Un monde bien sombre que celui d’ITSP, et pour cause: un gros parasite fait d’ombres mouvantes a dévoré le soleil ! Plongeons avec délice dans les miasmes dégueulasses d’un piège vicieux pour restaurer la lumière de l’astre chéri.
Le concept est simple: aux commandes d’une petite soucoupe volante tout ce qu’il y a de plus mignon et kistch, l’E.T que nous sommes va devoir se déplacer de zone en zone sur la Shadow Planet, résoudre des énigmes pour progresser, récupérer un panel d’outils indispensables, dégommer les sales amibes pourries qui pullulent là-dedans et mettre à terre des boss gigantesques; le tout dans un environnement des plus hostiles qui marque avant tout par son étrangeté. Grâce à la direction artistique éclairée et omniprésente d’un certain Michel Gagné, vétéran québecois sévissant dans l’animation, on a droit à des décors assez fous qui pullulent de détails flippants, qu’il s’agisse d’inoffensifs mouvements de la végétation, de gigantesques scies rotatives et autres foreuses à fusion, ou encore d’une faune démesurée et monstrueuse qui s’ébat en toile de fond. Ça fait bien chier d’ailleurs, je ne compte plus le nombre de fois où je me suis fait crever par une amibe de passage pendant que je regardais un truc gigoter en arrière plan ! Dans un monde où les murs sont vivants et qu’ils essayent de vous agripper de leurs petits tentacules visqueux à la moindre occasion, le tourisme, ça pardonne pas…
Ma soucoupe a une pince agrippante, un scanner, une scie mais pas de lime à ongles
Concernant la progression, on pense Metroïd-like, avec la nécessité de récupérer des outils pour débloquer certains passages et progresser, et la part importante d’exploration pour récupérer les items cachés, avec le bémol qu’ITSP tient plus du jeu de puzzle et d’énigmes que du shooter. Si le pilotage de la soucoupe est des plus grisants et le sentiment de dangerosité omniprésent tout au long du jeu, on regrettera que le gameplay se «calme» de plus en plus au fil de la progression, passant du jeu de survie et d’esquive/shoot à la résolution de puzzles, alors que les premiers trailers (vieux, certes) promettaient une action plus intense, plus difficile, une lutte quasi désespérée contre un ennemi gigantesque qui ne laisserait aucun repos au joueur, bref une vision peut-être plus fidèle à la première intention, celle de nous plonger dans un voyage mortel dans l’obscurité, celle qui mord et vous tire vers le fond du gouffre. Mais je m’emballe. Il est vrai que le jeu offre déjà un bon niveau de difficulté qui atteint des sommets d’infamie dans les deux modes multijoueurs proposés et que le parti pris de se détacher du style «shooter» évite de faire d’ITSP un manic shooter de plus avec ses pluies de projectiles et ses explosions gigantesques. Ici, notre petite soucoupe est fragile, relativement lente et sa puissance de feu des plus risible. Les améliorations comme les couches de blindage supplémentaires s’arrachent de haute lutte au prix d’une exploration poussée et une utilisation judicieuse de la scie circulaire ou du rayon-tracteur dans les situations adéquates produiront de meilleurs résultats qu’un bête arrosage de rayons laser !
Quand les soucoupes volantes assombrissent le ciel, c’est pour mieux apporter la lumière
Si la fin de la campagne s’atteint au prix d’un acharnement modéré, ce ne sera pas le cas pour les mode de jeu supplémentaires qui ont de quoi ravir les plus hardcores: conçus pour y jouer à plusieurs, mais on peut y aller solo si l’on se sent l’âme d’un warrior. L’un nous propose d’amener une bombe au cœur d’un astéroïde infecté par le parasite en un temps limité, en passant par un dédale de grottes et de tunnels souterrains blindés de pièges. Le second nous met bien la pression d’entrée de jeu en lâchant aux trousses de nos pauvres culs d’aliens un gigantesque poulpe qui plonge tout dans l’ombre sur son passage. Il faut donc se traîner deux lanternes le long d’interminables couloirs, s’entraider pour déblayer le passage des rocher qui le bloquent, dégommer de la bestiole le plus vite possible et esquiver toutes les saloperies qui s’agrippent, collent, vampirisent et nous tirent vers la gueule de l’immonde calamar. Comme on peut y jouer jusqu’à quatre sur le même écran, c’est assez cool et donne lieu à un sacré bordel. Beaucoup moins cool, on nous a collé cette merde infâme de Microsoft Live pour la version PC, qui nous oblige à créer un compte et à se connecter à chaque début de partie pour que Microsoft nous autorise, dans sa grande mansuétude et après moult temps de chargement et de connexion, à jouer à un jeu qu’on a acheté sur Steam. Toujours aussi détestable.
En dehors de cette petite contrariété de merde, Insanely Twisted Shadow Planet est fidèle à son nom et propose une expérience originale, prenante, et gratifiante bien que trop courte en solo. En plus, les musiques des cinématiques sont des instrumentales de Dimmu Borgir. Quoi de plus approprié pour illustrer toute la folie et la démesure de cet univers ténébreux, je vous le demande.
Le mot du gros con
Connaître Dimmu Borgir ? Non sinon, le jeu est rigolo et le calmar en mode multi ne nous aura eu que grâce à la turgescente langue baveuse d’une… anémone-grenouille ? J’ose à peine imaginer la quantité de drogue ingérée dans la réalisation de cet univers…
On aime
- Les décors complètement fous
- Les boss, démesurés et assez tactiques
- Le look infâme des créatures
On râle sur
- La campagne est trop courte !
- Cette merde de Windows Live