par Doude le 18 septembre 2014

Coup d’œil à… Endless Legend

Nous, on aime bien les jeux en early access, enfin… surtout ceux qui ont du contenu solide à présenter. C’est un peu stupide, remarquez, parce que du coup, on se retrouve à passer des heures (voire des JOURS ET DES NUITS ENTIERS dans le cas présent) sur la bêta d’un jeu, on découvre les features au goutte à goutte, et une fois que la release officielle arrive, on n’a plus vraiment envie de jouer au jeu complet puisqu’on l’a déjà farmé au delà du raisonnable. Néanmoins !

Néanmoins, Amplitude Studios, le studio parisien à qui l’on doit la série des Endless (Space, Legend, et Dungeon of the) a ceci de particulier qu’il utilise à fond les retours de ses fans pendant le développement de ses jeux. Faut dire que ces derniers sont particulièrement impliqués, qu’il s’agisse de créer de toute pièce une faction ou de décortiquer les algorithmes de combat et de génération de ressources comme les gentils nerds matheux qu’ils sont (bisous). La formule avait fait ses preuves avec Endless Space, qui s’était enrichi entre sa sortie en juin 2012 et sa dernière mise à jour fin 2013 de tout un paquet de nouvelles mécaniques de jeu, factions, héros, quêtes et autres joyeusetés inspirées des expériences de jeu de la communauté.

Tout ça donnerait presque envie de se mettre à Warhammer et autres activités de maquettisme, tiens.

‘Tout cela est bel et bon, mais parle nous un peu d’Endless Legend maintenant !’

Tout à fait, frétillant lecteur. Pour commencer, cet Endless est un 4X médiéval-fantastique, qui prend place sur Auriga, une planète assez importante de l’univers d’Endless Space, faisant ainsi le lien entre les deux jeux. Ladite planète a été victime d’une terrible catastrophe attribuée à la race mythique des Endless à une lointaine époque, poussant ses habitants à se réfugier dans des souterrains, forêts, pics lointains et autres trous perdus en attendant que les choses se tassent. Et maintenant qu’elles se sont plus ou moins calmées (les choses), nous nous retrouvons à la tête de l’une des huit factions sortant timidement de leur isolation pour prendre le contrôle du monde et, qui sait, devenir un jour un peuple en mesure de partir à la conquête de l’espace infini.

Jusque là, tout va bien.

Le niveau de détail de l’interface principale s’adapte au niveau de zoom, de la vue ‘maquette’ à la vue ‘géopolitique globale’ en passant par une vue stylisée qui détaille les ressources. #malin

Première chose qui saute à la figure comme un facehugger en manque affectif, le look ‘maquette’ du soft très prononcé, avec effet tilt-shift qui donne l’impression que l’on se promène au-dessus d’une jolie représentation en bois peinte du continent – ou que l’on promène une caméra au dessus d’une réinterprétation du générique de la série Game of Thrones sauce fantasy hardcore. Un choix plutôt original et très agréable visuellement, que complète une interface minimaliste d’une clarté remarquable – bien qu’il soit difficile de s’y retrouver à première vue dans le fourbis de paramètres, ressources et tableaux dont le jeu regorge. Dans un premier temps, l’absence d’un tutoriel en bonne et due forme, obligeait à devoir compter une ou deux parties à se faire rouler (gentiment) dessus par l’IA avant de bien appréhender les mécanismes de ce 4X ma foi complet mais pas complexe outre-mesure. Mais depuis les dernières MAJ (et donc aujourd’hui au lancement), un tutoriel de 10 tours plutôt complet sur les bases du jeu permet de prendre en main son destin plus efficacement. Il faudra néanmoins continuer de s’attendre à perdre un peu avant d’être un empereur digne de ce nom !

Reste un dernier point essentiel à évoquer, la dimension très narrative que prend le jeu dès les premiers stages de développement. Chaque faction possède en effet un enchaînement de quêtes qui lui est propre, lié à son histoire et qui va justifier son ascencion au rang de civilisation dominante, avec souvent le rêve de la conquête des étoiles en trame de fond. On peut bien sûr ignorer complètement cet aspect du jeu, mais il agit tout de même comme un excellent moteur de développement et donne une réelle personnalité à chaque faction et ses héros, un parti-pris assez couillu pour un jeu dans lequel chaque map est générée de façon procédurale.

Lesdites factions se révèlent assez différentes dans leur maniement et possèdent chacune des caractéristiques spéciales pour m’avoir donné envie de rejouer encore et encore pour toutes les tester, jusqu’à avoir mal aux yeux.

Les chaînes de quêtes sont assez longues et poussent le joueur à visiter les différents aspects du jeu, de l’exploration à la conquête en passant par le développement et la recherche… on se tape tous les X, quoi.

Conclusionnage (provisoire):

Sans réinventer le beurre salé et en s’appuyant massivement, et sans doute à raison, sur les solides acquis d’Endless Space, Endless Legend possède une personnalité très forte et sait maintenir l’attention du joueur tout au long d’une partie en dosant savamment l’apparition de nouvelles fonctionnalités et éléments de jeu, de façon à ce qu’on ait toujours quelque chose à construire ou une nouvelle ressource à conquérir. Les quelques défauts que nous avons notés (notamment sur le système de combat, qui ne fera l’objet d’une analyse complète que lors de notre prochaine review du jeu complet parce que voilà) n’ont pas su entamer notre enthousiasme, à la rédac. Les singes reviendront donc – relativement – bientôt pour la review du jeu complet dont la sortie est prévue… aujourd’hui.

Les batailles se font à même la carte du Monde. Un système complet d’icônes et de cartes leur donne une très bonne lisibilité, mais on déplore leur lenteur déprimante… et peut-être l’absence d’une option pour afficher les jets de dés pour jouer à fond sur l’aspect ‘jeu de plateau’ – et optionnellement pour comprendre pourquoi mes arbalétriers enchaînent les fumbles, rognetudju.

Co-papa du blog, gribouilleur de profession et amateur de fromage, le Doude est un gamer au grand cœur qui a élevé le tourisme vidéoludique au rang d'Art. Troquant ses T-shirts d'obscurs groupes de Metal pour une chemise à fleurs, il parle à tous les PNJs, fait des screenshots des paysages juste parce que c'est beau et peut passer des heures à choisir quel pantalon mettre à son personnage pour qu'il soit assorti à son armure du Chaos +7.