Rassurez-vous, nous sommes parfaitement conscients du fait que que Dungeon Siege III est sorti cette année (on capte pas mal le wifi du haut de notre cocotier, du coup on se tient informés). Alors pourquoi faire une review de cette vieillerie qu’est DSII plutôt que de parler du dernier épisode en date? Il y a une raison à cela. Pas forcément bonne d’ailleurs.
Date de sortie: 2 septembre 2005
Genre: Hack & Slash bourrin
Plate-forme: PC
–
Éditeur: Microsoft games studio
Développeur: Gas Powered Games
C’est humain, il y a des moments dans la vie où le singe gamer a besoin d’un Hack & Slash pour défouler son index pendant la pause de midi. En l’occurrence, Crayd, Florian et moi même étions en quête d’un diablo-like sur lequel faire une petite LAN comme au lycée et quand on a une idée dans la tête, elle est pas ailleurs. Diablo II a été mis de côté d’office car joué mille fois par chacun d’entre nous, Daggerdale rapidement éjecté, Sacred II bien que très funky écarté à cause de problèmes techniques. Restait le tout neuf Dungeon Siege III dont Florian avait fait l’acquisition par curiosité, mais le bougre est allé rejoindre Daggerdale assez rapidement parce que nous avons rapidement compris que la personnalisation la plus poussée que nous pouvions faire d’un personnage était de choisir la couleur de son pull. Les préconstruits, ça va cinq minutes, merci. C’est un concept défendable (et encore) dans les jeux centrés sur la narration mettant en scène des personnages ayant déjà un background solide, mais bon. Est-ce vraiment trop demander que de pouvoir monter mon perso comme je l’entends? Pire encore, quel que soit le personnage choisi parmi les quatre proposés au début de la partie, on se retrouve rapidement à se traîner l’équipe au complet… les couloirs à option unique, non merci.
Or, il se trouve que j’avais encore dans mes tiroirs Dungeon Siege II, acheté il y a bien longtemps dans un moment de faiblesse. On s’est regardés avec Florian, j’ai dit « on peut avoir une mule comme pet », ce à quoi il a répondu « okay jouons à ça ». Andy quant à lui avait piscine. Et nous sommes partis tous les deux en campagne contre les forces du Mal, lui en Nain qui tape, moi en Elfe qui fait des éclairs avec ses mains.
Premier triste constat, DSII a visuellement très mal vieilli. Ses graphismes étaient déjà considérés comme vieillots à sa sortie en 2005 et cette pauvreté visuelle est d’autant plus criante sur nos beaux écrans HD. Qu’importe, on n’a de toutes façons pas souvent l’occasion de zoomer sur nos personnages et le gros de l’action s’observe depuis la caméra aérienne. Second moment de consternation, la trame qui va servir de prétexte au voyage de nos héros aux quatre coins du continent d’Aranna est aussi fine qu’une tranche de jambon piétinée par un couple de morses dansant le tango. Grosso-modo, un méchant prince trouve une épée maléfique surpuissante qui peut détruire le Monde et se met en quête, à la tête de son armée de pseudo-orcs, des fragments d’un item complémentaire répartis aux quatre coins du monde pour être encore plus maléfique. Notre compagnie de héros, initialement mercenaires à la solde du Méchant, va devoir le devancer pour lui reprendre lesdits fragments. Mais tout cela n’a aucune importance puisque Dungeon Siege II nous permet, en toute impunité, de faire ce pour quoi il a été conçu et que nous autres, chez GoReroll, aimons tant: personnaliser les compétences d’un personnage et charcuter du mob par paquets de vingt.
Ça tape, aplatit, charcute, incinère, congèle, découpe, piétine, mord dans tous les sens dans un joyeux maelström de sang et de viscères (mal modélisées certes), les pouvoirs dévastateurs fusent, et les créatures hautes comme une maison explosent dans la bonne humeur. Penser? Pour quoi faire? Toute cette violence est si reposante. La gestion des items aux noms à rallonge et aux multiples effets secondaires n’a pas de quoi rebuter, puisqu’au final le stuff n’a qu’un seul et unique but: permettre à votre personnage de taper plus fort, plus vite et d’encaisser mieux. L’avancement des personnages se fait simplement et efficacement: utiliser une arme de corps à corps fait progresser la force, une arme à distance la dextérité, des sorts l’intelligence, chacune de ces caractéristiques influant sur les stats de votre personnage (HP, Mana, armure naturelle, défense contre la magie etc). Les arbres de compétences sont classiques mais bien fournis et offrent des combinaisons intéressantes. Florian a par exemple fait monter son Nain en Ambidextrie en privilégiant la vitesse de frappe au détriment de sa résistance globale, tout en gardant quelques point pour améliorer son armure et utiliser des sorts de soin. Pour ma part, mon Elfe est un inépuisable puits de Mana spécialisé dans les sorts de foudre rebondissants, avec quelques compétences de magie naturelle pour améliorer les buffs et réduire le coût global de mes sorts. Il y a un paquet de combinaisons à essayer, d’autant que l’extension Broken World a eu le bon goût de rajouter deux arbres de compétences liant les autres entre eux.
On peut aussi avoir des pets, dont la bonne vieille mule du premier opus, qui chargera avec enthousiasme aux côtés de votre tank préféré pour écraser des trolls de quatre mètres de haut sous ses p’tits sabots, et qui mangera vos vieilles épées et armures pour grandir. Oui, c’est n’importe quoi, ce jeu est complètement improbable du début à la fin, et le pire c’est qu’il se prend au sérieux avec son scénario de fin du Monde et ses décors kistch emplis de crânes et de mares de sang. Autant vous dire qu’on a vécu de grands moments en y jouant! Je tiens d’ailleurs à souligner que la configuration d’une partie multijoueur en réseau local est d’une simplicité enfantine. Sérieusement, pourquoi est-ce qu’on aurait besoin de se logger sur des plateformes à la con pour jouer alors qu’on est dans la même pièce? La bonne vieille LAN des familles dans un appart sans wifi, une tradition qui se perd…
Cette review était plus pour le lol qu’autre chose, ça vous l’aurez compris… mais très honnêtement, une fois passé outre l’absence d’histoire, les graphismes ridicules, les interfaces moches et le doublage catastrophique des PNJs, Dungeon Siege II c’est que du bonheur! A ne pas prendre au sérieux, consommez de préférence entre amis avec une bonne bière et quelques tranches de saucisson.
On aime:
- Le charcutage jouissif à la chaîne
- Monter les compétences des personnages comme on veut
- Tout est tellement kistch que ça en devient tordant
On râle sur:
- Les graphismes vieillots
- Les personnages sans charisme
- Le doublage des personnages sur des dialogues déjà bien niaiseux