapprocher d’une vue en 2D isométrique bien que tout soit en 3D dans ce jeu… ça a l’air fou dit comme ça, mais je trouve que quitte à bloquer la caméra sur un angle de vue précis pour prendre ce parti de tout faire « comme dans un vieux RPG », autant l’assumer, garder la 2D et la pousser à fond en profitant des capacités de la console… mais je m’égare. Il est vrai que la 3D permet aussi des animations des personnages et tout particulièrement des gros boss très réussies. La qualité des décors alterne entre le « mwé, bwarf » et le « wah, cool ! » de manière plutôt aléatoire sans que les limitations techniques n’y soient pour grand chose. Malgré tout, le côté conte naïf, les musiques d’ambiance qui jalonnent le voyage et la simplicité toute fonctionnelle du soft m’ont donné envie d’aller jusqu’au bout – c’est facile, c’est agréable, pourquoi ne pas pousser un peu ?

D’autant que les îles qui forment l’aire de jeu sont particulièrement petites et qu’il faudra tout au plus une dizaine d’heures pour en faire le tour et résoudre la quête principale. Un peu dommage, ça aussi: au final, on se retrouve à faire pas mal d’aller-retours dans un univers réduit et qui fait facilement dans l’attendu.

Pas de petit pincement au coeur caractéristique de la fin d’une épopée épique en lâchant la manette, c’est mauvais signe… voulant découvrir la série des Ys, je me suis tourné vers cet épisode de façon assez naturelle: premier à avoir été commercialisé en France, avec une histoire qui ne nécessitait pas de connaître l’univers ni les personnages, l’introduction idéale en quelque sorte. Dans l’ensemble très agréable, mais ne possédant pas de griffe particulière ni de signe distinctif, Ys VI c’est un peu le RPG « moyen », l’opus « représentatif d’un genre », bref le jeu qui fait tout bien comme il faut mais qui aurait tout aussi bien pu s’appeler Zelda ou Secret of Mana sans que ça ne change grand chose. Paradoxal !

On aime:

  • Charcler du monstre en spammant ses boutons comme un crétin
  • Les artworks choupitou
  • L’ambiance enchanteresse de l’île de Canaan

On râle sur:

  • La petitesse du monde
  • Le manque d’originalité du titre
  • Le passage obligé du levelling et les boss « juste pour bloquer la progression »

On aime


On râle sur


Co-papa du blog, gribouilleur de profession et amateur de fromage, le Doude est un gamer au grand cœur qui a élevé le tourisme vidéoludique au rang d'Art. Troquant ses T-shirts d'obscurs groupes de Metal pour une chemise à fleurs, il parle à tous les PNJs, fait des screenshots des paysages juste parce que c'est beau et peut passer des heures à choisir quel pantalon mettre à son personnage pour qu'il soit assorti à son armure du Chaos +7.