On peut se demander comment un tel film a pu voir le jour ! Mais la raison principale réside dans un personnage, un seul, j’ai nommé : Uwe Boll, le grand, le seul, l’unique réalisateur et producteur de films qui a su tourner tant de licences vidéo-ludiques en ignominies cinématographiques. Parce qu’en plus de son goût pour la réalisation, il s’est aussi pris de goût pour l’écriture des scénarii. Bloodrayne, Alone in the Dark, Farcry et même Dungeon Siege dont Doude parlait du deuxième opus il y a quelques jours y ont eu droit !
Pour ceux qui ont vécu dans une grotte ces 10 dernières années, ce réalisateur fait toujours des contre-prouesses. Mais surtout, comment adapter un jeu vidéo au cinéma quand celui-là a, lui-même, peu d’intérêt scénaristique.? Les gens qui n’ont jamais tripoté les boutons de cette merveille de poésie se demanderont peut-être quel intérêt a ce jeu, et bien c’est simple : l’anarchie. Il s’agit tout de même de la détente la plus anarchique ayant vu le jour, même le Penetrator de Saint’s Row 3 n’est pas au niveau face à la possibilité de vomir dans la bouche de sa victime ou de foutre le feu à tout, absolument tout ce qui passe en gesticulant. Si les films de Grind House vous paraissent violent et abusifs sans que vous réussissiez à saisir leur esprit parodique, abstenez-vous !
Verne Troyer kidnappé dans sa valise
Mais super Uwe est là, heureusement, pour nous offrir un film presque tout public (évitez tout de même les enfants, il y a quelques scènes traumatisantes). En un tournemain, un jeu atrocement bourrin se transforme en un film absurdement drôle qui commence le 11 Septembre 2001, dans un avion de ligne détourné par des terroristes islamistes. Le nombre de vierges promis au paradis après leur « sacrifice » diverge entre ces deux pilotes de substitution qui contactent vite leur patron. Déçus par la réponse, ils pensent aller aux Bahamas quand les passagers affolés et énervés pénètrent dans le poste de pilotage, se battent pour prendre le contrôle de l’appareil et le crash dans l’une des tours jumelles. Oui, dans ce film vous aurez des terroristes pas si terrifiants, des américains très américains et des fanatiques.
Dans la ville de Paradise, le dénommé Dude, interprété par Zack Ward, est un raté, il rate tout ce qu’il entreprend et vit dans un mobile-home dégueulasse avec sa femme (ou son éléphant, ça marche aussi) qui le domine complètement et le trompe allègrement (et oui, les éléphants, ça trompe !). Il revoit son ami de fac Oncle Dave qui a depuis monté une secte sur le principe de « on peut faire croire ce qu’on veut aux gens à condition de le répéter suffisamment souvent ». L’homme a réussi à amasser des fortunes et des suivants décérébrés et décide d’augmenter son capital en subtilisant un rarissime jouet : les coucouniettes qui seront toutes livrées au parc d’attraction d’Uwe Boll, lui-même. La branche d’Al-Quaeda implantée à Paradise veut aussi se les procurer et l’escalade va aller très loin.
Qu'il est beau notre Uwe Boll
Dans ce film vous pourrez voir Uwe Boll en patron de parc d’attraction trop allemand déclamer sa haine des jeux vidéos dans un dernier souffle, le créateur du jeu tenter de lui péter la gueule, un nain se faire violer par mille singes, Oncle Dave faire caca, un attentat suicidaire raté, un policier magique et pour bien conclure toute cette action une guerre nucléaire réunissant Benladen et Georges W. Bush dans une petite gigue amicale au milieu des explosions. Rien que pour ça, vous êtes titillés, je le sens. Bref, ce film est absurde, ce film est jouissif et si vous avez un goût pour le nanar, il faut le voir !
