Sorti il y a peu, Crowntakers est un petit jeu qui entend bien marier jeu de rôle, stratégie, et rogue-like. Un pari ambitieux chargé de potentiel, voyons voir ce qu’il en est !
Je voudrais déjà être roiiiiiiiiiiii !
Il était une fois dans un royaume fort fort lointain un paysan qui dormait. Ce paysan était le fils du roi du royaume, ce qui était cool, et il ne le savait pas, ce qui l’était moins. Mais lors d’un songe par une belle nuit d’été, son père lui apparut et lui tînt à peu près ce langage :
« Yauh bitch, je suis le roi et je suis dans ta tête !
— Que ? Quoi ? Mais comment ? C’est pas trop trop normal ceste chose-là messire !
— Meuh si ! C’est parce que je suis ton père, voilà ! C’est une réplique de gentil et seuls les membres de notre royale famille peuvent parler télépathiquement, donc c’est que je t’ai procréé.
— Ok… seems legit. Mais du coup, pourquoi maintenant alors que je ne suis qu’un péon ?
— En fait, cette grosse putasse de Duc m’a enfermé dans les prisons royales, celles du palais, pas la suite présidentielle ! Tous les gardes lui sont fidèles et il a pris le trône. J’ai donc besoin de ton aide !
— Mais euh… je suis pas un guerrier de la mort, je suis un péquenaud, moi, oh !
— Tututututut ! Tu es le fils du roi, donc tu as un guerrier de l’enfer au fond de toi j’ai confiance. Allez hop hop ! Viens sauver ton papounet et abandonne ta vie de fermier pour une vie de rêves et de richesses ! »
Outre le fait que ce plan sente l’arnaque à plein nasillard, cela tombe sacrément cliché et sacrément trop beau pour être vrai, non ? Sérieux, où est le bouton : « Non va te faire dorer le joyau en taule, je retourne à mes champs, au moins je sais ce qui m’y attends ». Mais non, obligation de partir à l’aventure, sans aucune idée de ce qui attend, d’aller affronter des hordes de loups, de soldats du Duc, de brigands aux infinies potions d’invisibilité, et bien sûr, de l’inévitable double/autre bâtard caché du roi, avant d’affronter le Duc.
Pour vous aider, heureusement des mercenaires seront là pour libérer le roi parce que leur loyauté est sans faille ! Ou serait-ce le fait que leur porte-monnaie, lui, a des failles ? Quoiqu’il en soit, la libération du roi n’est qu’une question de temps (et la fin du jeu aussi puisque la fin dépend de ça).
Comboooooooooooo !
Les principes de gameplay sont simples. On explore plusieurs régions construites en hexagones et générées procéduralement, où l’on devise avec les événements sur le chemin. Alors on se balade tranquillement, on explore les chaumières, les grottes, et les tours de garde comme un vieux brigand des familles en recrutant quelques mercenaires de la meilleure qualité dans de sordides tavernes locales. Et on essaye de s’équiper un tant soit peu convenablement en revendant livres et champignons. Et on parcourt le monde pour gagner en expérience et augmenter ses stats en gagnant des niveaux. Gain de niveau particulièrement aléatoire puisque chaque fois il faudra choisir entre 2 augmentations prises au hasard entre 4. Oui, au hasard, entre esquive, force, critique, et points de vie. Le hasard, c’est un truc de rogue-like, et le jeu aime ça. Un peu trop même…
Et au passage on combattra moult ennemis différents dans des combats en vue tactique avec toujours des hexagones, et toujours un peu trop de hasard. Les combats reprennent des classiques du genre comme les zones de contrôle des personnages et les backstabs, mais les comportements adverses sont un peu trop aléatoires et certains ennemis clairement déséquilibrés. Parmi eux, le boss relou qui n’est blessé que par les backstabs, celui qui se téléporte dans votre cul, et peste parmi les pestes : les brigands aux potions de visibilité infinies et qui se rendent invisibles un tour sur deux. Ces derniers n’augmentent pas la difficulté des combats (à part peut-être le premier tour), ils font juste chier. Voilà !
UN PEU COMME LA MUSIQUE !
Parlons maintenant de l’esthétique du jeu, et de cette musique. La musique d’ambiance, c’est un truc très compliqué. Plus on en produit, plus ça coûte cher, mais plus on veut économiser, plus c’est répétitif et chiant. Devinez dans quelle situation se trouve le jeu. Oui, la deuxième, forcément, celle qui fait qu’on le coupe bien vite ou qu’on devient fou sur plusieurs générations !
Les graphismes sont mignons flashy ce qui est plutôt sympa, mais la direction n’a rien d’original et les dialogues, eux, sont quoiqu’il arrive assez plats. La curiosité prédominera pour vouloir voir les designs des personnages parce que les illustrations de la fiche de personnage sont plutôt sympathiques.
Reste une chose à aborder : la difficulté du jeu. Un élément important dans les rogue-likes. Deux niveaux de difficulté existent : facile et normal. Le deuxième n’est disponible qu’après avoir fini un run en facile. Cet élément me gêne un peu: la différence principale entre les deux, c’est la mort permanente. Si elle est présente dans les deux niveaux, le mode facile propose des éléments rémanents : les niveaux des personnages, et les boss vaincus qui pourront être évités. Un système plutôt sympathique pour surfer sur le fait de répéter tout le temps les même trucs un peu chiants à force. Le niveau normal prétend que c’est sans ces deux choses qu’il faut jouer au jeu, mais alors, pourquoi diable la limiter au début ? Il faudra déjà plusieurs heures de jeu pour finir le mode facile et pris d’agréables repères pour les lui enlever. C’est complètement con !
Bref, Crowntakers avait un potentiel très sympathique mais au final le jeu est assez médiocre, surtout pour son prix : 15€. Avec un prix plus faible ou quelques petits tweaks, on aurait pu avoir quelque chose de bien. Mais le principe aléatoire des bons rogue-lite est de proposer des objets, cartes et situations différentes, mais des combats et systèmes consistants. L’inverse n’est donc pas optimal… Si vous le voyez passer sur une grosse promotion, vous pouvez l’envisager, sinon, ne vous dérangez pas, il y a mieux ailleurs ! (on pense notamment à Dungeon of Dredmore, Risk of Rain, ou Dungeon of the Endless)
On aime
- Le potentiel
- Le scenario tellement cliché et la fin qui te nique
- Les concept arts des personnages
On râle sur
- La musique
- Le bordel aléatoire
- Les potions d’invisibilité
- Le prix
- Le blocage du mode normal