La série des SotS s’arme d’un nouvel opus un peu fantasque et rigoureusement différent, The Pit. Et quand on fait un rogue-like au milieu d’une saga de 4X, forcément, ça surprend un peu, mais en même temps, un rogue-like, c’est bien !
Toresque
C’est donc un petit séjour qui se prépare sur un caillou sans plantes au fond d’un trou dont toute la population souriante semble avoir disparu. D’ailleurs, la maladie doit avoir été sacrément efficace, il ne reste aucun corps, ou alors les rongeurs sont efficaces ! Oui, le scenario ne va pas plus loin, enfin… sauf si je vous raconte la fin du jeu. Et vous savez quoi ? ON S’EN FOUT.
Oui, pourtant vous connaissez mon attachement aux histoires, mais le rogue-like fait partie de ces genres bénis qui n’en ont pas besoin ! Revenons rapidement sur le principe de ce genre de jeu qui tire son nom du premier d’entre eux, Rogue. Vous jouez un personnage dans un environnement vu de haut qui va explorer un « donjon » sur plusieurs étages avec des mécaniques de mort permanente et une forte tendance à n’avoir aucune idée de ce à quoi servent les divers consommables ramassés ça et là. Une espèce d’action-RPG sans RPG et sans action en temps réel, puisque le jeu fonctionne en tour par tour selon un système ultra simple : à chaque fois que le joueur fait une action, les monstres de l’étages font de même. Ceci veut dire, que si vous laissez tourner votre jeu pendant 20 ans sans le toucher, en revenant, rien n’aura bougé sauf panne d’électricité ou apocalypse zombatomique.
La recette d’un bon rogue-like tient généralement à trois choses : des descriptions, une création de personnage simple et variée, plein d’objets aux effets inconnus, quelques monstres des plus impressionnants aux plus inattendus, et une tendance à se dire : « merde, j’ai fait une connerie ». On va donc procéder dans l’ordre.
Toyable
Les descriptions complètement stupides pleines d’humour, de références, et les bouts d’univers cachés derrière des énigmes, voilà ce qu’on voudrait, et malheureusement, le résultat n’est pas totalement à la hauteur. Les seules bribes d’univers disponibles le seront à travers des ordinateurs qu’il faudra cracker en utilisant ses compétences de hacking puis, ensuite, pouvoir déchiffrer, là aussi, seulement avec une compétence, ce qui rend la majorité des messages illisibles avant un certain niveau d’avancement. Et même là, l’histoire se partage entre les recettes d’artisanat et quelques messages sans grand intérêt (qui se répètent souvent) mais plus ou moins chargés de références, notamment à Sword of the Stars.
On regrette de ne pas avoir une trame un peu plus chargée de ce côté-là, mais finalement, ce ne sont pas les descriptions les plus importantes non plus.
Ance
Il y a par contre de quoi se mettre sous la dent côté objets ! Une foule d’armes réparties en 7 compétences : pistolets, fusils, armes d’assaut, lances, couteaux, épées et contact. Des armes dont il faudra gérer les munitions et la durabilité et dont les meilleurs exemplaires pourront être obtenus à travers l’artisanat qui lui se sépare en deux catégories, la cuisine et le reste, sans compétences associées, mais où il faudra découvrir les recettes en décodant les messages ou, à l’ancienne, en combinant des trucs au hasard.
Et la cuisine c’est un aspect important du jeu car deux indicateurs servent à la bonne marche des opérations : la santé, assez classiquement, et l’appétit. Laisser son soldat/explorateur crever de faim, c’est réduire ses capacités et à moyen terme, le condamner à une mort certaine. Et s’il est possible de se tailler un steak sur un monstre et de le consommer ainsi, cru, il est bien plus appréciable de s’en faire un bon cheeseburger. Encore faut-il avoir les bons ingrédients ! Et l’artisanat prend vite une place importante que ce soit pour recharger son fusil laser ultra hi-tech ou pour se faire une omelette. Les descriptions des objets restent, malheureusement, un peu trop factuelles et n’apportent, finalement, pas grand-chose.
Hécanthrope
Créer son personnage plus rapidement n’aurait pas été possible, le choix est laissé entre trois classes : Marines, Scout, et Ingénieur. Comprendre : homme de combat, bon tireur avec un peu de compétences, tafiole avec plein de compétences techniques. Heureusement pour les plus belliqueux, le choix ne sera pas trop handicapant sur le long terme puisque toutes les compétences sont accessibles à toutes les classes, l’ingénieur aura juste une courbe d’apprentissage plus rapide puisque son cerveau lui permet d’apprendre vite. Par contre la moindre chauve-souris pourra aisément lui passer dessus dans les premiers niveaux s’il essaye de la tuer à mains nues.
Heureusement pour accompagner l’arsenal d’un homme seul une cohorte de monstres se terre dans les abysses de la fosse, des animaux raisonnablement réalistes : chauve-souris, rats, et chiens errants, mais c’est rapidement des aliens ou des bestioles plus grosses qui prendront la relève et feront régulièrement hésiter à aller s’y frotter. Car s’il est facile de terminer le jeu en mode facile, la chose devient plus coton à des niveaux de difficulté plus élevés.
Reries
Surtout que, comme dans tout bon rogue-like, les affres des monstres ne seront pas le seul danger. Il y a les pièges, bien sûr, mais aussi passer par une mauvaise porte ‘juste-pour-voir’, ou encore voir notre super-armure être détruite par un coup de pas-de-chance.
Mais le mieux reste l’auto-mutilation (j’ai toujours rêvé de dire ça un jour pour voir la réaction des gens). Et par là, j’entends l’utilisation de modificateurs d’armes ou de produits mutagènes. Notez que je n’utilise nulle part le terme « amélioration » alors que dans beaucoup de cas, l’effet obtenu est intéressant. Dans d’autres, la durabilité maximale de votre arme ultra customisée peut tout d’un coup être réduite de moitié ce qui amènera votre beau jouet à tomber en poussière dans 4 utilisations parce que vous ne l’avez pas réparé depuis longtemps. Merde.
Mais c’est aussi ça l’esprit rogue-like, c’est aussi ça de souffrir de ses propres décisions, et The Pit réussit plutôt bien cet aspect-là. Les graphismes proposés sont vraiment bons, les animations plutôt variées au vu du style de jeu, et l’aspect du personnage pourra même évoluer avec certaines armures. Par contre, la bande son, comme souvent dans ce genre de jeu pourra être laissée aux fin fond de la fosse. The Pit est un jeu amusant, mais je pense qu’il reste principalement dirigé aux fans de la saga des Sword of the Stars ou aux joueurs de rogue-like pour les changer un peu de leurs habitudes. Parce que le manque d’amusement dans les descriptions ne donne pas forcément envie d’en voir plus pour lire la boutade suivante.
On aime
- Les graphismes
- Le principe d’actions qui prennent plusieurs tours
- La variété d’armes qui encombrent l’inventaire
- L’artisanat
- La gestion de la faim
On râle sur
- Le manque de blagues dans les descriptions
- La bande son haïssable
PS : Vous avez le droit de haïr mon sens de l’humour pour les titres de cet article.