C’est sur un site italien que je suis tombé sur ce jeu au titre prometteur, mais si j’aurais su, j’aurais pas venu…Que la guerre des vaches folles commence.
Initialement réalisé dans une première version nommée Crazy Cows en 1996, les membres de Code Vikings (qui ne sont pas du tout des nordiques) décident de remettre à jour leur concept en utilisant les technos « actuelles ». Les gars ont été plutôt ambitieux dans leur démarche puisqu’ils ont tout fait par eux mêmes : le développement, les graphismes, les musiques et même le moteur 3D. Ce qui explique pas mal de choses au niveau de la qualité finale.
Outre le titre du jeu plutôt décalé (Vaches folles : l’attaque des mammifères cornus plantureux), dès le lacement du jeu, on se doute très vite de ce qui nous attend. La musique rappelle les ambiances estivales de Rio et le style graphique laisse totalement perplexe. Ce fond hypnotique noir et bleu qui tourne, les transitions à la Looney Toons et le gros plan sur ces deux vaches qui ressemblent à des jouets ne présagent vraiment rien de très bon ni de très sérieux non plus. On lance le tuto (car oui, ils ont pris le temps d’en faire un), on découvre alors pour la première fois le jeu in-game. Les musiques sont toujours aussi étrangement mémorisables et casse pieds à la fois. On sent le côté old-school du jeu, comme si l’on revenait à cette belle époque transitoire où l’on passe de la 2D à la 3D.
On apprend très vite à jouer, en gros, on contrôle une étable de vaches blanches ou de vaches brunes, d’où les unités apparaissent avec le temps, elle peuvent ramasser au sol différents bonus (accélérateur de temps, augmentation de la puissance de feu) et équipement de classe. Grâce aux classes, elles peuvent devenir une unité de combat comme une vache du FBI avec un shotgun, un ninja, un chevalier, une vache avec un bazooka. Les vaches dites « de base » peuvent convertir les étables adverses et prendre les véhicules disponibles sur la map (des hélico et des méchas).
Il y a près de 20 classes différentes, les classes les plus importantes étant celles qui tirent des missiles et le médecin (seul moyen pour soigner une unité). Il y a une subtilité à prendre en compte, une fois la classe « choisie », la vache peut choisir une autre classe, MAIS (et c’est là que c’est la merde), elle perd sa classe actuelle (la classe en question est perdue pour toujours) et les étoiles indiquant le niveau d’expérience acquis sur le champs de bataille disparaissent également. Pire encore, il n’est pas possible de redevenir une vache standard, il faut bien faire attention de choisir les bonnes classes et une fois qu’il n’y aplus d’item au sol pour changer de classe, on se finit à coups de sabots.
La gestion des troupes est vraiment difficile pour les raisons citées précédemment et aussi parce que ces mammifères belliqueux ne se laissent pas facilement commander, ils attaquent sans qu’on leur demande, fuient rapidement et ne veulent plus sortir du combat quand on sonne la retraite. Ce sont effectivement des vaches folles qui ne veulent rien d’autre que la guerre, mais qui se barrent dès qu’elles perdent la moitié de leur vie.
Les commandes sont simples, tout se fait à la souris et au clavier comme un RTS classique. Une chose bizarre est le fait que lorsque l’on sélectionne un troupeau et qu’on lui indique une destination, les distances entre chaques vaches sont respectées si possible. Résultat, si l’on choisit deux vaches séparées d’une distance de 15 mètres et que l’on désigne un point pour qu’elles s’y rendent, la distance sera respectée, ce qui peut être bien pour créer des formations de déplacement par exemple. Sauf que dès qu’il y a un ennemi, osef les ordres « je vais en faire du hachis de cette vachette d’élevage » et généralement elles se font toutes dézinguer en deux secondes.
L’ IA n’est pas très intelligente, elle se contente d’envoyer la chair à canon sur le front sans qu’il n’y ait de stratégie particulière, c’est au joueur de trouver le bon moyen pour finir la partie en détruisant son adversaire. Au final, c’est le level design qui définit toute la difficulté des 14 missions du mode solo. L’équilibrage entre les différentes cartes est juste pourri, il suffit de 5 bazookas pour massacrer toutes les troupes ennemies ou alors d’un hélico lance-missiles. En mode multijoueur on peut aller à son rythme ce qui est tout de même plus gérable que contre l’ennemi qui attaque de partout.
La modélisation et les textures ne risquent pas de faire flamber votre ordi, c’est super optimisé (je ne pense pas qu’ils aient de vrai graphiste dans la team), la neige/pluie sont bien gérées et le tout reste bien lisible notamment grâce à un zoom, sauf quand ça commence à tirer de partout, il y a des effets de particules à foison et des têtes de vaches qui sautent hors de l’écran. Personnellement, j’ai comme l’impression de contrôler des jouets en plastique, comme un jeu de Playmobils.
C’est un genre de mix entre « Worms Armageddon » et « Barnyard Commandos » pour ceux qui connaissent, avec une réalisation médiocre, mais dont le concept des classes d’unités est vraiment original (il faudrait le retravailler quand même). Les parties sont rapides, il n’y a pas d’histoire, pas de contexte, bref rien d’accrocheur et si ce n’est la surprise du titre et de la première heure de jeu, on est bien content de ne pas avoir acheter cette bouse (qui serait un bon jeu si un vrai studio reprenait les idées directrices).
On aime :
- Le concept des classes
- La rapidité d’exécution du jeu
- Je suis surpris de ne pas avoir rencontré un seul bug
On râle sur :
- Le graphisme (surtout les écrans de menu et les interfaces sur fond bleu)
- Les bruitages des vaches (on comprend rien)
- Le gros manque d’équilibrage entre les unités