Je ne connaissais pas le personnage de DeathSpank (on pourrait traduire ce nom par « la fessée de la mort », j’imagine…) avant de toucher à the Baconing. Mais comme chez GoReroll notre destin est de jouer à tout ce qui nous tombe sous la main, j’ai pas hésité. Y’avait de la lumière, ça avait l’air con dedans et stupide dehors, alors j’ai foncé.
Date de sortie: août 2011
Genre: Hack’n slash sans connexion permanente requise
Plate-forme: PC, Mac, PS3, Xbox360 testé sur PC
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Développeur / éditeur : Hothead Games
Difficile de sortir des carcans lorsque l’on propose un hack’n slash, même avec toute la bonne volonté du monde comme l’a prouvé le récent KRATER. The Baconing ne déroge pas à la règle et se pose comme un énième clone de Diablo avec son principe de taper en cliquant et looter pour devenir plus fort, mais bon, les principes du genre ont beau être vieux comme le monde, ils marchent, alors à quoi bon les changer ? Ça serait plus du Hack’n Slash sinon. Dans la peau de DeathSpank, héros intergalactique, le joueur va devoir stopper une invasion d’orques cyborgs menée d’une main de fer par un clone maléfique dudit héros. Comment ? Pourquoi ? C’est là que ça devient intéressant: en effet, The Baconing est la suite directe de DeathSpank 2, Thongs of Virtue. Oui, c’est donc DeathSpank 3. Pas la peine d’avoir joué aux précédents opus pour comprendre l’histoire, elle est très simple: après avoir triomphé des adversaires les plus coriaces et maléfiques, notre héros stellaire n’a plus personne à qui se mesurer et donc s’ennuie. C’est en enfilant tous les Strings de la Vertu (objets de la quête du même nom) en même temps, chose qu’il ne faut jamais faire, que DeathSpank déclenche une terrible malédiction et scelle le destin de sa ville adorée, Spanktopia. Des hordes d’orques surgissent des profondeurs aux commandes de machines géantes et tuent tout le monde, augmentant ainsi de façon drastique la population d’orphelins de la ville. En sauveur héroïque, DeathSpank se fera un devoir de mettre un terme à l’invasion et de secourir les malheureux enfants au péril de sa vie… nan, je déconne, il s’en tape. Tout ce qui l’intéresse c’est de finir la quête et de looter plein d’armes rigolotes.
Le décor est posé, et voilà le principal atout de ce Baconing: son écriture où se mêlent humour débile et nonsens lourd. Les dialogues sont très drôles pour qui a une compréhension raisonnable de l’anglais et doublés avec une verve cartoonesque dont la fraîcheur fait du bien. Pour vous donner une idée du niveau, le personnage a été créé par un certain Ron Gilbert qui a bossé sur la série Monkey Island dans le temps, gage de nonsens de qualité. Est-ce suffisant pour émoustiller la fibre joueuse d’un gamer blasé tel que votre serviteur ? Certes non. The Baconing a dans sa manche d’autres atouts, dont une touche visuelle très séduisante. Mélange de décors en 3D et de fausses façades en 2D, les décors, colorés et remplis de détails débiles, donnent la pêche. Le trait fort et brut de ces dessins incrustés donne un dynamisme salvateur à un univers qui serait carrément cheap sans ça. Parce que sérieusement, le coup des sprites en 2D qui bougent pour faire face à la caméra quand on zoome, c’est digne de Duke Nukem 3D. Ben figurez-vous que là, ça passe, et carrément bien même. Les textures des éléments 3D sont suffisamment travaillées pour que la supercherie ne choque pas trop, du moins la plupart du temps (on sent des faiblesses de ci de là, mais chut). Se promener dans un cartoon débile et irrévérencieux pour charcuter moult créatures, c’est forcément plaisant.
Sauf que, si c’est indiscutablement la partie « combat » qui prévaut dans the Baconing, celui-ci se révèle vite un peu faiblard. Déjà parce qu’il y a peu de choix d’équipement. Une fois qu’on a fait le tour des armes qui tapent, des armes qui tapent à distance, et des armes qui tapent avec un élément spécial, tout ce qu’on trouvera par la suite se contentera de faire un peu plus mal. D’une manière générale, on manque d’options de développement pour notre personnage. Tout ce qui change d’un niveau à l’autre, ce sont les points de vie et l’efficacité de l’option parade. On peut également choisir une amélioration sous forme de carte de héros, du genre taper 10% plus fort ou se déplacer un peu plus vite, mais rien de tout ça ne permet de donner à DeathSpank une spécialisation digne de ce nom même en ayant bien avancé dans le jeu. A partir de là, les options d’équipement sont forcément limitées et les possibilités tactiques ne vont jamais au delà de l’utilisation d’un élément particulier pour taper sur un type d’ennemi spécial. Boooring ! Il y a pourtant une quantité hallucinante de skins d’armes et d’armures différentes dans ce jeu, allant de la hache laser à la sarbacane à soufflet, qu’on aurait aimé voir dotées de particularités amusantes. Restent quelques armes qui, outre une utilisation classique (pour taper), sont dotées d’un coup spécial qui se déclenche une fois la jauge de justice de DeathSpank remplie, et ça c’est bien cool.
Une autre option sympa est la coop, ou possibilité de jouer avec un pote qui viendra se greffer sur la partie simplement en branchant une manette supplémentaire. Très simple et efficace, à l’image du gameplay épuré de ce jeu quoi… Cet acolyte temporaire ne dispose que d’options réduites pour son personnage, sélectionnable parmi les quatre compagnons de DeathSpank. J’aime particulièrement Bob, du Marketing. Jouer un requin-marteau en costard qui bouffe des cadavres, c’est rigolo !
The Baconing va donc vous promener dans des environnements très beaux (pour qui aime les dessins-animés) pour y rencontrer des ennemis et personnages tout aussi marrants et variés. On y meurt souvent, ce qui au fond n’a pas grande importance vu que notre héros a la faculté de toujours ressusciter dans la cabine de WC la plus proche. De quêtes stupides en missions sans aucun sens, on progresse avec le sourire dans un monde construit en forme de satyre, terriblement sombre et immoral malgré son habillage de couleurs éclatantes. Une petite cure de bonne humeur et de bêtise complètement régressive, ça ne se refuse pas.
On aime:
- Perpétrer de grands carnages dans des décors vastes, beaux et cartoonesques
- L’humour débile du début à la fin
- La simplicité de la coop
- Les tonnes d’items marrants
- L’excellent doublage des personnages
On râle sur:
- Le manque d’options tactiques
- Pas de coop en ligne !