J’étais aux anges en Octobre, aux anges vous dis-je ! J’avais joué un peu à la bêta déjà et j’avais été très agréablement surpris par de nombreux points, les graphismes et la bande sons particulièrement qui sont somptueux.
Je suis un grand grand fan de la série depuis Heroes 2 (je n’ai pu jouer au premier du nom que des années après) et c’est donc une épopée qui me ramène loin, très loin dans mon adolescence. Ah, les folles après-midi sur une partie en hotseat avec les copains, ces parties qu’on mettait 20 ou 30 heures à finir tellement nous cherchions à améliorer nos armées et à écraser l’adversité. Ces épisodes où l’aléatoire avait raison de nous ; apprendre qu’une « légion de Pégase » était bien une légion au sens romain du genre et pas juste un grand nombre (plus de 3 000 unités d’un coup, ça pique).
Heroes 3 reste un de mes jeux vidéos favoris encore maintenant ! L’épisode 4 avait un peu déçu même si j’avais adoré les concepts magiques qu’il développait, le 5 était vraiment réussi même s’il n’égalait pas la gloire du 3. Le sixième opus censé célébrer les 25 ans de l’univers Might and Magic était donc un jeu dont je me préparais à savourer l’édition collector. L’ajout du Conflux permettant de conserver ses héros, de les personnaliser, de leur donner des armes et des compétences de dynastie était une idée de génie. Bref, je savais que j’allais faire l’apologie de Might and Magic Heroes VI !
FAUX !
Raaaaaah Ubisoft vous m’avez tuer ! (pour les finauds en orthographe de tous poils, oui, c’est une référence idiote !)
Ce jeu est beau, ce jeu est bien mais il se retrouve avec quelques problèmes de taille qui viennent obscurcir les choses.
Commençons là où le bât blesse : internet. Ce n’est pas nouveau que les DRMs sont un grand souci pour les éditeurs et personnellement, je pense que les jeux ne devraient pas être protégés. Actuellement le boulot des DRMs est de ralentir les pirates et d’ennuyer les honnêtes gens. Allez sur un site de cracks vous-même, le plus coriace des DRM ne fait que ralentir les hackers de tous poils d’une semaine ou deux… Ubisoft avait déjà fait l’erreur d’imposer une connexion permanente sur Assassin’s Creed 2 et récolté ainsi une communauté de joueurs mécontents. Bien qu’ici jouer hors ligne soit possible, les fonctionnalités sont alors très très limitées, et si votre connexion saute pendant une partie, c’est comme dans un MMO, vous êtes éjectés, même lors d’une partie solo ou en hotseat ! Vous n’aviez pas sauvegardé ? Dommage… Quand on a acheté son jeu, sincèrement, ça donne juste envie de pirater. Plus accès à l’avancée en campagne, plus accès non plus à vos héros dans le conflux. Ainsi, si vous voulez démarrer une partie en hotseat sans internet (ou derrière un proxy, ça arrive à la fac entre midi et deux), vous avez accès à : 10 héros. Deux par factions, par défaut, un guerrier et un mage. Somme toute, même avec internet, les héros prédéfinis du jeu ne composent qu’une insolente clique aux effectifs réduits. La première partie avec vos amis est vraiment laborieuse.
Vraiment pénible en fait, parce qu’en plus de devoir prendre une demi-heure dans le Conflux pour que chacun décide de son personnage, de ses compétences de dynastie et de sa faction, il va aussi falloir faire face à un jeu qui est tout sauf beginner-friendly. Supprimer les compétences aléatoires à chaque montée de niveau se justifiait par l’ajout du Conflux et de la réutilisation du personnage, impliquer les sorts dans la montée en niveau en les mettant au même statut que les compétences pour supprimer, là aussi, l’aléatoire, se justifiait. Mais du coup, ça fait la modique somme de 67 compétences et en moyenne 76 sorts à découvrir (je dis en moyenne, les domaines de magie accessibles étant fonction de la faction choisie). Et pour peu que vos amis ne jouent pas souvent, il faudra les relire régulièrement et ainsi perdre beaucoup de temps sur un jeu dont les parties sont déjà longues.
Le dernier, mais pas des moindres : 5 factions. Le jeu le plus pauvre en terme de factions de la saga. Les habituels chevaliers dans leurs châteaux, les nécromanciens tant appréciés désormais pourvus d’une nécromancie tristement peu efficace, les barbares et leurs compagnons orcs et gobelins (qui n’ont plus la peau verte) et les foules démoniaques de Sheog. Le nouveau venu séduira les otakus, le Sanctuaire et ses armées issues des mythes zen avec des kappas, nagas et autres hommes-requins. La manoeuvre va permettre de faire déferler une horde de DLCs histoire de récupérer toutes les factions sympathiques que nous aimons tous tant.
Après le jeu a ses bons côtés, les graphismes sont beaux, le gameplay est toujours aussi agréable, simplifié par le retrait des matières premières alternatives comme le mercure, les gemmes et compagnie pour ne se limiter qu’à 3 différentes. Le système d’alignement est lui aussi une très bonne idée afin de débloquer des pouvoirs et des options différentes au cours d’une partie et de personnaliser un peu plus son héros. Une bonne tranche de plaisir à condition de passer outre les désagréments évoqués. Les 24 cartes et la campagne ont une difficulté très correcte et permettent de se retrouver face à une adversité certaine. J’aurais quand même été heureux que le jeu ne soit pas autant magouillé par le côté corporate… Allez, un dernier râlage pour la route, le Conflux permet de débloquer ce qui ressemblait à des personnages ou des améliorations d’unités. Que nenni messire, il s’agit juste d’avatars, pour avoir la classe en ligne, mais c’est tout. Aucun moyen donc d’incarner les anges ou dragons divins quand on atteint le dernier rang…
On aime :
- L’univers Might and Magic
- Les graphismes et divers artworks sont très beaux
- Le système d’alignement
- Le besoin du net permanent
- Le fait de lire 40 000 compétences et sorts pour faire un choix éclairé
- Le peu de héros préconstruits accessibles
- L’intérêt du déblocage d’avatars
- Le nombre de factions
- Mention spéciale : les attaques qui transpercent les troupes sont souvent un désavantage plus qu’autre chose…