par Sébastien le 18 avril 2012
 

OpenRA

Seb au pays des Soviets !

Les fans de RTS ont eu ces dernières années l’occasion de se mettre pas mal de choses sous la dent : Blizzard est revenu en force dans le domaine avec la dernière mouture de StarCraft, certains jeux historiques comme R.U.S.E. ont pointé leur nez, et les classiques restaient comme la saga Total War, ou encore Supreme Commander. Mais là, on signe le retour à l’ère de MS-DOS avec Open RA, un clone Open-Source d’Alerte Rouge de Westwood.

Date de sortie: 19 juin 2007
Genre: RTS soviétique
Plate-forme: Linux, Windows, Mac OS

Développeur: Chris Forbes et d’autres…
Editeur : –

J'ai pleuré, ce jeu était bien !

L'écran d'accueil de l'original. Qui n'est plus…

Développé à l’origine par Westwood pour MS-DOS et Windows 95, Alerte Rouge reste l’un des piliers du genre RTS et un des jeux qui ont marqué une génération de joueurs de RTS de l’époque. Les relents de nostalgie sont nombreux chez tous ces gens lorsque vous leur évoquez ces deux noms. On me rétorquera que Westwood continue son bonhomme de chemin avec Command&Conquer 4 et Alerte Rouge 3, mais à mon sens ces derniers n’ont pas le même goût de banane flambée que leurs cousins de l’époque Alerte Rouge 1 et C&C:Soleil de Tiberium.

Pour en revenir à OpenRA, l’objectif à demi avoué du jeu est évidemment d’apporter des améliorations à son illustre modèle en modifiant le gameplay, rajoutant des possibilités et en améliorant l’interface, devenue aujourd’hui lourde et obsolète.

Avant que certains ne crient au plagiat, je me dois de rappeler que Alerte Rouge ( au même titre que Transport Tycoon Deluxe ou Syndicate ) font partie de la catégorie de jeux qu’on appelle «AbandonWare». A savoir donc des jeux qui sans être tombés dans le domaine public ont plus ou moins étés abandonnés par leurs développeurs / éditeurs car plus vendus / produits / rentables ou rapporteurs de poneys. Légalement ça ne change pas grand chose, dans les faits les portages et utilisation de ces logiciels sont tolérés et les entreprises ferment les yeux.

TOUS SUR SA GUEULE !!!!

On est sur une quasi-copie au niveau des graphismes.

Bref, OpenRA reprends donc tous les grands principes d’Alerte Rouge et de la plupart des RTS. A savoir un but très simple : gagner de la thune et péter la gueule au mec en face. Dans OpenRA, il n’y a pas dix millions de ressources différentes mais une seule : les dollars américains ( oui monsieur ! ). Nos supers moissonneuses-batteuses vont se balader dans des champs d’or ou de cristaux ( oui monsieur ! ) pour les raffiner et faire des dollz. A partir de là, il s’agit juste de vous faire plaisir en construisant plein de choses et en faisant attention à votre énergie ( «il nous faut plus de centrales !» ).
Bateaux ( ou sous-marins ), hélicos, avions, tanks, défenses fixes et infanterie font partie des réjouissances au programme. On notera la présence d’unités ou de délires technologiques spécifiques à chaque camp comme le tank Mammoth ou la bobine Tesla chez les Soviets ou la Chronosphere ou une flotte de navires chez les Alliés.

Originellement, Alerte Rouge propose une sélection de plusieurs pays ( URSS, France, UK, Allemagne … ), dans son clone seuls les Alliés ou les Soviets sont présents ( et dans la version C&C on retrouve bien évidemment le NOD et le GDI ). Certains puristes crieront au massacre mais dans les faits les pays n’étant pas l’URSS étaient les mêmes.

Je me rappelle d’une version précédente du jeu encore bien bugguée ( notamment avec la sélection de l’infanterie très approximative, les IA foireuses ( les avions qui restent bloqués en attente au dessus de pistes d’atterrissage vides ) ou d’autres trucs terriblement rageants du style. La dernière version que j’ai testé, de mi-mars 2012, m’a semblé beaucoup plus complète. Le comportement de nos unités a été revu, les IA ennemies sont plus aggressives et vicieuses. Sur une de mes parties le jeu a laggué terriblement ( du genre 1 image / seconde, très pratique pour être réactif ! ) mais je n’ai pas réussi à savoir si il s’agissait d’un problème du jeu en lui-même ou du fait que mon ordinateur soit sur batterie en réglage économie d’énergie.

My name is Bond, James Bond.

La barre de droite a été remplacée par une fenêtre plus pratique et légère.

On apprécie beaucoup l’orientation multi-joueur très présente, tellement même qu’il est impossible de faire une partie locale à proprement parler. Pour faire une partie solo ( anciennement Escarmouche, la bonne époque !), il faut lancer une partie multi-joueur que l’on rendra privée et offline. J’en viens donc au : «ah ah mais l’open source c’est génial» moment. Nous avons donc la possibilité simple ( et c’est à noter parce que à l’époque c’était pas ça ) de faire des parties multi-joueur. De même des petites améliorations graphiques ont été apportées ( notamment dans le choix des couleurs de notre équipe, dans certaines animations ), et dans l’interface : fenêtres «escamotables» qui se cachent dans la partie droite de l’écran et raccourcis claviers sont les deux premiers trucs qui me viennent à l’idée et qui rendent le tout bien plus optimisé. On gagne donc très fortement en efficacité par rapport à la version originale.

J’ai été très déçu par le manque du mode campagne du jeu original, et des vidéos en live-action improbables insérées dedans. Elles donnaient quand même une grosse trame d’ambiance et un style inimitable au jeu en introduisant une seconde guerre mondiale aux relents de technologies de savant fou, notamment la scène introductive qui nous mettait dans la peau d’un commandeur des années 90 renvoyé au coeur de la guerre pour tuer Hitler. Même si il est difficile de le reprocher à ce portage puisqu’on aurait été en violation flagrante de la propriété intellectuelle de Westwood, je ne vous cache pas avoir lâché une petite larme de singe en le découvrant.

Vous l’aurez compris, OpenRA s’adresse donc avant tout aux nostalgiques des RTS de l’époque, qui veulent se faire les LANs et parties multi qu’ils n’ont jamais pu faire à l’époque. Mais ( il y a toujours un mais ), le jeu est encore trop approximatif et buggué pour être en tout point à la hauteur de l’original. Il manque une certaine fluidité, la musique extraordinaire, et la finition léchée de Westwood pour en faire un jeu vraiment convainquant. En l’état on se plait à retrouver la nostalgie de l’époque mais on est trop souvent confronté aux limites du soft pour l’apprécier pleinement. Dommage ! Peut-être dans quelques semaines / mois quand le développement aura mûri. Qui sait ?

CADEAU BONUX : la « Hell March » de Red Alert, le fameux thème.

On aime :
– le multijoueur considérablement amélioré
– retrouver l’univers Red Alert
– les améliorations de gameplay

On rale sur :
– les bugs un peu trop présents
– le manque de la musique et des videos originales
– le fait de devoir installer Mono pour jouer

On aime


On râle sur


Sébastien, à la base, c'était le mec qui devait développer Goreroll. D'ailleurs, c'est le mec qui a développé la première version de Goreroll. Même qu'il a fait quelques articles. Puis il a sombré dans les méandres du scoutisme et de la politique. Depuis personne ne l'a vu... En tous cas, nous on ne l'a plus vu !

http://sebastienbartoli.com