S’il est un nanar qu’on apprécie à la rédaction de ce blog, c’est bien celui qui part d’un jeu vidéo. Vous l’aurez compris grâce à mon titre accrocheur, cet article sera consacré au film Super Mario Bros de 1993. Nous cherchions désespérément une dérive à vous livrer encore hier soir, et c’est en buvant un verre à l’endroit même où le blog fut conçu que l’idée vînt.
Super Mario Bros, donc, c’est l’histoire de Mario et Luigi, deux plombiers qui ne portent pas spécialement la salopette, sont italiens et exercent leur noble profession à Brooklyn. Une charmante archéologue qu’ils rencontrent, Daisy, a découvert des fossiles de dinosaures assez étranges et fini par se faire capturer. En la suivant, les deux plombiers (dans ce film, Luigi n’est pas moustachu) traversent un portail qui les emmène dans un monde parallèle sous la coupe du roi Koopa. Dans ce monde, les dinosaures ont évolué et conduisent des voitures dans des rues sales, l’armée, elle aussi, est composée de sauriens. Le roi Koopa veut faire fusionner son monde avec la Terre pour profiter du soleil, des ressources et des plages mexicaines en toute quiétude, mais heureusement, nos deux plombiers vont lutter pour sauver Daisy, le monde et la virginité de Luigi.
Bon, le premier point qu’il est important de clarifier repose sur le métier de Mario. Séb, hier soir, avançait fermement que Mario serait en fait jardinier et qu’on nous aurait menti des années durant. J’ai donc mené l’enquête ! Le moustachu était bien jardinier dans Super Mario Bros, mais il s’avère qu’il est surtout un touche à tout dont le métier change régulièrement. En fait, Mario est intérimaire ! Dans Donkey Kong en 1981, Mario était charpentier, d’où sa salopette, sa casquette, les échafaudages et les échelles, et dans Mario Bros, il combattait des ennemis en tant que plombier, mais comme Mario est pauvre, il n’avait pas changé de salopette !
Revenons à nos moutons, le film donc, vous vous en serez doutés, est un infâme nanar et n’a de Mario que quelques noms ainsi que, vers la fin du film, une paire de salopettes et de casquettes. Léger donc ce lien avec la licence… Il donne néanmoins accès comme tout nanar qui se respecte un tant soit peu à de superbes scènes et des détails dignes des grands films de ce monde (mais ceux qui sont au fond du gouffre). C’est par exemple dans ce long métrage qu’on peut découvrir que Koopa n’est pas un dragon mais un dinosaure, Mario et Luigi, les italiens, sont interprétés par un anglais et un latino et c’est une honte… Oh! Et ne vous faites pas avoir par le titre accrocheur du film, Mario et Luigi ne sont pas frères mais père et fils…
Bref tout un grand ramassis de n’importe quoi qui rend ce film ignoblement nul mais terriblement drôle quand on ne le regarde pas seul. Dans ce dernier cas, vous risqueriez de vous sentir emplis d’un désir de suicide profond, et ce serait mal. Tout un fatras d’hérésie qui conduit au détail le plus choquant de l’adaptation : Yoshi. Nous sommes d’accord, Yoshi est ce sympathique dinosaure verdâtre, chanteur d’opéra, doté de la langue d’une grenouille spécialiste des plaisirs de la chair, bref, un personnage cool et mignon. Les seuls liens entre notre agréable lézard mélomane et celui du film sont : « dinosaure », « langue », et son nom… Un animatronics détestable et très loin en-dessous de ce que Jurassic Park livrera quelques années plus tard.
Bref, si ce film peut constituer un bon nanar, il peut aussi détruire votre moral comme il a détruit la carrière de Denis Hopper (un des badass d’Apocalypse Now) en lui faisant incarner cette parodie de roi Koopa au discours et au jeu si mémorables. Dire qu’il aura fallu deux réalisateurs et trois scénaristes pour faire cette merde…