par Sébastien le 7 septembre 2012

Too Human

Too moisi

Deuxième bananar en deux semaines, je vais finir par y voir un signe, et peut-être même à y prendre goût qui sait ? Mais celui-là ça faisait un moment qu’il trainait sur mon étagère, alors je me suis dit qu’il était temps de le subir.

parce qu'en vrai, ça fait peur

Il a un peu la classe, mais seulement en dessin …

Too Human. Qu’en est-il donc de ce jeu ? Son titre à la portée hautement philosophique est-il là pour nous donner un aperçu de la profondeur de son gameplay et de son histoire, ou est-il simplement le fruit d’une réflexion plate ayant pour but d’essayer de vendre du boudin ? Mon expérience avec ce jeu me ferait suggérer la seconde version.

Dans un univers ultra-futuriste imprégné de mythologie scandinave et de magie plus ou moins improbable, nous incarnons donc Baldr, grosse brutasse de base qui doit aller se battre dans une contrée glaciale pour péter la gueule à des bestioles mécaniques, parce qu’après tout, les saloperies mécaniques c’est pas très naturel tout ça ( sauf quand ça bosse pour nous mais ça dans le jeu on en fait abstraction bizarrement ).
Durant les premières heures du jeu, on va croiser Odin, Freyja ( avec qui on a manifestement plus ou moins une relation, mais en fait pas trop. Le voice-acting calamiteux ne nous aide pas à démêler le vrai du faux … ), voir Yggdrasil, parler à trois meufs chelous qui sont en fait une seule et même personne… Mais à peu près rien n’a de sens, tout est soit cousu de fil blanc, soit complètement décousu et au final c’est quand même bien la merde. Surtout que notre histoire se tache de flash-backs réguliers mais aux cut très violents. On a vite fait de s’y perdre.

Bref, donc comme dans tout Hack’n’Slash incohérent qui se respecte, dans notre univers de science-fiction-fantasy, Baldr se trimbale avec un marteau et un bouclier complètement disproportionnés alors qu’il pourrait avoir un gros gun laser de la mort pour tout déboiter. Au final, le seul gun que j’ai pu choper c’est une pétoire ridicule qui fait à peine plus bobo qu’une explosion de banane en pleine face.

Bonjour, nous sommes MILLE

Eh oui, ça ressemble beaucoup aux geth de ME

Mais si seulement l’histoire et la cohérence de l’univers étaient le truc le plus mauvais du jeu. Non, ça aurait été bien trop facile. Non, je pense que chez Silicon Knights, ils ont fait le pari de trouver le système de caméra le plus horrible du monde. Disons que j’ai rarement vu moins pratique. La caméra se positionne un peu aléatoirement dans une direction où on a peut-être possiblement essayé de taper à un moment donné. Parce que oui, dans Too Human, on tape avec le stick droit et le seul contrôle que l’on possède sur la caméra c’est de la replacer dans notre dos avec un bouton. Autant dire que ça me troue pas mal le cul niveau «j’en chie pour voir ce que je fais».
Parce que péter la tête de robots moches ( et qui par un hasard total ( le calendrier parle en leur faveur ) ressemblent violemment à ceux de Mass Effect ), c’était bien trop facile sans les bugs de gameplay. On a aussi droit aux magnifiques animations en glissades foireuses sur 15 mètres entre deux ennemis, un verrouillage improbable des ennemis, des flingues qui ne peuvent tirer ni en haut ni en bas, j’en passe et des meilleures, le pompon revenant sûrement à l’espèce de premier boss improbable composé de brics et de brocs rouillés armé d’un marteau géant.

Ses yeux sont terriblement vides d'expression

Freyja, "l'intérêt féminin" du jeu

Je ne peux pas me permettre de lâcher cet article dans la nature sans parler de l’aspect visuel de l’ensemble. Si l’idée première de vouloir mêler science-fiction et mythologie nordique est très louable en soi (sur le papier, dans Ilium/Olympos de Dan Simmons, ça marche, même si c’est avec des grecs ), le résultat final est plus que moyen. Même si l’on retrouve sur les personnages quelques attributs qui nous permettent de remettre qui est qui (Odin avec son cache-oeil par exemple ), le reste est définitivement fade. Pas grand chose à se mettre sous la dent, les armes et armures n’ont rien de spécial alors qu’on aurait pu s’attendre à voir des runes dans tous les sens, des ailes, des chaînes, des peaux de loups, des trucs qui ont un peu la classe quoi. 
Mais là, tout sent le Mass Effect bas de gamme. Alors certes, on me rétorquera que le jeu est dans les starting blocks depuis 1999 et que oui forcement ça a daté. Mais non, je refuse de me borner à ça, car si la technique n’est en soit pas SI horrible que ça ( visuellement j’entends, parce que le moteur physique en revanche, une belle catastrophe ), la DA elle est à chier. Voila le mot est dit. C’est en pleine nature.

Tentez de le retenir, Too Human est vraiment horrible. Mais en même temps, chez GoReroll, on aime bien ça les trucs pourris, c’est aussi pour ça qu’on en parle, parce qu’on veux vous en faire profiter. Vraiment, c’est pour votre bien. Comme ça vous pourrez apprécier les bons jeux…

On aime :

  • l’essai ( raté ) de mêler SF et mythologie. Y’avait une bonne idée à la base

On râle sur :

  • le moteur physique à chier
  • les dialogues téléphonés et mal doublés
  • la lenteur absolue de certains passages obligés
  • le gameplay injouable
  • la caméra inutilisable
  • ça se fait pas de tirer sur l’ambulance au bout d’un moment …

Sébastien, à la base, c'était le mec qui devait développer Goreroll. D'ailleurs, c'est le mec qui a développé la première version de Goreroll. Même qu'il a fait quelques articles. Puis il a sombré dans les méandres du scoutisme et de la politique. Depuis personne ne l'a vu... En tous cas, nous on ne l'a plus vu !

http://sebastienbartoli.com