Mars: War Logs, ceci n'est pas une pose de victoire, c'est un coup prit dans la gueule !
par Günther le 11 mai 2013
  • Date de Sortie
  • Genre
  • Plate-formes
  • Développeur
  • Editeur
  • Prix
  • 26 Avril 2013
  • Action RPG Cyberpunk rougeâtre
  • PC, PS3, XBOX360
  • Spiders
  • Focus Interactive
  • 20€
 

Mars : War Logs

Les éclairs c’est rigolo

Les tisseurs de jeu du studio Spiders qui nous avaient offerts de récents jeux Sherlock Holmes ou, plus récemment, le RPG Of Orcs and Men reviennent surenchérir le genre avec Mars : War Logs, un Action-RPG inattendu.

Notez la coupe de cheveux, le côté clochard, l'obscurité, la coupe du personnage en arrière-plan, c'est sûr, ça pue le cyberpunk !

Notez la coupe de cheveux, le côté clochard, l'obscurité, la coupe du personnage en arrière-plan, c'est sûr, ça pue le cyberpunk !

Cyberpunk, même dans les coupes de cheveux

Le premier truc qui saute aux yeux ici, ce sera l’ambiance. Si les couleurs cuivrées de Mars auraient fait un très joli camaïeu avec une esthétique Steampunk, il faut être réaliste, personne n’aurait pu établir une vie sur place avec des engins à vapeur ! C’est donc le cyberpunk qui prend le relai, un peu moins sombre que ce à quoi des Shadowrun et autres nous ont habitué. Mais forcément, le sable orangé omniprésent et le soleil, ça n’aide pas à faire des trucs tout noirs.

Mais c’est certain, rien qu’à voir les ganache des personnages, ici pas de faux semblants et pas de compromis, quelle que soit l’évolution de votre personnage, il aura toujours un peu des airs de pouilleux puisque l’arme la plus puissante achetable est une barre d’acier, alors forcément, ça ne va pas très loin.

Et si j'ajoutais un gros boulon sur mon arme ? Ou un bout de corne de taupe...

Et si j'ajoutais un gros boulon sur mon arme ? Ou un bout de corne de taupe...

Heureusement, il y a le bricolage

Et on comprend bien vite que les marchands vendent des barres métalliques et quelques loques, tout le principe du jeu repose sur le fait de ramasser des bouts de trucs divers et de les attacher à un gourdin quelconque pour en faire une masse, une hache, ou un rasoir débrayable à effet Doppler. Tout ceci donne aussi, c’est évident, un aspect un peu… gitan. On rencontre parfois des personnages qui sont, eux, bien équipés et bien habillés, et pour cause, ils sont puissants politiquement, économiquement ou juste bien placés. Mais globalement, le josé lambda sur Mars se promène en loques et donne du gourdin ou de la dague de fortune !

Malgré cet aspect fort sympathique, je déplore tout de même le manque de variété. Si les composants pour personnaliser ses armes sont nombreux, il est, par exemple, impossible de bricoler les épées et autre dagues ramassées, seulement les gourdins, de la même façon, les tenues sont aussi peu variées parmi celles qui peuvent être customisées. On peut basiquement résumer en disant qu’il y a 3 actes, et qu’à chaque acte correspond une arme et une tenue, c’est grossier, mais malheureusement assez vrai. Ce qui rend la quantité de matériaux et la fonction de recyclage un peu inutiles.

Ouais, vous allez me dire, ça manque de lens flares !

Ouais, vous allez me dire, ça manque de lens flares !

Ballade martienne

Parlons histoire, nous allons incarner Roy, le mec qui NE raconte PAS l’histoire, puisque c’est un jeune homme appelé Innocence, capturé pendant la guerre et amené dans un camp de prisonniers qui va raconter son voyage avec un vieux biscard. Tout commence donc dans le Camp-19, un endroit charmant où Abondance regroupe tous les prisonniers originaire d’Aurora qui ont eu le malheur de se faire prendre en période de guerre. Roy va sauver, sans trop qu’on sache pourquoi, les fesses rebondies de notre jeune homme tout innocent. Car Roy a un projet, il veut s’enfuir, mais il a besoin d’un coup de main, alors pourquoi ne pas prendre un josé au hasard qu’il vient de rencontrer pour lui confier son plan. Après tout, aucun risque qu’il n’aille cafter aux gardes ! La première partie du jeu va donc poser un peu le décor et les bases de la société dans cette prison. On découvre la faune locale avec des espèces de molosses à tête de crevettes (impossible de s’empêcher de rire une fois le rapprochement fait), les mutants qui sont considérés comme des sous-humains et esclavagisés, et les technomanciens, ces mecs qui ont la classe et font partie de l’élite de la sociétés parce qu’il peuvent lancer des éclairs et faire des trucs de jedi.

La narration est agréable et l’univers vraiment sympa, et c’est finalement ce qui blesse le plus. Si l’univers est vraiment sympa on déplore d’autant plus qu’il ne soit pas un poil plus développé et exploité. Il y a bien un codex, façon Mass Effect, mais il est terriblement peu mis en avant, et assez mal classé. Et les diverses missions en général n’impliquent qu’une petite partie de l’univers. Mais quand bien même la ballade est très sympa et on se retrouve vite plongé dans des complots au sein d’Aurora entre les oppressants technomanciens, la « Guilde », et la résistance. On se prend au plaisir de faire ses quêtes et, contrairement à Mass Effect de devoir régulièrement chercher, et y passer du temps, pour trouver l’objet désiré, pas parce qu’il faut farmer mais juste parce que sa position n’est pas indiquée sur la carte. C’est le petit plaisir du hardcore.

