Un peu en retard parce qu’on aime bien prendre son temps pour faire les choses bien comme il faut chez GoReroll (comment ça ‘bullshit’ ?), on vous parle de la dernière pokébouse sur DS. Parce qu’il n’y a pas que les Pouneyz dans la vie, il y a aussi les Carapuces brillants.
Ça fait quelque chose comme 15 ans que je gambade joyeusement dans les hautes herbes et me bats sans répit pour devenir le meilleur dresseur. Et à chaque nouvelle génération de Pokémon, il y a toujours ce petit pincement au coeur du début de partie, ce moment où l’esprit plonge de toute son âme dans le monde merveilleux des Pokémon tandis que le corps reste tristement assis sur un strapontin crasseux de métro, pour se taper la sempiternelle demi-heure de tutoriel qui t’explique que, dans le monde merveilleux des Pokémon, il y a des créatures merveilleuses appelées Pokémon qu’on attrape comme ça, et qu’on fait combattre comme ceci, et qu’on appuie sur X pour afficher le menu, et qu’avec le Vokit tu peux appeler tes am- MAIS TA GUEULE ! On le sait comment ça marche, la formule n’a pas bougé d’un putain de poil de fion de chimpanzé laineux depuis quinze ans et pourtant, à chaque nouvelle édition, le tutoriel se rallonge et le début de partie est de plus en plus insupportable, avec son défilé de PNJs insipides qui viennent nous casser les pokémiches toutes les deux minutes pour nous expliquer comment fonctionne tel ou tel gadget. C’est bien simple, il y a plus de dialogues explicatifs sur le fonctionnement des features du jeu que de dialogues liés à l’histoire ! Non pas que la narration ait jamais été le point fort de la série, mais tout de même…
Pareil mais différent
Pokémon Noire 2 / Blanche 2, c’est donc Nintendo qui fait ce que Nintendo fait le mieux depuis des millénaires, un copier-coller du jeu précédent avec tout un tas de gadgets et d’habillages en plus pour faire croire qu’il y a du nouveau dans la cartouche. Les emmerdeurs soulèveront, avec raison, le fait que traditionnellement les générations de Pokémon vont trois par trois: Bleu et Rouge puis Jaune un an plus tard, Or et Argent puis Cristal, et caetera, la troisième sortie étant juste une version un peu améliorée des deux autres, et que là chez Nintendo ils se sont fendus puisque non seulement il y a plein de gadgets en plus des fonctionnalités de Noire et Blanche, mais en plus une toute nouvelle histoire, de nouveaux lieux à visiter, la pokéfaune a été re-répartie et enrichie dès le début du jeu par la présence de bestioles des générations précédentes, et tout, et tout. Certes. On comptera au nombre des nouvelles fonctionnalités le Pokéwood, lieu purement cosmétique qui nous permettra de faire jouer des courts métrages à nos Pokémon et dresseurs. Parfaitement inutile mais rigolo, ne serait-ce que pour voir des personnages emblématiques revêtir les habits de héros de santaï ridicules et donner la réplique comme seuls les acteurs de sitcoms japonaises savent le faire. Amusant aussi pour la façon dont c’est présenté: deux gugusses qui gigotent avec leurs Pokémon devant un fond vert, et paf cinq minutes après on a un film. Il y a une plâtrée de nouvelles missions pour le Heylink, ce truc dont je n’ai toujours pas compris la finalité au bout d’un an si l’envie vous prend de faire pousser un bonzaï magique virtuel, et une galerie marchande coopérative dans laquelle vous pouvez invitez vos amis pour qu’ils y ouvrent des boutiques. Cette dernière est intéressante à plus d’un titre, puisqu’elle vous donne accès à des objets et baies rares ainsi qu’à des bâtiments qui vous permettront de faire leveller plus rapidement vos bestioles. Des fonctionnalités pas vraiment indispensables donc, mais rigolotes si vous y consacrez le temps nécessaire.
Je pars pour une aventure !
