Pro Beach Soccer - La maniabilité d'un frigo pour faire rire les enfants
par Günther le 12 mars 2012

Pro Beach Soccer

Do you wanadoo my gamer ?

Parler d’un jeu de sport n’est pas chose courante ici, mais j’ai récemment eu l’occasion de me laisser absorber par un jeu outrageusement surprenant et navrant. Comme l’indique le titre de ce billet, vous vous en serez doutés, il s’agit de Pro Beach Soccer, une bouse proposée par un studio qui annonçait la couleur : Wanadoo !

Date de sortie: 27 Août 2003
Genre: Nanar sportif
Plate-forme: Xbox, PS2, GBA

Editeur : Wanadoo
Développeur: PAM

Damoiselles et damoiseaux (dit-il en faisant fi des dernières normes sémantiques françaises), je tiens tout d’abord à m’excuser pour le titre de cet article. Ce jeu n’est pas n’importe quel jeu, oh non. Par où commencer ? C’est dur… Peut-être par le fait qu’en plus de la performance de Wanadoo dans le jeu vidéo, il a tiré la courte paille. Le fournisseur d’accès internet de France Telecom développait Top Spin en même temps et, croyant beaucoup plus au succès de ce dernier, a dû gérer l’allocation de ses employés. Chez Goreroll nous nous sommes permis d’émettre une hypothèse simple : tous les seniors développeurs, techniciens, GD, artistes ET marketeurs sur Top Spin, le reste sur Pro Beach Soccer et vous me le saupoudrerez de stagiaires s’il vous plaît !

La jaquette et sa puissance évocatrice

La jaquette et sa puissance évocatrice

Bien que ce ne soit qu’une hypothèse plus ou moins maladroite, cette assertion aura le mérite de vous indiquer simplement le niveau du jeu. Alors oui, au début des années 2000 sur Xbox première du nom, la 3D c’est pas encore optimal. Et les graphismes sont au diapason de ce qui se fait de plus mauvais à l’époque : les personnages se ressemblent, les mouvements non naturels et les ombres ne sont pas générées par les formes mais ancrées dans la texture, c’est plus léger!  Alors vous me direz : « Oui, mais sur un jeu comme ça ce n’est pas important, ce qui compte, c’est le gameplay ! » La personne qui m’aura dit ça est sûrement un génie, même si cette attaque vaudrait pour n’importe quel jeu. Alors parlons-en justement de celui-là, et pour ça je voudrais commencer par vous citer, tout bêtement, la boîte du jeu qui vous le présentera parfaitement.

  • « Grâce à une prise en main simplissime vous réaliserez les plus beaux gestes techniques et des envolées spectaculaires.
  • Obtenez des notes artistiques jusqu’à atteindre l’Etat de Grâce et améliorer vos capacités
  • Découvrez un gameplay révolutionnaire avec des nouvelles règles et des nouveaux gestes (lever du ballon, jongles,…) adaptés au jeu sur sable »

Bien, maintenant que vous avez lu ce ramassis marketing grandiloquent, laissez-moi lire entre les lignes pour vous !

« Dans Pro Beach Soccer, vous allez pleurer chers joueurs ! Un gameplay simple vous offrira le contrôle de joueurs impressionnants à la réactivité et la mobilité digne de celle d’un frigo ! Une intelligence artificielle d’une efficacité surprenante lorsqu’il s’agit de contempler ses propres cages ou de sauter après le passage du ballon ! »

Je pense qu’il n’y a rien de plus à dire sur cet aspect-là du jeu, il faut 40 secondes à un joueur à terre pour se relever et encore un moment pour qu’il se remette à courir, même Fifa 98 m’avait paru plus simple à prendre en main quand j’étais petit ! Heureusement, le bonheur délivré par Pro Beach Soccer ne s’arrête pas là ! Les jeux sont découpés en trois tiers-temps ce qui permet de ponctuer le jeu d’événements incongrus mais terriblement réjouissants : les « pauses biatches » ! Le principe est simple, 4 plantureuses jeunes femmes viennent danser ridiculeusement au milieu du terrain sur les rythmes endiablés de nos DJs déjantés. Là, ça vous donne envie, non ?

Pause biatche avant d'attaquer la suite de cet article

Pause biatche avant d'attaquer la suite de cet article

Enfin, élément du gameplay essentiel, une jauge se remplit au fil des jeux, reposant sur l’élégance de vos mouvements. Lorsque celle-ci aura fini de se remplir, vos joueurs se transformeront en super saiyans entourés d’une aura bleutée et envoyant le ballon tellement vite qu’il sera accompagné d’un effet de flou ! Après le projet est ambitieux puisqu’à côté de ces fonctionnalités très « arcade », se trouve une possibilité de gérer sa stratégie avec des formations, des changements de joueurs, etc… Mais pour ça, il faudrait vraiment rentrer dans le jeu pour autre chose que le plaisir de rigoler et le sein présent sur la jaquette !

Pro Beach Soccer, je te met un petit beurre !

Pro Beach Soccer, je te mets un petit beurre !

Finalement, la seule chose vraiment louable du jeu, c’est l’ambiance sonore. Des musiques d’ambiance qui collent mais surtout, un commentateur différent en fonction du stade sélectionné qui parlera la langue du pays avec l’accent local. Notre préféré : Marseille et ses « Woh coup frrrrraaaang ! » sensationnels ou ses références au pastis et à la buvette au moment des pauses. Et faites attention, dans ce jeu, si l’arbitre n’a pas de cartons jaunes, il a un stock de petits beurres qui remplissent ce rôle parfaitement.

Bref, au cas où vous n’auriez pas saisi ce qui fait de Pro Beach Soccer un jeu qui vaut le coup de le voir au moins une fois dans sa vie, laissez-moi récapituler pour vous en 3 points : sa navritude incomparable couplée d’un mode multijoueur qui fait prendre à l’enfer une dimension épique et humoristique, la voix du commentateur marseillais adjointe de ses commentaires, et la possibilité de brûler, détruire, enterrer, ou mieux, donner le CD une fois la limite du supportable dépassée. Dans mon cœur, ce jeu vaut allégrement son pesant de bananes parce qu’il a quelque chose d’éclatant, d’addictif et qu’on meurt de rire à chaque partie en multijoueurs sur la Xbox du bureau. Dans les faits, soyons objectifs, c’est une infâme bouse…

On aime :

  • Les pauses bitches
  • Les commentaires
  • Le multijoueur
  • Le côté « frigo » des personnages

On râle sur :

  • Les graphismes
  • La maniabilité
  • Les bugs graphiques
  • Le gardien qui saute 2 minutes trop tard
  • Le gardien de certaines équipes dont la stratégie consiste à s’agenouiller pour demander pitié quand il prend un tir
  • Les joueurs qui s’arrêtent de courir alors qu’ils ont le ballon au pied
  • L’intellect global des joueurs non actifs

 

Günther c'est le gibbon à l'origine de tout, ou, comme l'appellent les anglophones : "The All-gibbon" ! Il aime les jeux, tous les jeux, même les mauvais. C'est pratique les mauvais jeux, ça fait des choses à lancer sur les gens ! Singe-en-chef de Goreroll, si vous avez une question, une remarque, ou juste envie d'un masque nauséabond, adressez-vous à lui.