L’autre chose qui est dommageable, c’est le suspense mal managé autour du personnage qui, ce n’est pas un secret à partir du moment où vous voyez son arbre de compétences, est un technomancien. On aurait été dégoûté de ne pas pouvoir lancer des éclairs, c’est indéniable, mais comme la chose n’est débloquée qu’assez tard, l’avoir sous le nez dans l’arbre de compétence pendant tout le premier acte sans pouvoir y toucher est assez blasant…

Si j’avais une claymore

C’est ici ce qu’on voudrait, sauf qu’il faut beaucoup se contenter de marteaux, comme je le disais, et de marteaux à une seule main car sur Mars, les hampes de grande taille n’existent pas. Le gameplay est assez simple, un peu trop malheureusement, mais les combats n’en sont que plus difficiles, car oui, même en mode normal, les affrontements sont houleux. Les ennemis sont quasiment toujours en nombre supérieur ce qui permet de se faire allègrement gang-banger malgré la présence d’un allié qui pourra tanker un ou deux ennemis un petit moment.

Et c’est vrai que des fois, on aimerait bien avoir une vraie claymore pour couper des bras à tout le monde un peu plus facilement. Comme souvent dans le cyberpunk, les munitions sont assez rares et la plupart des combats se livrent mano-a-mano, ou mieux, éclairs-a-mano ! Mais on déplore tout de même qu’au vu de l’importance des combats au corps-à-corps, les combos et manœuvre soient si peu nombreuses, hormis attaquer, casser la garde, parer et esquiver qui sont des mouvements de base, il n’y a pas grand-chose d’autre que les compétences et les objets.

Heureusement, l’approche plus ou moins tactique apporte un peu de variété puisque les trois arbres de compétences offrent des approches fondamentalement différentes en permettant, en fin de jeu, d’en avoir deux intégralement débloqués. L’un se tourne vers du combat, sobrement, à travers des augmentations ou réduction de dégâts, de critique et autres. L’autre va vers les trucs de fourbes comme utiliser des bombes, frapper dans le dos ou, plus classiquement, jeter du sable dans les yeux. Enfin, le dernier, c’est la technomancie et la science de projeter ses ennemis, de faire des éclairs partout ou de se faire exploser soi-même et ses environs, un art à la fois sobre et poétique !

Comme mes yeux... (lol?)

Comme mes yeux... (lol?)

Le mot de la fin

Oui, je me dois de vous parler de la fin. Loin de moi l’idée de vous spoiler, mais j’ai tenu à aller jusque-là parce que, comme d’habitude dans les RPG c’est un passage important, le passage où vous découvrez comment se résout un peu tout, et, en général, le passage que les scénaristes foirent. Globalement, il y a 2 ou 3 fins à priori qui dépendent surtout de deux choix plutôt explicités faits en jeu, mais c’est déjà pas mal. Même certaines quêtes secondaires amènent des conséquences plus loin dans le jeu. Mais, malgré cette petite variété, une chose est à déplorer de façon incroyable, le jeu manque gravement d’un boss de fin, je préfère vous prévenir. Il y a un boss assez massif dans le jeu, mais pas de boss à la fin du jeu ce qui est assez décevant. Une confrontation un peu plus musclée que les précédentes contre le garde et puis paf, cinématique, bla bla, fin du jeu. En me laissant, personnellement, sur ma faim sur de nombreux points et sans atteindre la tension épique d’un bossfight habituel… Un gros point noir, donc, qui ne va pas racheter la durée de vie d’une douzaine d’heures en mode normal.

Globalement, Mars : War Logs est un bon jeu, il est plutôt adulte dans son histoire mais il est, malheureusement, un peu trop simpliste sur de nombreux points que ce soit l’exploitation de l’univers ou les romances un peu trop faciles. On sent que Spiders a essayé de mêler des influences de Bioware et The Witcher ce qui était bienvenu, mais le tout n’est pas assez abouti pour réussir à vraiment éclater les compteurs. Quoiqu’il en soit, pour sa modique somme de 20€, Mars : War Logs offre un RPG tout à fait correct et agréable bien que court. J’espère vraiment que le studio aura l’occasion de se replonger dans cet univers et de nous y proposer une aventure plus aboutie aux élans un peu plus épiques !

On aime

  • L’univers (qu’on adore, vraiment)
  • La difficulté
  • L’ambiance
  • La bande son
  • L’ambition

On râle sur

  • Les allers-retours fréquents
  • Le manque de boss de fin
  • La durée de vie
  • Le manque de variété

On aime


On râle sur


Günther c'est le gibbon à l'origine de tout, ou, comme l'appellent les anglophones : "The All-gibbon" ! Il aime les jeux, tous les jeux, même les mauvais. C'est pratique les mauvais jeux, ça fait des choses à lancer sur les gens ! Singe-en-chef de Goreroll, si vous avez une question, une remarque, ou juste envie d'un masque nauséabond, adressez-vous à lui.