La nouvelle histoire ne casse (toujours) pas des briques, avec ses méchants pas trop méchants et ses personnages secondaires dispensables (on retrouve l’insupportablement niaiseuse Bianca, youpi), ses Pokémon légendaires qui apparaissent un peu trop à propos et qui, euh… fusionnent ? Okay. Voilà une piste intéressante pour les générations à venir, tiens: l’hybridation des Pokémon. Il y avait un super jeu sur PS1 en 99, qui s’appelait Jade Cocoon, dans lequel on capturait des monstres avec une flûte magique pour les faire combattre contre d’autres monstres… plagiat ? Sûrement. Le truc rigolo, c’est qu’on pouvait les faire fusionner pour obtenir quelque chose de complètement différent et, grâce à de savants calculs, optimiser leurs stats. Alors bon, je me disais, maintenant qu’il commence à y avoir des redondances dans le monde des Pokémon, rapport à leur nombre de plus en plus élevé et au champ des possibilités qui se réduit d’autant, avec la prolifération des bestioles optimisées, on pourrait, peut-être, envisager de donner au joueur la possibilité dans un futur proche de jouer au petit pokégénéticien et… non ? Okay, okay je disais ça comme ça.
L’aventure en elle-même est un poil plus longue que celle des versions Noire et Blanche et met un peu plus en avant les Champions d’arène, seuls personnages un peu charismatiques. Très guidée, elle offre toujours aussi peu de liberté au joueur et, bon sang, quand on pose une question à mon personnage j’aimerais avoir enfin la possibilité de répondre honnêtement au lieu de me retrouver face à un dialogue bloqué dès que l’on dit « non, j’en veux pas de ton pokédex ce qui m’intéresse c’est de péter la gueule aux autres dresseurs et racketter leur thune » au professeur, nom d’une poképipe.
On a toujours les changements induits par le cycle des saisons, enrichis par l’ajouts de nouveaux lieux à visiter, plus d’évènements liés au temps, plus de PNJs qui font des… trucs divers, plus de Pokémon qui apparaissent à des points fixes selon divers paramètres bref une chiée de bidules et de machins qu’il serait futile d’essayer de lister pour nous faire partir dans tous les sens. On en oublierait presque de courir après les badges d’arène, tiens.
C’est super efficace !
Comme on n’avait pas fait de review des versions Noire et Blanche (bouh les mauvais), j’en profite pour glisser ici une petite appréciation du système de combat de cette génération, parce que bon quand même c’est UN PEU le coeur du jeu, quoi. Il est, au fil du temps et des peaufinages successifs des versions, devenu parfait. Voilà. Propre, équilibré, fluide, juste, je suis un peu emmerdé parce que je ne sais, pour le coup, pas trop quoi dire. Et si l’aventure solo a tendance à vous détourner toutes les cinq secondes de ce louable objectif qu’est le passage à tabac des animaux de compagnie de tous les enfants de dix ans de la région pour vous demander de focaliser sur un gadget à la con, c’est bien en multijoueur que l’on trouvera son bonheur. Les combats solo, duo, trio, coopératifs, dans le métro, en sans-fil avec mamie ou sur le web face à des Coréens sur-entraînés, le choix est riche. Et pour les timides, on notera l’ajout génialissime du Pokémon World Tournament qui nous permet de tataner les champions d’arènes et Maîtres des versions précédentes. Oh voui oh voui la nostalgie. Et le challenge aussi, car ces combats-là s’enchaînent exactement à la façon d’un tournoi et offrent un bon niveau de difficulté.
Que du bonheur au final, même pour les vieux râleurs qui comme moi ont découvert la machine à fric pokémon sur leur grosse Game Boy toute moche. Y’en a pour tout le monde, du duelliste pointu qui aime se casser la tête sur l’optimisation de son équipe, au gentil casu qui a juste envie de jouer avec ses bestioles préférées et faire du social. Mon regret, ô grand regret, reste que la licence ne change ni ne vieillit jamais pour proposer un contenu un peu plus mature à son public, ne serait-ce qu’au niveau narratif et éditorial. Au contraire, Pokémon semble régresser d’année en année pour conquérir un public toujours plus jeune – bon calcul après tout, puisque les enfants de chaque génération restent conquis plusieurs années après.
On aime
- Cara-carapuce ?
On râle sur
- Miaouss, oui la gué-guerre.