Vous avez toujours rêvé d’être le grand manitou d’un village médiéval et d’accueillir des myriades d’aventuriers trucideurs de monstres pour leur proposer alcool, couchage, et prostituées ? Eh bien voilà, ce jeu est fait pour vous, même si la morale l’empêche d’exploiter le proxénétisme comme un facteur économique acceptable. Vous pourrez quand même, comme dans un bon Simcity (ou Farmville d’ailleurs) construire votre village de rêve pour offrir à des aventuriers en quête de gloire toutes les infrastructures dont ils auront besoin.
Libre à vous ensuite de devenir un magnat du business d’aventures en proposant des quêtes à tire larigot et divers événements d’un intérêt et d’une cohérence variable. Oui, parce qu’autant, organiser un entraînement à la mêlée pour tous les aventuriers qui fréquentent la ville, je comprends, autant organiser un concours de mangeage de pastèques, ça me fait surtout sentir qu’il doit y avoir des japonais dans l’équipe de développement. La guilde des aventuriers surveillera la progression de la ville afin qu’aucune mauvaise pratique ne s’installe et en vous proposant parfois de nouveaux événements.
Alors je calme vos ardeurs tout de suite, si votre objectif c’est de frapper sur des trucs avec une hache, passez votre chemin. Parce qu’ici il va falloir se contenter de demander : comme dans Majesty, il n’est absolument pas possible de donner des ordres directs aux aventuriers. On pose des objectifs, on construit des bâtiments, mais ces salauds n’en font qu’à leur tête ! Par contre, le jeu, peut-être à cause du support mobile, est autrement plus casual. Les monstres se baladent dans les champs, par contre, je ne sais pas si c’est la barricade qui est particulièrement efficace ou un manque de testostérone flagrant dans la population monstrueuse, mais les monstres n’attaquent pas la cité touristique. Il est donc impossible de perdre (ou alors peut-être à cause d’un déficit trop lourd, mais là aussi, c’est dur).
Graphiquement Dungeon Village choisit le rétro, le pixel, pour faire un jeu mignon et coloré (très coloré). Chaque classe dispose de son visuel, et il est assez dommage que l’apparence soit attachée à la classe plutôt qu’au héros. Et je ne parle pas en termes vestimentaires uniquement, si votre aventurier devient un charpentier il va se retrouver affublé des atours d’un disco-bof : cheveux tirés en arrière et moustache ridicule. Et tout d’un coup on a du mal à reconnaître ses héros charismatiques ! La bande son, elle, comme souvent sur les jeux de gestion, n’apporte vraiment pas grand chose à l’univers, pas la peine de s’attarder pour ça.
S’il y a par contre un aspect dans lequel le jeu excelle, c’est sa durée de vie. Sacré nom d’une pipe souillée, j’y ai passé des heures et des heures (ma tablette ne sait pas compter contrairement à Steam, mais bon je n’ai atteint qu’une ville 3 étoiles (sur 5). Autant dire que j’ai bien rentabilisé les 3€60 que coûte ce petit jeu fort sympathique !
On n’est donc clairement pas au niveau de fun que m’avait procuré Majesty 2 (le doubleur n’est pas là, ça n’aide pas) mais il y a quand même largement de quoi se faire plaisir ! Si vous ne savez pas à quoi jouer dans le métro et que vous avez l’équipement nécessaire, lâchez-vous !
On aime :
- La durée de vie à rallonge
- Gérer une petite ville médiévale
- Les graphismes colorés
- Le ridicule de certaines situations
On râle sur :
- Le manque de danger
- La bande-son