Voilà longtemps que nous avions abandonné l’habitude de faire la review d’un jeu sorti depuis quelques temps. Mais parfois cette manie pointe le bout du nez. Parlons donc de Shadow Warrior, sorti l’an dernier, le jeu original était au main de 3D Realms (les papas de Duke Nukem) et après le foirage monstrueux de Duke Nukem Forever, voir une autre licence du studio revenir avec fracas, ça fait lever un sourcil interrogateur.
Lo Wang au pays de l’hémoglobine
Il était une fois au Japon un jeune assassin nommé Lo Wang. Il travaillait pour un charmant gaillard nommé Zilla (non, pas celui-là [LIEN VERS GODZILLA US]). Monsieur Zilla avait envoyé Lo Wang voir un vieux bourgeois et maître zen pour récupérer une épée très spéciale dont le pouvoir n’intéressait pas Lo Wang puisqu’il ne posait jamais de questions. Seulement voilà, l’accueil du vieil homme était bien discourtois puisque ses myriades de gardes incompétents se jetèrent sur Lo Wang katana en avant, sûrement qu’ils n’avaient jamais vraiment compris l’intérêt d’une arme automatique.
Mais Lo Wang était un assassin d’exception, de quelques coups de katana, il se tailla un chemin sanglant à travers la foule pour atteindre le vieux maitre et le surprendre dans sa discussion avec un… ninja cornu intangible et disparaissant à volonté ? Bref un truc pas net, tout ça juste avant que le vieux ne se fasse assassiner par un démon dégueulasse et qu’une espèce de robot geisha ne se saisisse du katana. Le batiment explose au passage pour faire plaisir à Michael Bay qui passait sûrement par là.
Lo Wang s’allie alors avec Hoji, le ninja masqué fantomatique démoniaque, pour récupérer le katana, sauver le monde des ombres (dont Hoji est originaires), et péter des culs en ayant une classe folle !
Un grand pouvoir implique une irresponsabilité totale !
Combinaison de superhéros, arsenal à faire pâlir Rambo, et pouvoir démoniaques de malade au programme, Lo Wang ne déconne pas quand il s’agit de repeindre un paysage ! 8 armes de tir meurtrières amassées au fur et à mesure et un katana, tout ça laisse de quoi faire en matière de découpage. Mais tout ça ne serait rien sans de solides mécaniques. Aucune n’est vraiment surprenante, mais elles sont toutes particulièrement bien rodées et dynamiques. Le katana mérite une mention toute particulière puisque c’est la part la plus originale des mécaniques et qu’il propose de nombreuses utilisations depuis les coups enchainés jusqu’au techniques de malade en passant par les attaques spéciales basées sur des combinaisons de directions et clics.
On peut par contre reprocher au jeu un bestiaire assez limité puisqu’on notera moins d’une dizaine de démons différents : le petit, celui qui tire, le grand avec un petit bouclier, le grand avec un grand bouclier, le nécromancien qui te casse les roubignoles, le minotaure qui te pète la bouche, le samuraï ninja téléporteur de l’enfer, celui en pierre que tu galères à tuer… Et on a pas mal fait le tour en fait… On peut y ajouter les boss, bien sûr, mais ces individus gargantuesque ne font pas partie du bestiaire qu’il faudra taper à longueur de temps, non, eux, ils croustillent sous la dent (et des fois, ils t’en pètent une).
Hmmm z’auriez pas vu un robot-geisha haut comme ça avec un masque blanc ?
Les niveaux sont magnifiques, comme le reste du jeu, mais il faut bien avouer que ces braves paysages sont parfois assez troublants pour s’y retrouver. Alors on se perd un moment, surtout parce qu’on cherche un secret quelconque, on tombe éventuellement sur quelque easter egg en pixel art (je suis tombé sur un niveau façon Monty Pithons : Sacré Graal). Mais se perdre ce n’est pas négatif, juste un peu frustrant, ça coupe avec la linéarité générale du jeu parce qu’il n’y a clairement qu’un seul chemin pour avancer dans le niveau. Et on prend plaisir à se perdre un peu entre les très beaux niveaux et les easter eggs présents un peu partout que ce soit dans les bonus pixellisés ou parfois dans des sons, des voix, des objets, ou des bornes d’arcades.
Bref, Shadow Warrior est un excellent jeu auquel personne ne s’attendait vraiment. L’écriture est extrêmement bonne, les combats et l’humour sont souvent justes, et l’esthétique générale à couper le souffle. Alors, bien sûr, l’histoire générale et un bon paquet de répliques sont dignes de n’importe quel nanar, mais c’est justement ça qui apporte la dernière touche de charme au jeu. Parce que, soyons francs, dans les années 90, les jeux développés par 3D Realms n’étaient pas de la fine littérature et ça qui était bon !
On aime
- L’histoire
- L’ambiance
- Les graphismes
- Les combats nerveux
- Découper des gens avec un katana
- La durée de vie
- Un bon défouloir
On râle sur
- Un jeu parfois un peu répétitif