Je vous ai mis un lien vers une sauvegarde du jeu dans l’article, comme ça vous sautez la partie chiante pour aller directement au moment où ça devient intéressant. Non, non, ne me remerciez pas c’est naturel voyons !
Memoria continue l’histoire de Geron là où l’épisode précédent, les Chaînes de Satinav, s’est arrêté: notre cher oiseleur a vaincu un vilain sorcier et se retrouve bien emmerdé parce que sa petite amie Nuri (une fée un poil crétine) s’est débrouillée pour se faire enfermer dans un corps de corbeau en cours de route, ce qui est assez difficile à vivre au quotidien. A la recherche d’un sort pour lui rendre son apparence normale, Geron tombe sur un marchand itinérant venu d’une lointaine contrée qui lui propose le deal suivant: « résouds une énigme pour moi, et je retransforme ta belle ». Ça paraît chelou comme deal, je vous le concède, mais pas bien cher payé pour de la magie de haut niveau. L’énigme en question impliquera de reconstituer l’histoire de Sadja, une princesse qui a vécu 400 ans en amont de là et qui est complètement obsédée par son ambition d’entrer dans l’histoire en accomplissant quelque haut fait. On alterne donc entre ces deux protagonistes, le premier enquêtant sur le vécu de la seconde au travers d’histoires, documents et visions diverses.
Geron de flan
J’aime pas Geron (et puis d’abord c’est quoi ce nom bordel). Aussi dynamique qu’un flan, défaitiste au possible, pas drôle, même sa voix est chiante. C’est vraiment un personnage que l’on a aucun plaisir à jouer, la faute à son manque de personnalité. D’une manière générale, aucun des personnages de cette série n’est vraiment attachant, à part peut-être le bâton parlant dont les répliques ont un certain piquant et qui jouit d’un bon doublage. Tout ça n’aide pas à accrocher au jeu et rend les premières heures assez ‘bof’, et il faudra attendre que l’histoire décolle pour s’y prendre vraiment. Alors non, bien sûr que non, ça ne se fait pas de sauter des chapitres dans un jeu d’aventure, surtout si, comme ici, l’histoire en est la composante la plus importante mais quand même, voici le lien pour télécharger un fichier de sauvegarde qui vous emmènera directement trois chapitres en avant, parce qu’on est des gros cons.
Une fois ce cap passé, par contre, le rythme s’accélère et on prend un réel plaisir à essayer de découvrir comment a bien pu finir l’histoire de Sadja: Djinns, forteresses volantes, sortilèges compliqués, le tout dans de très beaux décors dont la qualité ne faiblit pas (ou peu) et qui ont le bon goût de nous faire voir des paysages variés et exotiques. Ça change des errances de Geron dont l’univers semble se limiter à un village crasseux perdu au milieu d’une forêt tout ce qu’il y a de plus banal !
Comme un magicien entre deux tranches de pain
Niveau mécaniques de jeu, rien de bien nouveau, on pointe, on clique, on combine… et, ô joie, une petite collection de sorts fait son apparition au gré de leur acquisition par nos deux protagonistes. On retrouve la destruction/reconstruction de Geron, héritée du premier opus, mais aussi un sort de détection des émanations magiques, un autre qui permet de pétrifier/dépétrifier (ça existe ce mot ?) les gens et les végétaux, et mon préféré, un sort de coercition qui permet d’influencer les idées des gens suite à une astucieuse association d’idées aux objets qui les entourent. On sent d’ailleurs une volonté de varier les énigmes et d’aller au delà du classique « amène tel objet à tel endroit » et ça, c’est bien. Un truc que je n’ai pas compris par contre, c’est l’utilisation d’une barre d’inventaire toute moisie en bas d’écran au lieu de l’inventaire roulant qui se déploie d’un coup de molette de souris façon Deponia ou Night of the Rabbit. Pourquoi revenir en arrière sur un problème d’ergonomie déjà résolu dans moult jeux, mystère.
Enfin bref, tout ça ne nous empêchera pas de savourer l’excellente , bien que longue à décoller, intrigue de ce Memoria et ses moult tableaux sympathiques. On dirait bien que L’œil Noir est en passe de devenir une licence étoffée niveau jeux, ce qui est probablement une bonne chose – en tout cas, elle le sera avec des personnages moins nuls.
Attention, le jeu n’existe à l’heure actuelle qu’en version anglaise. Ce qui n’est pas un mal au vu de la qualité des traductions françaises des jeux Daedalic précédents mais ça peut en rebuter certains.
On aime
- L'
- histoire
- Les énigmes
- Les sorts, astucieux
- Les décors
On râle sur
- Les personnages
- L'
- absence de bande-son
- Un début très nul