par Doude le 29 avril 2013
  • Date de Sortie
  • Genre
  • Plate-formes
  • Développeur
  • Editeur
  • 16 octobre 2012
  • Point n' Click en barbapapa
  • PC (steam)
  • Daedalic Entertainment
  • Daedalic Entertainment
 

Edna & Harvey

Harvey's new Eyes

On a tous connu, du temps où on fréquentait l’école primaire, cette petite fille bizarre assise au fond de la classe qui ne parlait pas beaucoup, se faisait tirer les cheveux à la récré et dont les amis imaginaires tapis dans l’ombre du préau passaient le temps en mangeant les entrailles des enfants trop bruyants. Voici son histoire.

Jeu d’aventure point n’ click classique à l’extrême, cette suite d’Edna & Harvey: the Breakout (auquel je n’ai pas joué et qu’il n’est pas nécessaire d’avoir parcouru pour saisir toute la finesse du scénario d’Harvey’s new eyes) surprend d’entrée de jeu par deux caractéristiques: son style graphique euh… particulier, et son mode de narration.

Warf.

Des chiens qui jouent au poker dans un saloon aux murs recouverts de curry.

Vas-y petite, fais-nous un dessin

Couleurs pastel ! Trait tremblé ! Perspective naïve des décors ! Animations approximatives ! Il va nous falloir un petit temps d’adaptation pour appréhender pleinement la touche graphique d’Edna & Harvey. Le joueur voit le monde au travers des yeux de Lilly, enfant charmante mais particulièrement créative avec une tronçonneuse, ce qui explique cette impression de se balader dans les pages d’un livre de coloriages flippants de niaiserie. L’histoire commence dans un couvent où sont séquestrés et éduqués des enfant difficiles. Lilly et Edna vont devoir s’en échapper avant l’arrivée du docteur Markel, psychiatre très compétent mais ne portant pas les enfants dans son cœur et particulièrement pas Edna, avec qui sa dernière rencontre s’est soldée par la perte de ses jambes et d’un œil. Ramasser des machins, bricoler des trucs, contrevenir aux lois élémentaires de la physique, du bon sens et du bon goût et enfin, peut être, s’évader vers la liberté au terme de trois chapitres de folie sordide peinte en rose bonbon. On notera l’apparition rapide d’un système d’auto-hypnose dans les mécaniques du jeu, qui définit ce que Lilly est autorisée à faire ou pas: jouer avec le feu, manier des objets coupants, boire de l’alcool et autres possibilités amusantes qu’il va nous falloir débloquer pour progresser.

Papy, papy, tu nous lis une histoire ?

La petite touche qui fait tout, c’est la voix du narrateur. En effet, Lilly ne parle pas – ou uniquement par monosyllabes car elle est timide la pauvre enfant – et il faudra compter avec cette voix de présentateur de programmes jeunesse en arrière-plan pour commenter l’histoire et le fond de la pensée de notre héroïne à couettes. Extraordinaire narrateur qui a le don d’édulcorer avec finesse toute l’horreur de la situation sous d’épaisses couches de sucre-glace politiquement correct. On joue à fond la carte de la mise en abîme, parti-pris sympa qui souligne encore plus, si c’était possible, le surréalisme de ce jeu.

Je me suis laissé porter jusqu’au bout par cette aventure à la fois triste et marrante, histoire de deux gamines complètement névrosées et d’un lapin en peluche maléfique, avec grand plaisir. Malheureusement, c’était un peu court, et les finitions laissent à désirer: animations et qualité du dessin (en tenant compte du parti-pris « naïf ») sont en deçà de ce qu’on attend d’un jeu Daedalic. La qualité de l’écriture et son humour cynique, sa mère, ainsi que le doublage bien funky (uniquement traduit en anglais) restent les vrais points forts de ce … truc aussi rigolo que dérangeant.

On aime


  • Lilly, adorable gamine psychotique et sa pote Edna
  • La drogue, en quantité suffisante pour apprécier certains passages de ce jeu

On râle sur


  • Les graphismes et animations parfois bâclés
  • Trop court !

Co-papa du blog, gribouilleur de profession et amateur de fromage, le Doude est un gamer au grand cœur qui a élevé le tourisme vidéoludique au rang d'Art. Troquant ses T-shirts d'obscurs groupes de Metal pour une chemise à fleurs, il parle à tous les PNJs, fait des screenshots des paysages juste parce que c'est beau et peut passer des heures à choisir quel pantalon mettre à son personnage pour qu'il soit assorti à son armure du Chaos +7.