Une bien monstrueuse histoire pleines d’horribles choses qui font presque peur aux bisounours ! C’est une belle petite aventure textuelle à la porté de tous les anglophones qui aiment les petites histoires meugonne.
Sorti tout droit du grand pot au feu de la vie, le joueur incarne un têtard, un embryon, un Monsterling à peine formé. Le jeu se déroule comme un conte pour enfants interactif, le texte nous raconte ce qui se passe tandis que la musique et les visuels plantent le décor. Concrètement, ça paraît un peu fade au départ, il n’y a pas d’animation, on n’a pas de gun pour zigouiller du méchant zumain ou de grosses dents pour les mâchouiller. Cependant, si notre niveau d’anglais nous le permet, on se laisse agréablement emporter dans cette petite aventure qui consiste simplement à mener une vie de monstre et de faire des choix qui vont influencer l’évolution de notre créature.
http://www.youtube.com/watch?v=jbeXf3mFGfY
Mais c’est du livre dont vous êtes le héros non ?
Moi qui suis un passionné des mécaniques de jeu bien conçus, complexes voire capillotractés, je ne peux être que désarmé devant la simplicité du jeu. Une situation nous est décrite, un choix nous est donné, on valide le choix et on obtient les résultats, voilà, c’est super simple et ça marche. Où est l’intérêt du jeu ? Me demanderez-vous. Et bien, il réside justement dans l’histoire elle-même, en fonction de la situation et des précédentes réactions que l’on a eues, le joueur se retrouve face à des situations presque banales du genre « Des petits monstres se font embêter par un monstre plus grand ! », des choix nous sont proposés « Lui casser les dents, embêter les petits c’est marrant, demander pourquoi il fait ça », puis finalement, les réponses permettront de faire gagner des points de personnalité à notre monstre.
Il existe 5 traits de personnage, la bravoure (le côté chevaleresque), l’intelligence (montre si nos neurones se touchent ou pas), la férocité (l’agressivité, la testostérone), l’honnêteté (dire la vérité, rendre les 1000 dollars qui sont tombés de la poche du passant), la gentillesse (faire preuve de bonté, faire des cadeaux, être doux pour les autres). À ces traits s’ajoutent une autre notion telle que le respect qui influence le comportement des autres monstres. Je trouve ça réducteur de se limiter à ces traits-là, mais au moins, ils sont assez compréhensibles par une grande population de joueur évitant ainsi de garder un dictionnaire sous le coude, sauf pour traduire certains mots d’anglais vers la langue de Molière (n’empêche que ça aide bien pour augmenter son vocabulaire). Personnellement, je me suis forcé à répondre avec le plus d’objectivité possible ce qui fait que je découvre au fil du temps mes propres traits de personnalité et me permet de m’attacher à cette créature qui est en quelque sorte mon reflet Monsterlinguesque !
Le voyage du héros, enfin du monstre
Sans parents, ni école, les Monsterlings évoluent étrangement d’un stade de la vie à un autre. Une fois que certaines aventures leurs sont arrivées, ils passent à l’âge suivant et ainsi de suite pour tous les stades d’évolution. Dans l’enfance les situations peuvent nous paraître justement très gamines, personnellement, je me suis cru en maternelle d’une certaine façon. Puis on devient un adolescent avec toutes les complications que ça implique, le rôle de l’autorité, l’affirmation de soi et les premiers changement physique. Enfin l’âge adulte qui correspond au moment de faire sa vie et d’opposer sa personnalité aux futurs événements.
Toutes ces aventures se retrouvent sur un grand tableau, on doit choisir quelle situation nous souhaitons affronter en premier, je pense qu’il ne doit pas vraiment y avoir d’importance particulière à l’ordre de chaque mission, cependant, il existe certainement une combinaison de mission qui permettent de faire plus vite évoluer le monstre, tout comme dans les livres dont vous êtes le héros. Chaque choix nous conduit à une situation différente, les scénaristes s’en sont donnés à cœur joie. Il y a de nombreux chemins à emprunter laissant la possibilité de redécouvrir le jeu lors d’une seconde partie.
Un univers qui rappelle quelque chose…
Après quelque minutes de jeu, j’ai eu un sentiment de déjà vu, comme si ce jeu était tiré de quelque de connu. L’enfance me faisait un peu penser à Spore au niveau de l’évolution, le fait d’acquérir des caractéristiques fondatrices de la personnalité. Puis l’adolescence m’évoquait le film Little Monsters ou tout n’est que farce, amusement et blague. Enfin, l’âge adulte ma clairement rappelé Monstre & Cie, avec le fait de devoir partir au travail exploiter nos talents de monstre. Ce jeu est un parfait exemple de « visual novel », ou jeux textuels qui étaient très réputé dans l’histoire du jeu vidéo, je pense notamment à Indiana Jones. C’est un genre de jeu peut répandu en Europe, mais qui cartonne toujours plutôt bien en Asie.
Avec Monster Loves You, vous ne jouerez pas seulement à une belle aventure colorée sur des musiques toutes mignonnes, ce test de personnalité saura réveiller le petit monstre ou le gentil nounours qui est en vous. Apprendre à identifier des situations et à se connaître en s’amusant, c’est une belle combinaison. Cela n’empêchera pas les sadiques en tout genre de juste faire tout le temps les « mauvaises » actions pour voir le résultat et jubiler de voir tout le monde trembler devant vous (non non, je ne pense pas du tout à toi Flo).
On aime :
- La richesse et la qualité du scénario
- Les visuels sont dans le ton et de bon goût
- Les musiques sont répétitives, mais pas agaçante
On râle sur :
- Le manque d’interaction, c’est un jeu de texte, je sais
- Un tableau récapitulatif de notre parcours, quelque chose qui montre nos choix ?
- Une meilleurs rejouabilité