Connaissiez-vous les Tower offence ? Non ? Moi non plus jusqu’à ce que je tombe sur Anomaly : Warzone Earth. C’est bon et innovant, décidement les pays de l’est se révèlent toujours un peu plus chaque jour.
Les towers defense sont des jeux où l’on doit tenir une position à tout prix en postant des systèmes défensifs à des points stratégiques afin d’éliminer les ennemis qui veulent notre perte (grosso modo, il y a des variantes). Ici, c’est l’inverse, l’ennemi à pris des positions et nous devons réussir à franchir les lignes. Pour ce faire, on incarne un « Highlander » qui n’a même pas peur des tirs de phasers (il perd de la vie, mais il ressuscite très vite). Aux commandes d’une ligne de véhicules blindés nommée la Section 14, le héros va devoir faire en sorte d’atteindre les objectifs fixés par son supérieur et découvrir ce qui se passe.
Un scénar comme tant d’autres…
2018, un objet volant non identifié se brise en entrant dans l’atmosphère terrienne, l’un des morceaux s’écrase dans Bagdad et l’autre à Tokyo. Un dôme énergétique rouge opaque cache la zone. L’armée va donc intervenir et va chercher à « comprendre » le phénomène. La section 14 va se coltiner tout le sale boulot, à grands coups de renforts aéroportés et de véhicules de guerre, on va résoudre le problème. Les ennemis sont des extraterrestres qui contrôlent les voies terrestres avec de grandes tours de defense. Il va falloir trouver le(s) bon(s) chemin(s) pour arriver jusqu’au centre de la perturbation. Comme d’hab, le scénar c’est du précuit classique, rapide et très stéréotypé, le décor est planté en 3 minutes et y a plus qu’à faire de la compote de l’espace. Tout au long du jeu, les dialogues et les interventions des autres persos de l’histoire restent empreints de tous les clichés que l’on a déjà pu voir, le voice acting est propre mais ça manque de crédibilité et d’émotion. En fait, du côté « histoire » ça reste assez plat, même si en soi, l’histoire n’est qu’un prétexte pour le jeu. Une fois que l’on a résolu le problème en Irak, la seconde partie du jeu se déroule au Japon, c’est l’occasion de découvrir de nouvelles petites choses et de mettre à profit les connaissances acquises concernant notre opposant dans un décor plus fourni.
Mais un concept étonnant
Niveau gameplay, c’est très simple, on contrôle un super soldat à la tête d’une formation de véhicules de terrain. Il y a trois concepts principaux à comprendre qui sont au coeur de la mécanique de jeu. Il faut d’abord acheter sa colonne de blindés en choisissant entre 5 véhicules qui ont leurs propres spécificités et faire attention à l’ordre des véhicules, car l’engin en première ligne subit tous les assauts. Ensuite, il faut réfléchir au chemin à prendre pour éviter de subir trop de dégâts, mais en éliminant assez d’opposants pour gagner du pognon ou en récupérer sur le chemin pour grossir les rangs. Enfin, il est nécessaire de bien apprendre à utiliser les quatre bonus au bon moment. Chaque bonus a une durée et une zone d’effet, on retrouve le champs réparateur, la zone de brouillage des tirs ennemis, l’appât pour détourner le tir des ennemis et le bombardement pour pacifier une zone. De temps à autres des avions larguent des bonus qu’il faut aller chercher avec le personnage en passant par des zones inaccessibles par les véhicules ou sur l’emplacement d’une ancienne tour adverse. Pour le reste, tout est une question de timing et de choix de la trajectoire. L’action est entraînante et on aime trouver la faille de chaque installation ennemie et comment parvenir à les détruire. Malheureusement, il y a trop peu de diversité pour éviter la sensation de répétition.
Quand ça fait booom !
Même si la qualité visuelle présente dans la cinématique n’est pas aussi bien retranscrite dans le jeu, il faut avouer que c’est pas mal du tout. Clairement, ça manque un poil de diversité, mais l’ambiance post-apo est présente et ne manque pas de charme. Le design des extraterrestres respecte les idées que l’on peut se faire des méchants de l’espace, avec des lumières rouges qui font peur, des rayons de la mort et une fâcheuse tendance à « popper » de nulle part quand il faut pas. On a un bon ensemble de lumières et du côté son, c’est tout aussi bien sauf pour les voix qui manquent d’émotion. Quand ça explose et que les rayons sont sur nos troupes, l’ouïe frétille. Les ambiances sonores sont également bien pêchues et ponctuent l’action dans des thèmes qui collent bien avec la zone géographique du conflit. D’une manière générale, il est vraiment agréable de jouer et même si le point de vue de la caméra est un peu trop éloigné à mon goût, on profite suffisamment des visuels. Une question se pose tout de même, mais où est donc passée la population, à aucun moment on n’en parle, elle a juste disparu ? A-t-elle fui ou s’est-elle faite enlever et réduire en esclavage ? On ne le sait pas, c’est un peu dommage que l’aspect humain ne soit que peu présent. Cela aurait apporté un plus de voir dans les nombreuses explosions des petits bouts de gens qui volent ou qu’ils soient juste soufflés.
Un bon petit jeu innovant
Après les quelques heures passées sur le jeu (en mode facile, parce que le mode hard devient vraiment chaud), je finissais par me déplacer dans la ville en repensant à ma trajectoire et en me disant que d’autres chemins m’auraient peut être permis d’aller plus vite (je suis un poil influençable en ce moment). J’ai toujours aimé les Tower Defense et c’est une agréable surprise de voir un jeu comme celui-ci qui a su prendre le contre-pied de ce qui se fait pour offrir une expérience de jeu enrichissante. Il faut encore approfondir le principe et en faire quelque chose de plus poussé, mais c’est déjà pas mal. D’ailleurs, le jeu a remporté des prix, Apple notamment. Je n’ai pas parlé du scoring et du système de classement ni même du mode « co-op » sur PS3, car ce n’est pas le coeur du jeu, mais ils ont le mérite d’exister. Riches de ce succès et ayant appris de leurs erreurs, les développeurs remettent le couvert pour nous préparer un nouveau menu, cette fois-ci, on se concentre sur la Corée. On peut noter que le graphisme se dirige vers du cell-shading un peu à la Borderland.
Vous aurez plus d’informations sur ce nouveau mode ici : http://www.11bitstudios.com/games/13/anomaly-korea
On aime
- Le concept de base du tower defence mais dans l’autre sens
- L’univers graphique est pas mal, mais les interfaces sont plus intéressantes encore
- Le dynamisme des musiques, des sons et tous les petits effets qui vont avec
On râle sur:
- La durée de vie est vraiment trop courte (sauf si on joue en hardcore)
- Le manque de variété, pas assez d’ennemis et de bonus différents
- Le fait que l’on ne puisse pas faire plusieurs groupes de combat pour plus de stratégie