Le week-end dernier, la résidence Gunther a résonné de cris de singes en tous genres. Comme tous les week-end, me direz-vous, puisque chez GoReroll on est tous des singes (de joyeux gibbons pour être exact). Sauf que cette fois-ci, la raison n’en était pas une quelconque dispute ayant pour objet la dernière banane du garde-manger ou un concours de trous de nez. On jouait simplement à Monkey Quest.
Date de sortie: avril 2011
Genre: MMORPG/Plate-forme simiesque
Plate-forme: Navigateur
–
Développeur / Éditeur: Nickelodeon
Ah, que nous étions beaux, à quatre autour d’une table, découvrant ce free-to-play à destination d’un public « 6 à 12 ans » avec émerveillement. Ben oui, un jeu avec des singes, on ne pouvait pas passer à côté. Tout commence sous les meilleurs auspices: pas de client à télécharger, des temps de chargement assez courts, une création de personnage limitée mais très sympa – tant qu’on peut faire un singe vert à frange, tout va bien – et des graphismes à première vue très honnêtes, voire trahissant une certaine créativité à peine dissimulée ! Le monde est très clair et coloré, et bien que la plupart des éléments de décor soient en lowpoly, le travail des textures et l’aspect très cartoon de l’univers passent très bien – hell, c’est même surprenant d’avoir des graphismes de cette qualité dans un jeu sur navigateur !
Côté communauté, c’est très peuplé et apparemment il y a du monde sur les serveurs en permanence, ce qui est assez cool. Nous voilà donc partis pour le monde d’Ook, affublés de noms ridicules mais rigolos (qui sont générés par le jeu, pour éviter que des petits malins nomment leur personnage José Zizipoilu, joueurs en bas âge oblige) et prêts à en découdre avec cette jungle sauvage et les fabuleux trésors qu’elle ne manquera pas d’abriter, y’a intérêt en tout cas, on me l’a promis !
Plutôt déconcerté au début par l’apparente simplicité de la chose, je ne pus qu’adhérer à cette réduction des features à leur strict minimum parce que un, plus c’est simple plus c’est marrant, et deux, ben c’est un jeu pour les mômes et les dieux savent que c’est dur de conserver leur attention à ces salopiauds. Bien qu’en full 3D, on se déplace dans le monde d’Ook en vue latérale, et de temps à autre un pont nous permet de nous déplacer sur la profondeur, avec tout plein d’éléments propres aux platformers: cordages, trampolines et puits sans fond sont présents même dans les zones « sociales », ce qui fait qu’on joue les singes (littéralement, haha) en permanence. Les instances jouables en groupe se présentent donc sous forme d’une série de niveaux dans lesquels il faudra remplir différents objectifs, selon les quêtes activées, du genre ramasser dix items ou fragger tel ou tel monstre. Le truc assez chiant, c’est qu’on ne peut pas avoir plus d’une quête active et que nombre d’entre elles nécessiteront de faire des aller-retours dans des niveaux déjà parcourus pour remplir des objectifs différents. Une solution qu’on a expérimentée est de nettoyer consciencieusement les tableaux, déverrouiller tous les coffres, ramasser toutes les idoles et faire toutes les arènes, puis de revenir en ville et d’aller de PNJ en PNJ pour leur expliquer que bon, la quête qu’ils sont sur le point de nous donner bah on l’a déjà faite. Mais ce n’est pas très drôle.
Les combats sont curieusement peu dynamiques alors que le jeu est plutôt bondissant dans l’ensemble. On a deux attaques à disposition: un slash à l’arme de corps à corps et une attaque à distance au lance-pierres. Pas de combos ni d’enchaînements de coups rigolos, ce qui est dommage, je trouve. Cela dit, vu que les ennemis font rapidement de gros dégâts si on s’éloigne des sentiers battus, et que la seule façon de récupérer des PV est de manger des pommes (à hauteur de 5% de regen par fruit avalé, ça peut prendre du temps) les attaques à distance sont un choix judicieux. La question du stuff dans Monkey Quest est d’ailleurs assez épineuse : il y a, comme dans la plupart des F2P, deux types de monnaie dans ce jeu. Les bananes, que l’on trouve un peu partout, et le NickCash, la monnaie des mondes virtuels de Nickelodeon, qu’on achète avec du vrai argent. On va encore me dire que je suis un hippie idéaliste (alors qu’en vrai, j’assume tout à fait mon amour du capitalisme agressif) mais je trouve ça très ennuyeux que toutes les armes soient monétisées. Ce qui veut dire que si vous n’achetez pas de NickCash, vous resterez un n00b combattant au bâton et au lance-pierres pendant trèèèès longtemps. Une fois encore, j’ai pas de problème avec ce bizness model, mais ces limitations couplées à des popups de pub agressive, c’est assez irritant surtout dès le début du jeu. Je sais bien que les enfants d’aujourd’hui ont l’habitude d’être sollicités par les gentils gens du marketing au quotidien et que nous autres bâtards de la génération pré-digitale voulons tout pour pas un rond, toujours est-il que je n’aime pas qu’on me demande de mettre la main au porte-monnaie après quinze minutes de jeu. Voilà.
En dehors de ça, Monkey Quest a tout d’un beau gâteau de fun moelleux saupoudré d’un peu (trop peu ?) d’humour et de PNJs rigolos, à la fois fluide et beau, bref du divertissement pour toute la famille que je ne saurai que trop vous recommander si vous aimez passer du temps derrière le pad avec vos bambins et… et… merde, mais que se passe-t-il ? Putain, GoReroll est en train de devenir un blog BCBG pour jeunes parents, vite, une connerie infâme et puérile ! Euh, euh… saviez-tu que si tu fais caca blanc, c’est à cause que ton foie ne produit pas assez de bile ? Pense-y la prochaine fois. Ouf, ça fait du bien.
Allez, conclusion avant que ça ne me reprenne: Monkey Quest est beau, Monkey Quest est grand, Monkey Quest est marrant et ressemble à un cartoon. C’est un jeu qui ne rendra pas les enfants violents et ne bousillera pas leur scolarité ni leur épanouissement personnel et ne saura en aucun cas être tenu responsable de tous les maux qui affligent ce bas monde, bref un jeu bien pensé pour sa cible et tout à fait supportable pour les gens plus vieux doués d’un brin de patience ! Je vous laisse, y’a Mon Petit Poney à la télé et je ne voudrais pas rater le début.
On aime:
- Les pitits singes tout mignons
- De la plate-forme en vrac, très fluide et pleine de trucs rigolos
- Un humour sympa à plusieurs degrés de lecture
- Un univers inventif avec des bô graphismes
On râle sur:
- Les popups et intersticiels à la con
- La sollicitation permanente de la carte bleue