Red Faction Armageddon, des insectes, oui mais des gros !
par Günther le 22 mars 2013

Red Faction : Armageddon

Les tyranides au pays des chauves

Red Faction, cette série de jeux d’action dont la singulière originalité, à ses débuts, était la possibilité de détruire les décors, tous les décors, enfin, presque tous les décors, s’est vu pourvoir nombre d’opus, et j’ai rejoué au dernier, histoire de vous sortir un petit nanar des fagots. L’autre originalité de Red Faction, c’est aussi de savoir changer de concept à chaque opus !

Darius, notre héros, chauve donc

Darius, notre héros, chauve donc

Mars, et ça repart

On incarne donc un josé (qui s’appelle Darius) au crâne rasé, comme tous ses pairs ou presque, ancien marine d’élite de la mort d’avant-garde qui se fait bien niquer la gueule par son Némésis, et grand méchant tatoué, dans la mission tutorielle. Le fourbe vous entourloupe en se déguisant pour pouvoir s’enfuir en réussissant tout de même son plan de détruire le terraformeur planétaire. Résultat la vie sur Mars devient un tantinet compliquée avec seulement des terraformeurs locaux séparés par des bancs de désert rouge infâme. C’est là que commence une vie plus dure de mercenaire bad-ass itinérant, mais toujours au crâne rasé pour conserver l’aérodynamisme, que voulez-vous, quand on est la lie de l’armée et qu’on a un gros ego, on fait ce qu’on peut.

On reprend Darius quelques années plus tard, sa vie de mercenaire mineur (entendre qui mine des trucs) installée, un nouveau contrat pour aller aider à forer un trou dans un bout de cristal particulièrement solide s’avère être une nouvelle entourloupe de bâtard de la part du grand tatoué en chef pour libérer sur la planète les habitants originaux de Mars, les indigènes du coin, des insectoïdes bourrins et rapides, entre Starship Troopers et Warhammer 40K (d’ailleurs, le jeu passe son temps entre ces deux références, les marines comme Darius partageant un air de famille avec les légion de l’Empereur de l’Humanité). Forcément, les insectoïdes n’étant que peu sympathiques et soutenus par une bande de cultistes complètement barjots menés par un certain tatoué, le sort de l’humanité sur Mars devient… discutable.

Adam Hale, dit le grand méchant tatoué, chauve aussi

Adam Hale, dit le grand méchant tatoué, chauve aussi

FPS FPS TPS RTS TPS… j’en oublie ?

Comme je le disais, une des originalités de la saga c’est de chercher à renouveler son concept régulièrement. Deux FPS d’abord puis du RTS et du TPS. Mais même entre Armageddon et son TPS de prédécesseur, la donne est radicalement différente. L’autre se situait dans un monde ouvert, c’est désormais un jeu linéaire qui s’offre à nous, et pourtant ce n’est pas nécessairement un inconvénient, puisqu’au lieu de chercher une forme de liberté d’action, le jeu part à l’extrême opposé vers des couloirs étroits et sombres pour aller offrir une ambiance plus proche du survival-horror que du jeu d’action bourrin.

Sauf que… sauf qu’on reste sur du Red Faction, et que le jeu reste un jeu d’action. Mince, on y était presque, des trucs qui sautent de partout en faisant peur aux gosses, des actions où il faudra survivre à une horde le temps qu’une satanée porte s’ouvre en priant pour avoir assez de munitions et, le cas échéant, courir au milieu des monstres pour ramasser trois cartouches de fusil à pompe. On tenait presque la bonne sensation, ça ne tient à pas grand-chose, peut-être le ton de l’histoire, ou l’habitude qu’on a avec la saga, ou, tout simplement, le fait de pouvoir détruire quasiment n’importe quoi en quatre coups de marteau à pistons maximum, oui, ça aussi ça doit jouer…

Winters, le militaire pote de Darius, et chauve aussi !

Winters, le militaire pote de Darius, et chauve aussi !

Darius leeeeeeeeeee bricoleur !

L’autre originalité de l’opus est dans l’interaction avec les décors. Si on pouvait jusque-là transformer n’importe quel bâtiment, arbuste, voiture, ou caillou en gruyère, voire en tas de gravats, il est aussi possible désormais de les reconstituer grâce à un adorable bracelet de haute technologie ! Et le jeu cherche à exploiter tout ça, il faut des fois reconstruire un pont pour passer tout en faisant gaffe aux tirs d’ennemis ou détruire une ruche gigantesque qui a parasité une caserne.

Finalement c’est peut-être tout simplement ces objectifs bourrins ou ces combats épiques qui font que le jeu ne peut pas fonctionner comme un survival-horror. On est un soldat surentrainé et sur-bourrin, ça se sent, le jeu transpire la testostérone, alors que classiquement, dans le survival, on n’est pas grand-chose.

LE MARTEAU !

LE MARTEAU !

Variété, variété, mais pas trop

On sent que Red Faction : Armageddon cherche à varier, à faire changer la donne, on le sent qu’il essaye. Que ce soit par rapport aux jeux précédents ou au sein de son aventure. Il offre ainsi une foultitude d’armes différentes, du marteau à piston au fusil à trous noirs en passant par les petits pistolets à cartouches explosives, mais la possibilité de ne transporter que 4 armes à la fois vient limiter ça, parce que forcément, on trouve rapidement son bonheur, ses armes fétiches pourrait-on dire, et qui n’a pas rêvé de foncer avec un marteau à pistons pour écraser des fourmis ?

Alors on finit par trouver ses habitudes, par remarquer que les missions se ressemblent. On se dit qu’on continue pour l’histoire, sauf que la narration n’est pas formidable, pourtant l’histoire n’est pas si navrante, mais les répliques frisent le nanar en permanence. Et puis, rapidement, on finit par se rendre à l’évidence. On est juste là pour casser des insectes, et si on pouvait le faire en prenant des postures de super-héros japonais, ce serait encore mieux !

Voilà, quand on est arrivé là, on sait que le jeu passe bien, qu’il fait son travail à ce niveau-là. Que les graphismes ne sont pas fantasques mais suffisent à ne pas piquer les yeux, et que les doublages anglais sauvent une grosse partie des répliques et de l’histoire par leur qualité. Mais surtout, on sait que la prochaine fois qu’on voudra tuer une araignée, on prendra un marteau !

On aime

  • Le bourrin
  • Le Marteau
  • Les insectes écrasés
  • Les répliques
  • Le voice acting
  • L’effort
  • La nervosité

On râle sur

  • L’obscurité permanente
  • La narration
  • Ne pas pouvoir trimbaler 30 armes sur soi

 

Günther c'est le gibbon à l'origine de tout, ou, comme l'appellent les anglophones : "The All-gibbon" ! Il aime les jeux, tous les jeux, même les mauvais. C'est pratique les mauvais jeux, ça fait des choses à lancer sur les gens ! Singe-en-chef de Goreroll, si vous avez une question, une remarque, ou juste envie d'un masque nauséabond, adressez-vous à lui.