par Doude le 23 novembre 2012
  • Date de Sortie
  • Genre
  • Plate-formes
  • Développeur
  • 6 novembre 2012
  • Point n' Click débile
  • PC, Mac
  • Daedalic Entertainment
 

Chaos on Deponia

Prendre l'héroïne pour le tiers d'une imbécile

Six mois après Deponia, on remet le couvert avec la suite directe des aventures stupides de Rufus et Goal. Ornithorynques, dauphins tueurs téléguidés et ô joie, bananes à profusion.

Pour recontextualiser, la franchise Deponia ce sont des jeux d’aventure ‘Point n’ Click’ reposant sur les poncifs du genre, à savoir collecter des objets, les faire interagir avec les bons personnages / mécanismes / concombres au bon moment pour faire avancer un plot au ton léger et d’une drôlerie féroce. Pour quelqu’un comme moi à qui il semble tout à fait naturel de mettre du roquefort dans un sandwich au beurre de cacahuète au petit déjeuner ou de converser de l’avantage des charentaises en peau de chameau avec une licorne en peluche, Chaos on Deponia c’est un peu le jeu de la logique implacable. Plus encore que son prédécesseur, il propose une succession d’énigmes débiles qui, non content de laisser entrevoir l’obsession des développeurs de chez Daedalic pour les ornithorynques, va solliciter la fibre folle qui se tapit dans nos petits cerveaux conformistes. Les solutions découlent rarement du bon sens, et lorsque c’est le cas, Rufus le protagoniste est tout simplement trop stupide pour les appliquer correctement. Bon, pour les plus psychorigides d’entre nous, le parcours est parsemé d’indices et de dialogues visant à nous remettre sur le ‘droit’ chemin, on respire.

Gnüh

Les décors sont plus vivants et fourmillent de petites animations

L’histoire reprend son cours là où l’on avait laissé, c’est à dire dans un statu quo relatif que ce crétin de Rufus va s’empresser de saboter. L’essentiel du plot gravite une fois encore autour de la jolie Goal, qui cette fois-ci ne passe pas son temps dans le coma mais prend bel et bien part à l’action de façon tout à fait chaotique et imprévisible ! Ô joie, comme si un protagoniste abruti ne suffisait pas à saboter le destin de Deponia, en voilà une autre qui vient compliquer les choses, à moins qu’elles ne soient deux ou trois…

Petite originalité de cet opus, on est confronté à plusieurs tâches dans un environnement ‘semi-ouvert’. L’avantage, c’est que quand on bloque sur une énigme, il est toujours possible de s’occuper d’un autre puzzle pour y revenir plus tard, quitte à collecter les indices et items de façon un peu chaotique au fil des pérégrinations de Rufus. Ce parti pris atténue pas mal le côté linéaire d’un genre de jeux souvent très «couloirs» et c’est très sympa ! Une autre intention louable des développeurs est de varier un peu le gameplay avec des jeux de réflexes, exercices de mémoire ou encore de ‘combat’ qui sont, disons-le, trop souvent en deçà de la qualité globale du jeu et c’est bien dommage. Il y a par exemple un minijeu de mémorisation d’une séquence tellement mal branlé que j’ai cru tout d’abord qu’il était buggé tellement la séquence allait vite et de façon apparemment aléatoire. Ouche, ça fait tâche.

Rufus, ce génie.

Tout commence avec une sucette…

Nette amélioration des animations par contre, plus nombreuses, plus belles, plus longues jusqu’à parfois devenir des mini épisodes de dessin-animé entre deux moments clé du plot, et ça c’est très cool ! Le doublage, toujours d’excellente qualité, sert très bien des dialogues à la stupidité délicieuse et toujours aussi savoureux, si ce n’est plus maintenant que les personnages sont bien posés et que leur personnalité est établie. On se régale. Petite baisse de qualité néanmoins sur la toute fin du jeu. Ennuyeux, mais pardonnable, tout comme la paire d’erreurs de sous-titrage que j’ai relevées et qui seront, n’en doutons pas, corrigées très rapidement. Il y a aussi de très nombreux ‘easter eggs’ faisant des clins d’œil à d’autres jeux du genre, très sympa quand on saisit la référence, toujours divertissant lorsqu’on manque de culture vidéoludique (j’en ai pas saisi la moitié mais la plupart m’ont quand même bien fait marrer, et ça permet de découvrir d’autres jeux, c’est marrant). Il m’aura bien fallu une bonne vingtaine d’heures pour venir à bout de ce Deponia 2 sans trop traîner ni bloquer mais en me tapant tous les dialogues – même les plus obscurs ou optionnels – juste pour la beauté du lol. Tout ça pour me retrouver tout triste à la fin parce que bien sûr, l’histoire ne s’arrête pas là bien que chaque épisode puisse être joué tout à fait indépendamment sans trop de frustration.

Les toilettes de ce bar sont dégueulasses.

Le jeu prend des allures de sim-dating débile lorsqu’il s’agit de rallier Goal à sa cause.

Raaah, comment puis-je tomber dans ce piège si grossier du découpage en plusieurs épisodes ? Un univers qui part en cacahouète, une histoire que l’on suit avec plaisir, des personnages carrément collants, un haut niveau de qualité dans la réalisation, de nombreux éclats de rire, nan y’a pas à tortiller du cul ce jeu est génial et ce deuxième épisode renouvelle l’expérience avec bonheur. J’ai beau essayer d’être méchant, je n’y arrive pas. Ça doit être ça un jeu qui a du charme.

 

 

 

On aime:

  • L’humour débile
  • Les personnages débiles
  • Les puzzles débiles

On râle sur:

  • La chute de qualité des animations à la fin
  • Certains puzzles sont vraiment faiblards

On aime


On râle sur


Co-papa du blog, gribouilleur de profession et amateur de fromage, le Doude est un gamer au grand cœur qui a élevé le tourisme vidéoludique au rang d'Art. Troquant ses T-shirts d'obscurs groupes de Metal pour une chemise à fleurs, il parle à tous les PNJs, fait des screenshots des paysages juste parce que c'est beau et peut passer des heures à choisir quel pantalon mettre à son personnage pour qu'il soit assorti à son armure du Chaos +7.